Par Denis Peiron, spécialiste éducation et enseignement supérieur à la Croix.
Fini les voyages de classe ! Ainsi en a décidé il y a quelques années un groupe scolaire lasallien de Dijon. Fini les voyages de classe. Ou plutôt l’emploi de cette expression, tout simplement par le mot « projet ». Projet « Europe » pour comprendre les défis auxquels l’Union, en se rendant d’une capitale à l’autre. Projet « Israel-Palestine » pour étudier, sur place, ce qui joue au Proche-Orient… Il ne s’agit donc en rien d’attribuer les élèves à résidence dans l’enceinte de « Saint-Jo » mais bien de faire en sorte que chacun de leurs déplacements trouve une véritable finalité.
Voyages scolaires : faire classe hors les murs
Derrière l’apparente rigidité du protocole, une question, qui ailleurs n’est pas toujours suffisamment creusée et qui nous amène bien au-delà de la pédagogie : celle du sens donné à ces temps d’école « hors des murs ».
Prenons ce séjour inoubliable vécu il y a quelques années par les élèves d’un lycée huppé de Marseille partis… à quelques milliers seulement du Vieux-Port, sur l’archipel du Frioul. Ces lycéens étaient invités à organiser eux-mêmes un voyage à l’étranger avec un budget donné, en destination, mode de transport, hébergement, restauration. Mais ils avaient sous-estimé l’ampleur de la tâche, s’ils étaient trop tard et ont fini par se rabattre sur cette solution incongrue.
Il n’empêche, avant même d’arriver sur ces cailloux désertiques juxtaposés dans l’azur de la rade, ces jeunes gens ont pu vérifier que l’émerveillement, le dépaysement même, n’étaient en rien proportionnels à la distance parcourue. Et si l’expérience s’est révélée lumineuse, c’est tout avant que les élèves ont été acteurs de ce voyage, mais un terrain formidable de jeu collectif à leur autonomie.
Les voyages de classe permettent de « développer ses capacités d’adaptation »
Échanges de correspondants, projets humanitaires, pèlerinages religieux ou laïques vers des lieux qui, de génération en génération, fondent l’identité de l’établissement… Il est bien d’autres façons encore d’apprendre vraiment à l’école du voyage, dans un monde de plus en plus ouvert, où les compétences interculturelles n’ont plus rien de superflu.
Le nombre de ces établissements qui mettent sur l’exotisme des destinations pour se différencier de leurs voisins sur ce qui entoure qui comme un marché éducatif, l’école doit apprendre aux enfants, aux adolescents, que le voyage n’est pas un énième bien de consommation. Qu’avant d’être un billet low cost ou un selfie pris à la hâte devant tel monument ou site qu’il faut avoir vu, à défaut de l’avoir regardé, le voyage est rencontre. Rencontre avec la nature, l’histoire, un temps qui nous dépasse. Avec des hommes et avec soi bien sûr. Un soi-même qui, si souvent, nous surprend dans le miroir de l’ailleurs.
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