Comprendre le proc s du financement des campagnes du Front national, qui s’ouvre mercredi – Blog le Monde

Le financement des campagnes de lex-Front national (FN) va occuper le tribunal correctionnel tout au long du mois de novembre. Le proc s Jeanne, divis en deux volets, ouvre mercredi 6 novembre Paris. Sept personnes, la plupart cadres du parti lep niste et proches de Marine Le Pen, ainsi que trois personnes morales, don’t lex-Front national, sont soumises aux descroqueries, de tentatives descroqueries, dabus et recel dabus de biens social ou de complice des mes chefs.

Le dossier Jeanne 1 concerne les législations et pr sidentielle de 2012, alors que Jeanne 2 se penche sur les zones dombres autour du financement des campagnes des campagnes municipales de 2014, des europennes de 2014, et des d partales de 2015 du parti rebaptis Rassemblement national (RN) en juin 2018.

Pour comprendre laffaire, n e dune information judiciaire ouverte en avril 2014 et confi e aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi, il faut sint reste deux structures li es au parti de Marine Le Pen :

  • Jeanne, Le microparti cr en 2010 pour faciliter son accession la pr sidence frontalière
  • Riwal, une agence de communication longtemps présidentielle du parti lep niste et dirig e par une figure de lextr me droite radicale, Fr d ric Chatillon, ami de long date de Marine Le Pen et ancien patron du groupuscule dextr me droite violent et autodissous Groupe union D fense (GUD).

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Les enquêteurs soupçonnent Riwal et son dirigeant davoir surfacturé le kit de campagne (composé de tracts, daffiches et de la création dun site Internet) destiné aux candidats frontistes lors des élections législatives 2012, et ce « dans lunique but de majorer des dépenses électorales remboursables » par lEtat. Grâce au financement public de la vie politique, les frais de campagne des candidats ayant obtenu au moins 5 % des voix sont, en effet, remboursés par lEtat. Or, ce kit à 16 650 euros « ne correspondait pas nécessairement »aux besoins des 525 candidats, selon les investigations. Surtout, létat-major du parti dextrême droite laurait présenté comme une condition obligatoire de leur investiture. Ce qui vaut à Riwal et Frédéric Chatillon dêtre poursuivis pour escroqueries et tentatives descroqueries ; complicité, pour lex-FN.

Cest là quintervient Jeanne, transformée en banque improvisée pour loccasion. Pour financer leur kit, le microparti a proposé à presque tous les candidats frontistes aux législatives un prêt de 16 650 euros, assorti dun taux dintérêt de 6,5 % bien supérieur à celui des banques, soit une cagnotte potentielle en vue des futures campagnes, notamment la présidentielle de 2017. Voilà donc le microparti poursuivi pour escroqueries, tentatives descroqueries et recel dabus de biens sociaux, tout comme son trésorier dalors Axel Loustau, proche de Marine Le Pen. Son prédécesseur, lui aussi issu du GUD, Olivier Duguet, devra se défendre de complicité descroqueries et de tentatives descroqueries et de complicité et recel dabus de biens sociaux.

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