Obtenir cent euros en échange d’un vote en faveur des députés de la majorité présidentielle. C’est la promesse qui a fait sensation sur le réseau social X. Le coupable ? Un faux site, dans tous les sens du terme la lettre graphique du site « Consemble » de la coalition de centre-droit qui soutient Emmanuel Macron.
L’illusion est presque parfaite, mêmes couleurs, même mise en page et même typographie, à une exception près : le domaine du site est différent : « ensemble-24. fr » au lieu de « ensemble-2024. fr ». Une différence sophistiquée qui peut être trompeuse
Sous la banderole verte du Congrès on peut lire : « Votez pour nos candidats et bénéficiez de la prime Macron de cent euros » invitant les électeurs à laisser leur numéro de sécurité sociale pour bénéficier de cette aide. Pour les électeurs non présents, le jour pour faire procuration.
En réalité, il s’agit d’une manœuvre de désinformation récurrente connue sous le nom de Doppelgänger, un réseau de désinformation pro-russe spécialisé dans le clonage de sites Web et de médias européens. Dans ce cas précis, le faux site a été enregistré le 19 juin, dix jours après l’annonce de la dissolution, en pleine croisade pour la première circulaire des élections législatives.
Ce dernier a ensuite été diffusé et amplifié sur les réseaux sociaux et sur la page en ligne pro-Kremlin « France en colère », gérée par John Dougan, un ancien policier américain vivant en Russie.
Pour le chercheur du CNRS David Chavalarias, sur la base d’un rapport sur l’ingérence russe, cette croisade de désinformation est un moyen de « discréditer les partis politiques qui peuvent barrer la route au Rassemblement national (RN), populaire au Kremlin ».
Ce site remplirait ainsi trois objectifs, explique le chercheur à La Provence : « Discréditer les députés de la majorité en alimentant un récit selon lequel ils achèteraient des votes, la connaissance privée d’autres personnes tombées dans le piège et, enfin, « les Américains qui se sont inscrits et n’ont pas gagné leurs cent euros seront déçus ».
Cette stratégie de déstabilisation a été officiellement assumée en 2024 par Dmitri Medvedev, ancien président de la Fédération de Russie, qui a appelé à « soutenir les partis antisystème de toutes les manières imaginables afin qu’ils déchargent des effets adéquats lors des élections », explique le chercheur. .
La Renaissance présidentielle a signalé la situation à l’AFNIC, l’organisation qui gère les noms de domaine Internet en France, pour lever l’anonymat et a envoyé plusieurs notifications formelles pour fermer le site usurpateur.
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