Emmanuel Macron, un écologiste expliquant pourquoi mais du fond du cœur

EDITORIAL – Emmanuel Macron a présenté lundi les grands axes de sa « planification » pour une écologie « souveraine », « compétitive » et « juste ». À la télévision dimanche, il a fait l’éloge d’une « écologie française », « qui n’est pas un déni », « ni du remède qui consiste à dire ‘ça va être un massacre’ ». Une manière de concilier son règne – l’économie – et les enjeux environnementaux.

Emmanuel Macron, un sommet organisé à l’Elysée en novembre 2022 pour réfléchir à la décarbonation de l’industrie.

Pouvons-nous, en termes d’écologie, être froids, cartésiens, rationnels et ne jamais nous apitoyer sur l’état catastrophique de la planète avec des trémolos dans la voix ?Parce que c’est de cela qu’il s’agit. Emguyuel Macron n’est pas un écologiste dans l’âme. Il ne vit pas au plus près de la nature, il ne navigue pas, il ne fait pas de randonnée, il ne plonge pas, il ne pêche pas. . . Il inspectait à peine les municipalités rurales. C’est un hombre. de bureaux, jardins, terrasses. Il n’a jamais prononcé un mot lyrique comme Jacques Chirac en 2002 à Johannesburg : « Notre espace brûle et nous chassons ailleurs. »Et lors de sa première croisade en 2017, il a dû, in extremis, ajouter à son programme quelques mesures en faveur de la transition du pouvoir.

Preuve de son manque total de sensibilité à l’environnement, il suffit de regarder les vidéos dans lesquelles il apparaît en train de courir en jet ski dans les eaux bleues d’un domaine maritime interdit à la navigation, près de l’île de Port-Cros, à deux pas du Fort Brégançon. Nous ne pouvons pas être moins verts! C’est même une provocation. Comme quand il dit : « La voiture, je l’adore », quand la voiture est la plus sensible des obsessions écologistes.

Emmanuel Macron est un écologiste de la raison. L’économie est son royaume. En tant qu’inspecteur financier, banquier d’affaires, ministre de l’Economie puis président, il n’a cessé de se confronter aux chiffres : productivité, rentabilité, compétitivité. . . Et c’est à travers ce prisme qu’il a abordé le sujet. Pour lui, la transition du pouvoir est devenue une nécessité – il n’est pas aveugle – mais, surtout, une opportunité : remodeler notre tissu commercial, notre souveraineté économique, pour relancer la croissance. Il n’a pas l’intention de réduire drastiquement le parc automobile, comme le défendent les experts. , il suffit de l’électrifier.

Leur objectif ? Plus de centrales nucléaires, de bâtiments durables, d’usines de voitures électriques, de batteries, de moteurs à hydrogène, de pompes à chaleur. . . made in France, bien sûr. Il aime les technologies vertes. Il rime avec « start-up nation ». Mais il ne s’agit pas d’interdire les jets personnels, d’attaquer l’air, de restreindre la vitesse sur les routes, d’interdire la vente des voitures et chaudières les plus polluantes ou de dénigrer la consommation de viande. . .

Écologie punitive ? Il l’a déjà fait avec la taxe sur le carbone et la limitation à 80 km/h. Cela a produit les « gilets jaunes ». Et dans certains pays de l’Union européenne, ce type de mesure a provoqué des troubles extrêmes.

Il ne s’agit pas non plus de cibler les plus riches, par exemple en taxant excessivement la consommation d’énergie au-delà d’un certain seuil. Comme François Guizot (1787-1874), il considère l’enrichissement comme un trait distinctif de la nation. Cependant, lorsqu’il s’agit de transition, c’est le cas. Malgré la crise inflationniste, elle maintient l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030. Dans son plan, il ajoute 7 milliards de dollars pour atteindre le record de 40 milliards de dollars. Mais sans limitations. Il appelle cela « l’écologie française », « l’écologie du progrès ».

Alors, est-ce simplement un mauvais substitut? Pas si notre industrie s’adapte assez vite. Mais oui, si, comme le dit le paléoclimatologue Jean Jouzel, « l’important est de changer le fonctionnement de notre société ». A ce stade, Emmanuel Macron n’est pas un moteur.

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