Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi l’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin aux blocages « illégaux » des manifestants anti-santé, qui ont lieu dans le pays depuis plus de deux semaines.
« Le gouvernement fédéral invoque la Loi sur les mesures d’urgence pour compléter les compétences provinciales et territoriales et faire face aux blocages et aux occupations », a-t-il déclaré, ajoutant que l’armée serait déployée et que les nouvelles mesures seraient « limitées dans le temps et géographiquement ».
La motion de protestation canadienne qui a débuté à la fin de janvier avec des camionneurs protestant contre l’obligation légale de se faire vacciner pour traverser la frontière canado-américaine. , à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau.
La Loi sur les mesures d’urgence peut être invoquée en cas de « crise nationale » et donne au gouvernement fédéral plus de force pour y mettre fin en lui permettant d’autoriser des « mesures ordinaires temporaires ». Plusieurs premiers ministres provinciaux ont exprimé leur opposition à la mise en œuvre de cette disposition, qui correspond à l’état d’urgence nationale, avant le discours de Justin Trudeau.
En 1970, le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau l’avait invoqué pour envoyer l’armée au Québec et prendre une série de mesures d’urgence, à la suite de l’enlèvement par le Front de libération du Québec d’un attaché publicitaire britannique, James Richard Cross, et d’un ministre québécois. , Pierre Laporte. Cross avait été libéré après des négociations, cependant, le ministre l’a trouvé mort dans le coffre d’une voiture.
« Avec cette loi, le gouvernement peut réquisitionner des biens, des services, d’autres personnes. Le gouvernement peut dire aux autres où aller, où ne pas aller. Il y a peu de limites à ce que le gouvernement peut faire », a déclaré Geneviève Tellier, professeure de politique. études à l’Université d’Ottawa.
Lundi, la police canadienne a saisi des armes et des munitions et en a arrêté 11 autres au blocus frontalier de Coutts, dans l’ouest de l’Alberta, un point de passage paralysé avec les États-Unis pendant une semaine. Les autorités ont saisi treize armes d’épaule, des armes de poing, plusieurs ensembles de gilets pare-balles et une énorme quantité de munitions.
La police avait contrôlé dimanche soir, après sept jours de blocus, la réouverture du pont Ambassador, qui relie Windsor en Ontario à la ville américaine de Detroit dans le Michigan. La paralysie de cet axe frontalier primaire avait conduit Washington, inquiet des conséquences économiques, à interférer avec Justin Trudeau.
Le premier ministre de l’Ontario, la province la plus peuplée du Canada dans laquelle se trouvent les villes d’Ottawa et de Windsor, a annoncé lundi matin la levée prochaine de toutes les mesures de conditionnement physique de l’almaximum, ajoutant le passeport de vaccination. le centre-ville. Quelque 400 camions sont installés avec le soutien d’un organisme bien établi : tentes pour se réchauffer, feux de camp, stands de nourriture. . .
Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence vendredi, ils menacent d’être condamnés à une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 dollars canadiens (69 500 euros) voire à un an de prison. Partir « est dans mes plans », a déclaré Phil Rioux à l’AFP lundi matin, une barbe de trois jours et des yeux bleus au volant de son camion. « C’est en maintenant la tension que nous avons plus de chances d’atteindre notre objectif », explique le Québécois de 29 ans.
Pendant ce temps, le mécontentement émerge au sein de la population canadienne face à la lenteur de la réaction des autorités, en particulier sur les médias sociaux, où l’action de la police est fortement remise en question. « Au début, je les soutenais, mais maintenant c’est suffisant », dit Beatriz Sagastume, une résidente d’Ottawa forcée de se rendre au travail à pied.
Comme plusieurs contre-manifestants ce week-end, il appelle à une sortie de crise et croit que c’est au premier ministre Justin Trudeau de résoudre le problème. Cette mobilisation canadienne sans précédent a continué d’être imitée dans le monde lundi.
Après des manifestations similaires en Australie et en Nouvelle-Zélande, des milliers de voitures et de camions en Israël sont arrivés à Jérusalem en provenance de plusieurs villes du pays. En Europe, après avoir convergé vers Paris samedi, certains des convois des parties belligérantes des restrictions physiques, connues sous le nom de « liberté », sont arrivés à Bruxelles, où ils ont interdit la manifestation, tandis que la police bloquait une trentaine de voitures en amont.