Parlement européen. Une espionne russe siégeait en tant qu’eurodéputée lettone

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Que Tatjana Zdanoka soit pro-russe n’est un secret pour personne. Mais le fait que l’eurodéputé letton soit directement un agent du FSB, l’héritier des services secrets russes du KGB soviétique, prend une autre dimension au sein du Parlement européen.

Selon le site d’investigation russe The Insider (basé en Lettonie), cette députée européenne depuis 2004 envoyait régulièrement des rapports au « cinquième service », une division du FSB. L’enquête publie pour le prouver des courriels envoyés entre, au moins, 2004 et 2017.

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Un espion né en 1950 en Russie soviétique, l’URSS, qui avait envahi la Lettonie dix ans plus tôt. Elle est devenue citoyenne lettone en 1996, cinq ans après l’indépendance du pays, et s’est déclarée pro-russe, critiquant le remède à la politique russe de la Lettonie. Minorité anglophone, un quart des 1,97 million d’habitants du pays. Tatjana Zdanoka a rejoint le LKS, le parti pro-russe nostalgique de l’URSS.

Mais cet engagement idéologique est allé plus loin. Un diplomate russe, Georgy Muradov, a fait campagne pour elle lors de sa première élection en 2004 selon The Insider auprès de la communauté russophone de la capitale lettonne, Riga, notamment en distribuant de l’argent aux associations d’anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Elle a ensuite rencontré régulièrement des agents du FSB. Comme cette fois de septembre 2007 où elle a enquillé un trajet Moscou-Strasbourg avant une session plénière du Parlement européen. Elle a aussi parfois demandé de l’argent au FSB pour organiser des manifestations qui défendaient l’héritage soviétique ou contre la démolition de statues à la gloire des soldats soviétiques ces dernières années dans les pays baltes.

Au Parlement européen, il a voté en faveur de tous les textes ou amendements qui protègent les intérêts russes. Comme le 2 mars 2022, lorsqu’elle faisait partie des treize eurodéputés qui avaient voté contre la solution condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie quelques jours plus tôt. La goutte d’eau qui fait déborder le vase pour son groupe, les Verts, qui accueille des partis minoritaires régionaux, comme l’Union démocratique bretonne (UDB) en France, à travers l’Alliance libre européenne (ALE). Tatjana Zdanoka a été expulsée et occupe depuis lors le poste dans les rangs des « non-inscrits », ce qui la marginalise au Parlement européen. Les Verts n’ont pas été perturbés lorsqu’elle a été l’une des « observatrices internationales » qui ont supervisé le « référendum » sur l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

Ces révélations interviennent à quelques mois des prochaines élections européennes prévues du 6 au 9 juin 2024. Des élections auxquelles Tatjana Zdanoka ne se représentera pas, victime de la loi lettone du 22 juin 2022 qui l’attaquait largement en interdisant aux personnes « pro-Kremlin » de se présenter aux élections.

Cela n’empêcherait pas son assistante Inna Djeri (48 ans) de se présenter aux élections de juin. Ce dernier l’a défendue mardi sur son compte Facebook à l’occasion d’une manifestation contre les « néo-nazis », l’un des termes du discours russe pour stigmatiser l’Union européenne.

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