À la poubelle, les bouffées. Ces e-cigarettes jetables, plébiscitées par les adolescents pour leur goût sucré et leur petit prix, vont bientôt disparaître des rayons de la Manche, « avec une nette préférence pour la santé des jeunes », annonce le Financial Times. « Les conséquences à long terme du vapotage sont inconnues », a expliqué le Premier ministre Rishi Sunak lundi 29 janvier. Bien que cela puisse être utile pour aider les fumeurs à cesser de fumer, il n’est pas acceptable de cibler les jeunes.
L’an dernier, quelque 1,3 milliard d’unités ont été écoulées au Royaume-Uni. Un adolescent sur cinq âgé de 11 à 17 ans a déjà essayé les puffs, dont la vente est pourtant théoriquement interdite aux mineurs.
Dans le même ordre d’idées, Downing Street vise à réduire le nombre d’arômes présentés aux consommateurs d’e-cigarettes traditionnelles. L’emballage mérite aussi d’être simple.
Et ce n’est pas tout. Le tabagisme conventionnel est également dans la ligne de mire du gouvernement. La proposition la plus ambitieuse tient compte de l’objectif de « génération sans tabac », mis en avant par Rishi Sunak lors de la convention du Parti conservateur à l’automne dernier. S’il est adopté, il interdirait la vente de tabac du vivant de toute personne née le 1er janvier 2009 ou après. Concrètement, la mesure porterait à un an l’âge légal pour acheter du tabac.
« Le Premier ministre pense que ces politiques radicales feront partie de son héritage », rapporte le Times. Il est déterminé à les mettre en œuvre avant les prochaines élections, malgré un certain mécontentement au sein de son parti.
Les anciens premiers ministres Boris Johnson et Liz Truss dénoncent par exemple la propension du gouvernement à « interdire des choses ». « Si l’État a la responsabilité légale de protéger les enfants, les adultes devront pouvoir prendre leurs propres décisions », a-t-il déclaré. en référence à la lente interdiction de la vente du tabac. Le projet de loi, prédit la presse britannique, sera probablement voté avec le parti travailliste d’opposition.
Mais, si c’était le cas, l’application du volet ciblant le tabagisme classique pourrait être compliquée, indique le site de la chaîne de télévision privée Sky News. “Cela signifie que des adultes devront à terme montrer un justificatif d’identité pour acheter du tabac, ce qui promet d’être source de confusion.” La Nouvelle-Zélande, pionnière dans le domaine de la lutte contre le tabagisme, a d’ailleurs abandonné une idée similaire en novembre 2023, en partie à cause des défis posés par sa mise en œuvre concrète.
“Le Royaume-Uni deviendrait donc le premier pays au monde à entériner une telle mesure”, note The Times. Une bonne nouvelle sur le plan de la santé publique, saluent les médecins interrogés, alors que 15 % des décès annuels outre-Manche sont liés à la consommation de tabac. “Si la mise en pratique fonctionne, conclut Sky News, le gouvernement pourrait être incité à envisager des restrictions dans d’autres domaines tout aussi controversés.”
Courrier international
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