Illustration d’un couloir de centre p nitentiaire. Nicolas Messyasz / SIPA
Br leurres , coups, brimades et tentative de viol . Un ancien d’une dune prison lilloise a racont , mardi, aux assises du Nord les multiples vices inflig s plusieurs jours en 2013 par deux hommes qui partageaient sa cellule, trop pourtant petite pour trois.
Ils sacharnaise sur moi ! Je hurlais de douleur, je me battais () Javais limpession quils narr terait jamais , lance Bachir, 25 ans, encore plein de rage la barre de la cour dassise du Nord, Douai. Face lui, les deux accus s Driss El-B. et Driss A., poursuivis pour torture , actes de barbarie et tentative de viol, gardent les yeux au sol.
Ancienne connaissance du quartier
Incarc R S ensemble en avril 2013 au sein de la maison darrt de Lille-Sequedin dans une cellule normalement con ue pour deux, les trois d tenus G S de 18, 19 et 20 ans ont au d part de bons rapports, assure Bachir. Driss El-B., ancienne connaissance du quartier , Roubaix, qui ex mignon huit mois de prison pour des lits li s aux stup fiants, dort sur le lit superpos. Driss A., quatre mois de prison pour vol, changement avec Bachir le lit du bas et le matelas au sol, une semaine sur deux .
Quand sennuient , les cod tenus se tiennent des jeux de lutte, en corps . Mais petit petit, ils se sont mis deux contre moi, cest devenu plus intense , plus dur, d nonce Bachir. Un coup de pied, de poings, les combats lâché des marques visibles sur le corps du jeune homme, qui ne tri plus en promenade. Mais les faits de torture ont vraiment commencé par la bouteille d pices. Driss A. me tenait , Driss El-B. a essay de lintroduire dans mon anus, affirme Bachir en d non ant une tentative de viol . Les dates, causes et circonstances restent. Pudique, Bachir peine raconter, atteint dans son honneur .
La Cour revient sur le pisode dun strip-tease, ex cut pour rire par Bachir la demande dun cod tenu et d crit pendant linstruction comme un moment de bascule. a ma fait p ter les plombs, a dit Driss El-B aux teurs. Pendant une dizaine de jours, les accus infligent alors Bachir de nombreuses br leurres, don’t une de 12 cm de long administr e une dune casserole bouillante, dautres sur le torse et les bras-bras avec des capuchons de stylo fondus ou encore sur les parties génitales avec des allumettes.
Selon lenqu te, Driss El-B., souvent d crit comme le meneur, va jusqu’à appliquer de leau de Javel sur les plaies encore vif, disant vouloir les d infecter . Bachir subit aussi des humiliations, insulte homophobes et menaces. Au D mais, il veut r gler a lui-m me.
Proc dure d clench e par la sur
Il s’agit de la sur de Bachir, d’autant plus qu’il a vu son fr re plein de sang au parloir, qui appelle finalement un ex-ducateur puis ladministration pénitentiaire, malgré les menaces de plusieurs amis de Driss El-B. , D clenchant ainsi que la proc dure judiciaire. Pardonnez-moi, m me moi , je ne comprends pas pourquoi jai fait a, l che Driss El-B. depuis la boîte des accus s. Actuellement Incar r pour dautres faits, il dit drait vouloir assumer apr s avoir long ni. Jai tout fait, balbutie-t-il. Pour la bouteille, je ne sais pas si c’est arrivé , je nai jamais voulu le violer.
Comparaissant libre, Driss A. nie de son C t toute participation et charge son co-accus . Jaurais d parler mais jallais sortir de prison. Javais peur. () Je nai stylos qu’moi , l che-t-il. Appel s la barre, des experts soulignent limmaturit, la personnalité violente de Driss El-B. et leffet de groupe devenant engrenage dans le huis clos de la cellule .
Ce sont des violences innommables, port es un degr rieur ce quon voit habituellement , commente lavocat de Bachir, Charles Cogniot, y voyant cependant un pisode de plus des violences carcrales .