Trente-deux grammes équivalents C02 relâchés dans l’atmosphère, ce qui revient à parcourir 150 mètres en voiture. Tout ça pour avoir visionné sur YouTube le CV de la dernière belle victoire du Stade Brestois face à Dijon en Ligue 1. Soit moins de quatre minutes de vidéo.
Une broutille pour l’environnement ? Peut-être, mais à la fin de la journée, l’impact carbone de nos activités numériques n’est plus aussi négligeable. Et encore moins quand on raisonne à l’échelle de la semaine, du mois voir de l’année… C’est cet exercice que permet de faire « Carbonalyser », un programme qui informe en temps réel des émissions de gaz à effet de serre associés à vos activités sur la Toile.
L’outil convertit cette consommation électrique en émissions de gaz à effet de serre indiqué (en équivalent CO2) et mentionne la distance que cela revient à faire en voiture. Les calculs sont faits à partir de moyennes mondiales. « N’attendez donc pas de cet outil qu’il vous donne le bilan environnemental de votre utilisation d’Internet, a déclaré Maxime Efoui-Hess. Il vous donne un ordre de grandeur et ainsi une appréciation plus fine de la face cachée du numérique. « Ou, pour The Shift Project, c’est une étape primordiale pour les suivantes aux suivantes : le questionnaire de nos usages et, en fin, la sobriété numérique.
Sur EcoIndex, le test à ce sujet à un score sur 100 et à une note de A à G, pour qu’il soit à chaque fois possible de comparer la page web analysée à quelque 25.000 autres déjà testées sur EcoIndex. » L’outil s’adresse tant aux internautes qu’à ceux qui reçoivent ces sites et veulent améliorer leur éco-conception », précise Frédéric Bordage.
Mais le fondateur de Green It a rencontré cependant en garde contre « cette tendance actuelle à résumer l’empreinte carbone du Web aux usages qu’on fait ». Autrement dit, les vidéos qu’on regarde, les pages qu’on télécharge, les mails qu’on s’envoie. « Bien sûr, la sobriété numérique passera par une utilisation plus raisonnée d’Internet, enaccord, t-il. Il n’empêche, les trois-quarts de l’empreinte environnementale du numérique se jouent avant, dans la fabrication de nos équipements. « Les ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés, GPS…
Frédéric Bordage juge alors l’équation scabreuse. « D’un côté, nos sociétés sont totalement dépendants du numérique, de l’autre, ces technologies sur des ressources non renouvelables, ne pas les stocks être épuisés d’ici à une génération. « Début mai, Tesla, fabricant américain de véhicules électriques, alertait ainsi que le gouvernement américain Sur la pénurie à venir de cuivre, de cobalt ou encore de nickel nécessaire pour concevoir ces véhicules. L’une des causes avancées est la concurrence de l’industrie numérique sur l’utilisation de ces minéraux.
Pour l’instant, ni Frédéric Bordage, ni Maxime Efoui-Hess n’observent de véritable sursaut dans les pratiques des acteurs du numérique, comme dans les utilisateurs. C’est plutôt encore toujours le cours en avant, s’inquiète le dernier. « Prenez la technologie de l’image, illustre-t-il. Les écrans HD (haute définition) sont non seulement en train de devenir la norme, mais les fabricants proposent déjà de nouveaux standards. « L’Ultra HD, 4K, 8K… De quoi lancer une nouvelle vague de renouvellement de nos équipements ?