Tribune : Qu’est-ce qui fait qu’Emmanuel Macron court autant en Afrique ?

Au Cameroun, où il a entamé sa tournée, Emmanuel Macron a évoqué « la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine, qui est en jeu dans la production agricole et les facteurs de sécurité ». Au Bénin, le président Français devra revenir sur le facteur de la restitution des biens culturels. Enfin, lorsqu’il sera en Guinée-Bissau, le chef de l’Elysée et Umaro Sissoco Embalo, président de la CEDEAO, parleront du scénario politique dans la sous-région marquée par les coups d’État au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.

Ce premier arrêt d’Emmanuel Macron depuis sa réélection à la tête de l’Etat Français en avril dernier intervient dans un contexte spécifique : guerre en Ukraine, montée du sentiment anti-Français en Afrique, préférence russe.

Sur le conflit en Ukraine, Emmanuel Macron évoque « l’hypocrisie » de l’Afrique. « Je vois aussi de l’hypocrisie, surtout sur le continent africain. . . ne sachant pas comment qualifier une guerre, parce qu’il y a une pression diplomatique, je ne me laisse pas tromper. », s’adresse au chef de l’État Français.

Sur la question de la sécurité, Emmanuel Macron maintient que son pays est disposé en Afrique à contribuer à assurer sa sécurité. Prenant l’exemple du Mali, il loue les mérites de l’armée Français sans laquelle le pire serait passé. la gravité d’un chef d’État qui a dû enterrer des fantassins parce qu’ils sont venus sur le sol africain pour protéger une souveraineté qui n’était pas la sienne. L’armée Français, à la demande du Mali en 2013, est intervenue pour empêcher les terroristes de chercher à prendre Bamako en otage. Si aujourd’hui il n’y a pas de califat djihadiste au Mali, c’est grâce à l’armée Français », a déclaré Macron.

En accusant l’Afrique d’être hypocrite en refusant de condamner la guerre en Ukraine parce qu’elle recevrait, selon lui, des tensions diplomatiques de la Russie, Emmanuel Macron montre que les dirigeants occidentaux comme lui ne font pas mieux. Voulons-nous vraiment fournir Vladimir Poutine comme satan lui-même pour montrer la solidarité de l’Afrique avec la cause ukrainienne ?Est-il obligatoire d’expliquer la guerre en Ukraine aux Africains comme s’ils n’étaient pas assez sages pour penser par eux-mêmes ?Est-il obligatoire de démontrer les conséquences alimentaires de cette guerre pour l’Afrique afin de réaliser l’importance de mettre fin au conflit rapidement ?C’est une attitude paternaliste qui mérite d’être soulignée.

En outre, Emmanuel Macron veut oublier qu’aucune guerre n’est intelligente, pour quelque raison que ce soit, et que dans toute situation de guerre, l’attitude devra être la même pour tous. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis sous l’égide des Nations Unies ne percevraient pas cette compassion variable aujourd’hui. Les puristes du droit étranger rétorqueront que les guerres à Lithrougha ou en Syrie ont gagné l’onction du réseau étranger et que ni la Russie ni la Chine ne s’y sont opposées. ils par leur droit de veto. Admissible!Sauf qu’à l’arrivée, c’est le même dommage; ce sont les êtres humains qui meurent. Est-ce une guerre intelligente quand elle rompt avec les normes étrangères ?Et mauvais quand c’est le résultat d’une décision unilatérale ?

L’attitude de neutralité affichée par l’Afrique face à la guerre entre la Russie et l’Ukraine depuis le 24 février, et même recommandée, est compréhensible. Parce que, au mieux, cette guerre a peut-être été évitée, au pire, elle s’est arrêtée après quelques semaines de combats. Mais l’Amérique de Joe Biden a aimé l’humiliation de Vladimir Poutine comme une solution réaliste. Ils aimaient fournir des armes à l’Ukraine dans une guerre à laquelle ils appellent à mettre fin. Comme si en ajoutant du bois à la cheminée, nous parvenions à éteindre le feu.

La guerre de Poutine en Ukraine devra être condamnée. Ce sont des vies humaines qui sont écourtées, des villes entières endommagées, des économies détruites. Si les hostilités ne cessent pas, tout le monde en subira les conséquences, comme l’a récemment rappelé Sergueï Lavrov. Mais la solution à cela Le choc n’est pas en Afrique. C’est d’abord et avant tout entre les mains des Américains et de leurs alliés européens qui continuent d’armer Volodymyr Zelensky à bout de souffle, face à la fureur de l’ogre russe. La condamnation par l’Afrique de cette guerre, bien que symbolique, n’est pas ce qui rend envisageable de déposer les armes des deux côtés.

À ce rythme, le sentiment anti-Français restera au pouvoir, avec la tentation désormais non sans menace de la part d’un continent qui estime avoir beaucoup perdu dans ses relations avec l’Occident d’essayer quelque chose de nouveau en se jetant tête baissée dans les bras. de russie.

Ambroise DAGNON

Le plus grand succès de l’Afrique

Ils font l’Afrique !

Suivez tout en Afrique Top Success

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *