Après les élections législatives, Emmanuel Macron est dans une impasse

Le camp d’Emmanuel Macron est sorti significativement affaibli des élections législatives, pris entre les Nupes et le RN et avec seulement environ 50 élus de la majorité pour continuer à chercher une majorité absolue à l’Assemblée nationale.

La loi de bronze de la Ve République gaullienne, qui demandait qu’un président élu ou réélu soit doté d’une majorité à l’Assemblée nationale, n’existe plus. Mais la défaite d’Emmanuel Macron n’est pas seulement arithmétique. Plusieurs de ses ministres, battus, sont contraints à la démission : Justine Bénin (Mar) et Brigitte Bourguignon (Santé). Symbole éclatant de cette gifle électorale, Amélie de Monchalin, ministre de la Transition écologique et à ce titre porteuse du record de préséance de ce moment quinquennal, est sèchement battue par le socialiste Jérôme Guedj dans la 6e circonscription électorale de l’Essonne.

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Richard Ferrand et Christophe Castaner, chef de l’Assemblée et du groupe macroniste, ont été balayés. Dans cette campagne législative, le chef de l’Etat, sûr de répéter le mouvement de sa « non-campagne » présidentielle, a laissé une route secondaire à Mélenchon. Le voici dans une impasse.

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Le droit demeure. S’ils perdent, avec 64 députés, leur prestige de première organisation d’opposition au Palais-Bourbon à ne constituer que la troisième, les Républicains résistent, et constituent même le seul espoir de salut de l’exécutif devant une chambre ingouvernable. Un accord est-il possible ? Le leader de LR, Christian Jacob, a rapidement donné l’initiative et a déclaré qu’il était fermement déterminé à « rester dans l’opposition ».

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En 2017, Emmanuel Macron avait suscité de réels espoirs dans certaines catégories de l’électorat. En 2022, son mandat de cinq ans, qui vient de commencer, est déjà entravé, du moins très entravé. Macron, n’a-t-il pas d’avenir ? Doté d’une majorité trop courte, pris entre deux équipes d’oppositions forgées et déterminées à faire de l’Assemblée un chaudron, le voici, légèrement réélu, dans une position malheureuse, miroir d’une tripartition de la vie politique consacrée par les élections présidentielles, et de celles auxquelles il a largement contribué. Un milieu excessif coincé entre la droite excessive et la gauche excessive. Et entre les deux, un président du mouvement qui, historiquement, est paralysé.

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