Il semble que le groupe de m decins nayant re u aucun avantage des laboratoires est associé plus de prescriptions de m dicaments g niques, pour les antibiotiques, les antihypertenseurs et les statines. LOIC VENANCE / AFP
Les m decins g n ralist es fran ais qui r elèvent des cadeaux des laboratoires pharmaceutiques ont tendance à faire des prescriptions plus ch res et de moins qualit, montre une tude publique mercredi 6 novembre.
En revanche, ceux qui ne possèdent aucun avantage de la part de lindustrie pharmaceutique sont associés en moyenne de meilleurs indicateurs établis par lAssurance-maladie quant à leur prescription , et ceux-ci cotent globale moins cher, conclusion ses auteurs, m decins, chercheurs et ing nieurs luniversit et au CHU de Rennes.
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Ces résultats ne montrent pas de privilège de cause effet mais renforcent de cette influence , soulignent luniversit , le CHU et l’Ecole des hautes tudes en sant public dans un communiqué .
Cette influence, parfois inconsciente chez les m decins, peut conduire choisir un traitement qui nid pas optimal, au d triment de la sant du patient et du co t pour la collectivit .
Plus de prescriptions de g n riques
L tude met en vidence qu’en moyenne () le groupe de m decins nayant re u aucun avantage est Associate :
- « des prescriptions moins coûteuses » ;
- « plus de prescriptions de médicaments génériques par rapport aux mêmes médicaments non génériques » (pour trois types de médicaments : antibiotiques, antihypertenseurs, statines) ;
- « moins de prescriptions de vasodilatateurs et de benzodiazépine pour des durées longues », dont lusage est déconseillé par lAssurance-maladie ;
- « moins de prescriptions de sartans » par rapport à une autre famille de médicaments, recommandés pour leur efficacité similaire avec un moindre coût.
En revanche, « il nexiste pas de différence significative pour la prescription daspirine, de génériques dantidépresseurs ou de génériques dinhibiteurs de la pompe à protons », des médicaments antiacidité.
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Enorm ment dargent dans la promotion
Les auteurs montrent vivement que plus le montant total des avantages par us Est lev , plus le surcot moyen par prescription augmentée, tout comme le déficit de prescription des versions g n riques pour les antibiotiques, les antihypertenseurs et les statuts.
Les firmes pharmaceutiques d’une norme d’argent dans la promotion des médicaments (23% de leur chiffre daffaire soit pour la recherche) ne sont pas quelle partie , souligne le Dr Goupil, citant un rapport de la Commission européenne publié en 2009.
Il semble probable que cet argent soit placé dans des stylos et les r sultats de notre tude concordent avec les tudes existantes en faveur dune influence sur les prescriptions , ajoute-t-il.
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90% des g n ralistes ont re u au moins un cadeau depuis 2013
L tude, parue dans le British Medical Journal (BMJ), repos sur le croisement de deux bases de donn es. La première est le portail Transparence Sant , sur qui doit te tre d clar s tous les privilèges dint R t des professionnels de sant , et notamment les quipements, repas, frais de transport ou tel offert par des entreprises du secteur (laboratoires pharmaceutiques, fabricants de dispositifs médicaux, etc.), partir dun montant de 10 euros.
Selon cette base, pr s de 90% des m decins g n ralistes ont d j re u au moins un cadeau depuis 2013 , souligne Pierre Frouard, m decin g n raliste Rennes et coordonnateur de l tude. Cest la premi re tude de cette ampleur en France qui exploite les don es de ce portail, souligne Bruno Goupil, premier auteur de l tude, interrog par lAFP.
La seconde base est le système me national des donn es de sant (SNDS), qui recense consultations, actes m dicaux, prescriptions de m dicaments et hospitalisations rembours s en conservant lanonymat des assures s.
Les auteurs ont passé au crible les prescriptions dun peu plus de 41 000 m decins g n ralistes travaillant exclusivement en lib ral et les ont class s en six groupes, en fonction du montant des avantages per us au cours de lanne 2016.
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