La finance n’est plus la carrière favorite du nouvel ordre économique de Xi Jinping

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À mesure que la Chine passe de la finance à la technologie, les répercussions sont profondes et de grande envergure.  

Dans un discours de remise des diplômes devenu viral, le professeur Li Feng de l’Institut avancé de finance de Shanghai (SAIF) a déclaré aux diplômés que le personnel monétaire ne mérite pas d’avoir honte de sa carrière. Ses paroles ont résonné profondément et ont souligné un sentiment qui se développe en Chine : l’âge d’or. des carrières monétaires de haut vol s’estompe. La propagation virale du discours a mis en lumière une vérité plus large : l’industrie monétaire chinoise subit de profonds ajustements à mesure que le pays modifie ses priorités.

Au centre de cette transformation se trouve la vision de Xi Jinping pour l’avenir de la Chine, qui a fondamentalement remodelé le paysage économique du pays. La doctrine de « prospérité commune » de Xi cherche à favoriser une société plus équitable en réduisant l’écart de richesse et en freinant les excès de l’élite. Le secteur monétaire, longtemps considéré comme un symbole d’opulence et d’inégalité, est la cible principale de cette philosophie.

La répression anti-corruption de Xi a été l’une des caractéristiques de son mandat, qui vise à purger l’industrie monétaire de ses excès les plus flagrants. Les enquêtes très médiatisées et les arrestations de dirigeants monétaires sont devenues monnaie courante, signalant que le gouvernement doit éradiquer la corruption et appliquer une surveillance réglementaire plus stricte. Mais cette répression est plus qu’une simple lutte contre la corruption ; il s’agit d’un outil permettant de renforcer le contrôle du secteur et de réaligner les priorités économiques de la Chine.

Parallèlement à ces mesures, Pékin a imposé des plafonds salariaux pour les professionnels de la finance dans les institutions soutenues par l’État. Le plafond salarial annuel de 3 millions de yuans (environ 412 460 dollars) fait partie d’une croisade plus large visant à lutter contre les disparités dans les sources de revenus et à décourager les modes de vie hédonistes qui sont synonymes d’élite monétaire. Cette politique, mise en œuvre rétroactivement, oblige les professionnels qui ont dépassé cette limite au cours des années précédentes à retourner l’excédent. Le message est clair : les gains monétaires ne doivent pas se faire au détriment de l’équité sociale.

China International Capital Corp. (CICC), autrefois phare des ambitions monétaires de Pékin, illustre cette transformation. Fondée à une époque de réformes économiques immédiates, la CICC aspirait à rivaliser avec les géants monétaires mondiaux. Cependant, dans le contexte réglementaire actuel, la banque a connu d’importants changements idéologiques et opérationnels. Un nombre croissant de banquiers de la CICC sont désormais membres du Parti communiste chinois (PCC), reflétant les nouvelles réalités politiques du secteur monétaire chinois.

L’accent mis sur la loyauté envers le parti a remodelé la culture d’entreprise de la CICC. Les longues heures de travail et les salaires élevés, autrefois caractéristiques de la banque, ont cédé la place à un manque de loyauté politique et de respect des directives du parti. Ce changement a eu de profondes implications sur le moral des travailleurs. Les réductions de salaires, la réduction des primes et la surveillance réglementaire croissante ont affaibli l’esprit autrefois de haut vol de l’institution.

L’environnement commercial plus large de la CICC est également devenu plus difficile. La fonctionnalité monétaire de la banque a été affectée, les bénéfices et les parts de marché diminuant dans des domaines clés tels que les introductions en bourse (IPO) et les transactions transfrontalières. Le changement idéologique, combiné à des contrôles réglementaires plus stricts, a rendu difficile pour la CICC de rivaliser dans les mêmes conditions qu’auparavant.

Le fardeau humain de ces changements est grossier. La récente rumeur de suicide d’un jeune analyste du CICC a mis en évidence les pressions auxquelles sont confrontés les professionnels de la monnaie. Dans un contexte de licenciements généralisés et de réductions de salaire, le fardeau du maintien d’un mode de vie de haut niveau est devenu insupportable pour beaucoup. Cet incident tragique met en lumière une situation plus large. pression sur les Américains qui naviguent dans la transformation de l’industrie.

Les jeunes professionnels qui sont entrés dans l’industrie avec des attentes élevées se retrouvent désormais dans un environnement stressant marqué par des difficultés financières, une précarité de l’emploi et des exigences professionnelles intenses. Le rêve d’une carrière financière solide et lucrative est devenu une réalité difficile et douteuse.  

Tandis que le secteur monétaire se débat avec ces nouvelles réalités, d’autres secteurs progressent tranquillement. L’industrie technologique chinoise, c’est-à-dire le secteur naissant de l’intelligence synthétique (IA), est en train de devenir le nouveau chouchou de l’économie nationale. Au deuxième trimestre 2024, les emplois en IA ont connu une croissance salariale significative, dépassant les postes classiques bien rémunérés dans la finance. Ce changement n’est pas accidentel, mais résulte d’un réalignement stratégique des priorités nationales.

La vision de Xi Jinping pour la Chine valorise la technologie, l’autonomie et l’innovation. Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de barrières industrielles, en particulier avec les États-Unis, Pékin a identifié un désir d’étendre ses propres capacités technologiques. Le secteur de la technologie vise à s’appuyer sur la production étrangère et à construire un écosystème technologique national physiquement puissant.  

La priorité accordée par Xi à la génération plutôt qu’à la finance découle de sa conviction que la force et la stabilité nationales à long terme dépendent de l’économie « réelle » (englobant la génération et la production complexe) et non de l’économie de services monétaire illusoire, qu’il perçoit comme une fausse impression de prospérité. . et la croissance. Cette dernière a tendance à saper l’économie et à provoquer des perturbations, comme l’a montré la crise financière de 2008. Cette conviction est évidente dans les ressources importantes canalisées vers les startups technologiques, la recherche sur l’IA et d’autres domaines de haute technologie.

Le déclassement immédiat de l’industrie monétaire, motivé davantage par des mandats politiques que par les forces du marché, peut rapidement déstabiliser le secteur, créant un effet domino qui va au-delà de la simple restructuration économique. Le bilan humain est lourd, comme l’a tragiquement illustré le suicide du jeune analyste du CICC.  

Alors que la Chine continue d’évoluer selon la vision de Xi, l’industrie monétaire devra emprunter une voie précaire. Les implications plus larges de ces ajustements vont au-delà des finances et reflètent une stratégie de progression nationale qui donne la priorité à la croissance, au progrès technologique et à la justice sociale, des objectifs qui peuvent être mis en œuvre étant donné le pouvoir incontrôlé du leadership central. Même si les changements dans les priorités nationales ainsi que la montée et la chute des secteurs bien rémunérés sont naturels, la Chine devra équilibrer la dynamique de l’innovation technologique avec le désir d’aider ceux qui ont été l’épine dorsale des secteurs classiques. Le véritable sens de cette transformation ne deviendra peut-être pleinement évident que lorsque le pays sera aux prises avec les conséquences de son ambitieux réalignement.

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Dans un discours de remise des diplômes devenu viral, le professeur Li Feng de l’Institut avancé de finance de Shanghai (SAIF) a déclaré aux diplômés que le personnel monétaire ne mérite pas d’avoir honte de sa carrière. Ses paroles ont résonné profondément et ont souligné un sentiment qui se développe en Chine : l’âge d’or des courses de devises de haut vol est en train de s’estomper. La propagation virale du discours a mis en lumière une vérité plus large : l’industrie monétaire chinoise subit de profonds ajustements à mesure que le pays modifie ses priorités.

Au centre de cette transformation se trouve la vision de Xi Jinping pour l’avenir de la Chine, qui a fondamentalement remodelé le paysage économique du pays. La doctrine de « prospérité commune » de Xi cherche à favoriser une société plus équitable en réduisant l’écart de richesse et en freinant les excès de l’élite. Le secteur monétaire, longtemps considéré comme un symbole d’opulence et d’inégalité, est la cible principale de cette philosophie.

La répression anti-corruption de Xi a été l’une des caractéristiques de son mandat, qui vise à purger l’industrie monétaire de ses excès les plus flagrants. Les enquêtes très médiatisées et les arrestations de dirigeants monétaires sont devenues monnaie courante, signalant que le gouvernement doit éradiquer la corruption et appliquer une surveillance réglementaire plus stricte. Mais cette répression est plus qu’une simple lutte contre la corruption ; il s’agit d’un outil permettant de renforcer le contrôle du secteur et de réaligner les priorités économiques de la Chine.

Parallèlement à ces mesures, Pékin a imposé des plafonds salariaux aux professionnels de la monnaie dans les institutions soutenues par l’État. Le plafond salarial annuel de 3 millions de yuans (environ 412 460 dollars) fait partie d’une croisade plus large visant à lutter contre les disparités dans les sources de revenus et à décourager les modes de vie hédonistes qui sont synonymes d’élite monétaire. Cette politique, mise en œuvre de manière rétroactive, oblige les professionnels ayant dépassé cette limite au cours des années précédentes à restituer l’excédent. Le message est clair : les gains monétaires ne doivent pas se faire au détriment de l’équité sociale.

China International Capital Corp. (CICC), autrefois phare des ambitions monétaires de Pékin, illustre cette transformation. Inaugurant une ère de réforme économique immédiate, la CICC aspirait à rivaliser avec les géants monétaires mondiaux. Cependant, dans le cadre de l’environnement réglementaire existant, la banque a connu d’importants changements idéologiques et opérationnels. Un nombre croissant de banquiers de la CICC sont désormais membres du Parti communiste chinois (PCC), reflétant les nouvelles réalités politiques du secteur monétaire chinois.

L’accent mis sur la loyauté au parti a remodelé la culture d’entreprise du CICC. Les longues heures de travail et les salaires élevés, autrefois caractéristiques de la banque, ont cédé la place à un manque de loyauté politique et d’adhésion aux directives du parti. Ce changement a eu de profondes implications pour la moralité des travailleurs. Les réductions de salaire, la réduction des bonus et la surveillance réglementaire accrue ont affaibli l’esprit autrefois de haut vol de l’institution.

L’environnement commercial plus large de CICC est également devenu plus difficile. La fonctionnalité monétaire de la banque en a souffert, avec une baisse des bénéfices et des parts de marché dans des domaines clés tels que les introductions en bourse (IPO) et les transactions transfrontalières. Le changement idéologique, combiné à des contrôles réglementaires plus stricts, a rendu difficile pour la CICC de rivaliser dans les mêmes conditions qu’auparavant.

Le fardeau humain de ces changements est grossier. La récente rumeur de suicide d’un jeune analyste du CICC a mis en évidence les pressions auxquelles sont confrontés les professionnels de la monnaie. Dans un contexte de licenciements généralisés et de réductions de salaire, le fardeau du maintien d’un style de vie élevé est devenu insupportable pour beaucoup. Cet incident tragique met en évidence la pression plus large exercée sur les Américains qui traversent la transformation de l’industrie.

Les jeunes professionnels qui sont entrés dans l’industrie avec des attentes élevées se retrouvent désormais dans un environnement stressant marqué par des pressions financières, une précarité de l’emploi et des exigences professionnelles intenses. Le rêve d’une carrière financière solide et lucrative est devenu une réalité difficile et douteuse.  

Alors que l’industrie monétaire est aux prises avec ces nouvelles réalités, un autre secteur est en train de prendre de l’ampleur. L’industrie technologique chinoise, en particulier la boîte d’intelligence synthétique (IA) en plein essor, est en train de devenir le nouveau chouchou de l’économie nationale. Au deuxième trimestre 2024, les emplois en IA ont connu une croissance salariale significative, surpassant les postes classiques bien rémunérés dans la finance. Ce changement n’est pas accidentel, mais il constitue un réalignement stratégique des priorités nationales.

Xi Jinping’s vision for China places a premium on technological self-sufficiency and innovation. Amidst growing geopolitical tensions and trade barriers, particularly with the United States, Beijing has recognized the need to develop its own technological capabilities. The government’s substantial investment in the tech sector aims to reduce dependence on foreign technology and build a robust domestic tech ecosystem. 

La priorité de Xi sur la génération plutôt que sur la finance découle de sa conviction que la force et la stabilité nationales à long terme dépendent de l’économie « réelle » (englobant la production et la production complexe) et non de l’économie illusoire des services monétaires, qu’il perçoit comme une fausse impression de prospérité. et la croissance. Ce dernier a eu tendance à vider l’économie de sa substance et à provoquer des perturbations, comme on l’a vu lors de la crise financière de 2008. Cette conviction est évidente dans les ressources importantes allouées aux startups technologiques, à la recherche en IA et à d’autres domaines de haute technologie.

Le déclassement immédiat de l’industrie monétaire, motivé davantage par des mandats politiques que par les forces du marché, peut rapidement déstabiliser le secteur, créant un effet domino qui va au-delà de la simple restructuration économique. Le prix humain est profond, comme l’illustre tragiquement le suicide du jeune analyste du CICC.  

Alors que la Chine continue d’évoluer selon la vision de Xi, l’industrie monétaire devra emprunter une voie précaire. Les implications plus larges de ces ajustements vont au-delà des finances et reflètent une stratégie de progression nationale qui donne la priorité à la croissance, au progrès technologique et à la justice sociale, des objectifs qui peuvent être mis en œuvre étant donné le pouvoir incontrôlé du leadership central. Même si les changements dans les priorités nationales ainsi que l’essor et le déclin des secteurs bien rémunérés sont naturels, la Chine devra équilibrer la dynamique de l’innovation technologique avec le désir d’aider ceux qui ont été l’épine dorsale du modèle classique. Le véritable fardeau de cette transformation ne deviendra peut-être complètement évident que lorsque le pays sera aux prises avec les conséquences de son ambitieux réalignement.

Dans un discours de remise des diplômes devenu viral, le professeur Li Feng de l’Institut avancé de finance de Shanghai (SAIF) a déclaré aux diplômés que le personnel monétaire ne mérite pas d’avoir honte de sa carrière. Ses paroles ont résonné profondément et ont souligné un sentiment qui se développe en Chine : l’âge d’or. des carrières monétaires de haut vol s’estompe. La propagation virale du discours a mis en lumière une vérité plus large : l’industrie monétaire chinoise subit de profonds ajustements à mesure que le pays modifie ses priorités.

Au cœur de cette transformation se trouve la vision de Xi Jinping pour l’avenir de la Chine, qui a fondamentalement remodelé le paysage économique du pays. La doctrine de Xi sur la « prospérité commune » cherche à favoriser une société plus équitable en réduisant le fossé de la richesse et en limitant les excès de l’élite. Le secteur monétaire, longtemps considéré comme un symbole d’opulence et d’inégalité, est la cible principale de cette philosophie.

Lizzi C. Lee est chercheuse en économie chinoise au China Center for Analysis (CCA) de l’Asia Society Policy Institute (ASPI). Elle est présentatrice pour le média chinois Wall St TV, basé à New York. Il est titulaire d’un doctorat. Docteur en économie du MIT.

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