Ils comparaissent à partir de ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Sept proches de Marine Le Pen sont au cœur de soupçons d’escroqueries au préjudice de l’État dans le financement de la campagne électorale du Front national entre 2012 et 2015. Le FN, rassemblement national l’an dernier, est jugé jusqu’au 29 novembre pour « complémentarité » des escroqueries ne sont pas accusés les dirigeants du mouvement Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, et la société de communication Riwal, fondée par un de ses proches conseillers, Frédéric Chatillon, lors des élections législatives de 2012.
La machine semblait bien rodée: Jeanne prêtait le montant du kit et les intérêts aux candidats qui lui rendaient immédiatement l’argent en achetant le matériel. Cet « aller-retour comptable » à Jeanne, presque dénué de fonds propres, d’avancer près de 9 millions d’euros. Le micro-parti assiste ensuite que les candidats sont récupérés par l’état pour obtenir de quoi payeur Riwal, intermédiaire unique entre le FN et ses fournisseurs.
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Pour la défense, ce mécanisme, original mais légal, servi à pallier les difficultés récurrentes de financement du parti d’extrême-droite, rejeté par les banques françaises.
Zoom sur quatre de ces protagonistes et leurs rôles dans cette affaire :
Juriste historique du parti frontière, Jean-François Jalkh est soupçonné d’avoir imaginé ce système. C’est le secrétaire général du micro-parti Jeanne. À 62 ans, il a occupé de nombreux postes de direction au sein du FN. Il en a été secrétaire général, délégué général puis vice-président. Il a pris la présidence du parti en 2017 pendant l’entre-deux tours de la présidence, lors du retrait temporaire de Marine Le Pen.
Il a par ailleurs été mis en examen pour « complicité de détournements de fonds publics » en octobre 2018 dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires européens. Il est actuellement le président du groupe RN au conseil régional d’Ile-de-France et siège au bureau exécutif du parti.
C est le patron de Riwal. Ancien chef du Gud – le syndicat étudiant d’extrême droite don’t il a pris la tête en 1991 – il est aussi jugé pour une longue série d' »abus de biens sociaux » au détriment de sa société. Il a rencontré Marine Le Pen alors qu’elle était étudiante en droit, par le biais de sa fiancée d’alors, Marie d’Herbais, une amie d’enfance de la patronne du RN. Marine d’Herbais anime aujourd’hui le » Journal de bord » de Jean-Marie Le Pen. À 51 ans, Frédéric Chatillon est l’un des plus proches amis de Marine Le Pen.
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Favorable à la Syrie de Bachar el-Assad, il a fait partie d’un voyage à Damas avec l’ex-humoriste Dieudonné et l’activiste d’extrême droite Alain Soral. Il a monté le site InfoSyrie, qui se présente comme un site de « ré-information » sur la politique du régime.
C’est avec Frédéric Chatillon un autre acteur clé du Gud dans sa jeunesse, il est l’associé de ce dernier au sein de Riwal, et le Trésor du micro-parti Jeanne. Il a dirigé la société Vendôme Sécurité souvent par le FN pour certains événements. Axel Loustau, trésorier de Jeanne et actionnaire de Riwal, est mis en examen pour escroqueries lors des législatives 2012.
Il est conseiller régional d’Ile-de-France. Les juges estiment que « sa double qualité d’associé de Riwal et de trésorier de Jeanne lui permettait d’avoir une parfaite parfaite parfaite des opérations ».
Quant à Marine Le Pen, la présidente du RN a expliqué aux juges n’avoir « aucune vision sur Riwal, à qui elle a délivré une subrogation ». Ceux-ci ont décidé de ne pas conserver sa responsabilité pénale. L’instruction n’a en effet pas pu prouvé qu’elle a joué un rôle ou eu connaissance des montages en cause.
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