Symbole de la France laide, la route de la Charité, entre Saint-Germain-du-Puy et Bourges, peut bénéficier d’un lifting complet

Posté le 08/04/2022 à 06:05

Il est encore trop tôt pour Bourges Plus pour se risquer à parler d’un calendrier et d’un plan de financement de plusieurs millions d’euros. Mais la préférence du réseau d’agglomération pour jouer les dermatologues urbains, en s’attaquant à l’une des plus grosses verrues du territoire, est réelle. Après avoir lancé, en début d’année, à l’ouest de Bourges, le lifting de la ZAC des Danjons, opération dans laquelle une dotation de 3,6 millions d’euros a été injectée, Bourges Plus prépare le terrain pour le reclassement, d’un à une autre échelle, du chemin de la Charité.

A travers un concours présenté ces derniers jours, le réseau d’agglomérations a commencé à chercher une entreprise d’experts. Son projet sera de réaliser une étude de faisabilité et d’urbanisme en vue de la restructuration de ce domaine d’activité situé à l’est de l’agglomération et critiqué. A tel point qu’en 2020, Paysages de France, un accord qui lutte pour la protection, la réhabilitation et l’amélioration des paysages urbains et non urbains, avait décerné à Saint-Germain-du-Puy, commune croisée, avec Bourges, à travers cet axe, le prix spécial du festival moche de La France « pour tout son travail » dans ce domaine publicitaire.

Un fort besoin de requalification d’un domaine qui a beaucoup vieilli

Partageant ce même constat, mais de manière plus politiquement correcte, d’un « secteur qui reflète un mauvais symbole du territoire », la présidente (plusieurs gauches) de Bourges Plus, Irène Félix, reconnaît que « la tâche est immense. Mais nous avons la volonté de revaloriser ce chemin de la Charité. L’entrée en vigueur cet été de la nouvelle réglementation locale sur la publicité intercommunale (un document qui encadre la publicité à la pollution visuelle, NDLR) est l’un des outils.

L’Agglo entend dépenser plus dans la métamorphose de ce front à la ville « pas très bête, il va falloir le reconnaître », abonde Marie-Christine Baudouin, maire communiste de Saint-Germain-du-Puy, vice-présidente de l’Agglom en taux de mobilité et routes. Un élu qui, « immédiatement » après les élections municipales et de réseau, en 2020, affirme « avoir remis en question le fort besoin de requalification du domaine qui a mal vieilli ».

Avec le diagnostic et la progression des scénarios, Agglo a entrepris des travaux préparatoires après les acteurs économiques du secteur, à travers l’envoi de lettres ces dernières semaines « pour mieux percevoir leurs difficultés aujourd’hui et leurs souhaits pour demain », poursuit Marie-Cristina Baudouin.

Il s’agit d’une véritable révolution à laquelle ce domaine d’activité de quatre km² doit être préparé dans les années à venir. Une transformation qui passera par des projets primaires, non sans conséquences au quotidien des usagers, par l’émergence de deux projets structurants de mobilité : le plan moto intercommunal et la création d’un pavillon engagé pour le bus longue distance avec un point de service plus élevé (BHNS).

Dans le miroir de cette recomposition urbaine, il faudra également intégrer une composante environnementale, notamment avec le raccordement de Saint-Germain-du-Puy à la nouvelle station d’épuration de Bourges Plus, à l’arrière du Prado, pour l’assainissement des eaux usées

Si le défi de la maîtrise de l’eau est « une priorité » de Bourges Plus dans cette « problématique complexe et obligatoire pour le territoire », celui de la terre en est un autre, dans ce domaine qui, après la guerre, a évolué sans véritable projet expliqué, soit dans les parcelles anciennes et les terres agricoles, et où s’entremêlent activités tertiaires et de loisirs, les industries, l’artisanat, les grands magasins et, ces dernières années, les cellules inoccupées.

« Il faut réparer la cohérence dans ce secteur, qui a eu tendance à se dessiner »

« Il faut réparer la cohérence dans ce secteur, qui a eu tendance à se configurer sans ligne directrice », conclut Irène Félix. Un sac nous permettra de repenser le zonage pour que le reste des activités coexistent mieux, voire de mettre la main sur le terrain – les enveloppes sont imaginables – pour s’approprier leur transformation et ainsi participer à la revalorisation du secteur. Cette requalification devra intégrer les clients du développement économique, sinon elle sera investie ailleurs et l’étalement urbain se poursuivra. »

Benjamin Gardel

benjamin. gardel@centrefrance. com

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