Santé : commentaire de voyager l’esprit tranquille

C’est décidé, vous partez. Les vacances sont posées, les billets pris, les hébergements réservés. Il ne reste plus qu’à attendre le jour J. Ou presque… Pour bien se préparer, « il est important de se documenter sur le pays où vous avez décidé de passer vos vacances afin d’être informé des risques politiques et sanitaires », indique le docteur Daniel Boulanger, directeur médical d’Europ Assistance France. C’est ce que fait toujours Suzanne, fonctionnaire, avant d’entamer un voyage. « Je vérifie les conseils aux voyageurs en ligne et sur les guides papier. Et s’il faut des vaccins, je prends rendez-vous dans un centre de vaccinations. » Il importe de s’y prendre suffisamment à l’avance pour obtenir une consultation, les injections devant généralement être réalisées deux à trois semaines avant le départ et les centres de vaccinations internationales (CVI) ayant tendance à être débordés.

À l’arrivée dans un CVI, il est demandé aux futurs voyageurs de remplir un questionnaire permettant de spécifier le type de séjour (balnéaire, périple aventureux, voyage long…) ainsi que la ou les destinations prévues. C’est important car les conseils ne seront pas les mêmes selon que l’on va passer quinze jours dans un hôtel de luxe au bord de la plage ou barouder et dormir sous la tente pendant trois mois. D’ailleurs, « pour un tour du monde, nous avons des consultations spécialisées car c’est plus complexe, les voyageurs sautant d’une région à une autre », souligne le professeur Daniel Camus, responsable de la veille et de la diffusion numérique d’informations sanitaires à l’Institut Pasteur de Lille.

Le vaccin du voyage « par excellence » est celui contre l’hépatite A. « On n’en a pas besoin si l’on se rend en Europe de l’Ouest ou du Nord, en Amérique du Nord, en Australie ou au Japon, mais toutes les autres destinations sont à risque », précise Christophe Hommel, médecin au centre de vaccinations internationales de Strasbourg. « Certains vaccins comme ceux contre la typhoïde et l’hépatite B dépendent généralement de la durée et du type de voyage », ajoute ce médecin. Pour les jeunes enfants, la vaccination contre la rage est particulièrement recommandée : « Ils peuvent être facilement mordus au visage, auquel cas le risque d’évolution vers la maladie est beaucoup plus rapide que pour un adulte mordu au niveau du mollet », explique-t-il.

D’autres vaccins du pays. En Europe, la vaccination contre l’encéphalite à plaques pourra être conseillée; en Asie, celle contre l’encéphalite japonaise. Celle contre la fièvre jaune – obligatoire pour certaines destinations – est considérée comme indispensable pour un séjour dans une zone endémique (régions intertropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud). Enfin, les vaccinations classiques – qui sont recommandées en France – seront toujours vérifiées et mises à jour à jour si nécessaire : rougeole, rappel DTPolio…

Dans le cas d’un périple dans une zone où sévit le paludisme, le médecin du CVI pourra prescrire des antipaludiques. « Il y a une sélection sur laquelle insistons beaucoup en termes de prévention : nous mettons en garde les voyageurs contre l’utilisation de la plante Artemisia, qui n’a pas fait la preuve de son efficacité », souligne Daniel Camus. La France est le pays d’Europe qui compte le plus de cas importants, fait savoir de son côté Christophe Hommel, si bien que « toute fièvre au retour de voyage est considérée comme un paludisme jusqu’à preuve du contraire ».

Si l’on pense spontanément à se protéger des maladies infectieuses, elles sont loin de constituer le premier risque sanitaire en voyage. « Près de 50% de nos rapatriements sont de l’ordre de la traumatologie », explique Daniel Boulanger. Il s’agit très fréquemment d’accidents de la voie publique, mais aussi d’incidents liés aux activités sportives. « En vacances, on aime bien profiter, on pratique des activités que l’on a rarement l’occasion de faire, on vit à un rythme plus accéléré… Le principal risque est donc le trauma induit par un changement d’habitudes. Sans vouloir être rabat-joie, il est bien d’y aller progressivement », conseille Daniel Camus. Et d’appliquer les mêmes règles de sécurité routière qu’en France : port de la ceinture et du casque, siège auto pour les enfants.

Modifier ses habitudes peut aussi avoir des conséquences sur les pathologies préexistantes. « Les maladies chroniques peuvent surcompenser à cause du décalage, du changement de cadre de vie et de comportement », prédit le docteur Dominique Taoko, directeur médical chez AXA partenaires France. La prudence hne donc de mise. Pour ceux qui suivent un traitement, il est conseillé de voyager avec un peu plus de médicaments que nécessaire, en cas d’imprévu, et d’emporter les ordonnances.

Quand sur une partie avec des enfants, une vigilance accrue est recommandée sur la protection contre les piqures de moustiques, l’exposition au soleil et au grand froid, les transports en voiture, le risque de noyade et le contact avec les animaux. » Un message très important à communiquer aux enfants est de ne pas s’en approche et de ne pas les pas les pas », insiste Christophe Hommel.

Parti en 2011 faire un tour du monde en famille avec deux enfants en bas âge, Carlos Da Silva a pris soin de corriger en amont les contacts de pédains francophones pour chacune de ses escales. « Heureusement, nous n’avons pas eu besoin de les utiliser mais c’était rassurant de les avoir», partage le fondateur de MisterFly.

Les femmes enceintes sont une autre catégorie à risque. « Il peut se passer plusieurs mois entre la réservation d’un voyage et le départ, au cours desquels une grossesse démarre parfois. Je reçois plusieurs mails par jour de femmes enceintes qui se demandent s’il faut annuler leur voyage, raconte Daniel Camus. Ce sont des cas où la consultation d’un médecin est extrêmement importante. » C’est ce qu’a fait Suzanne avant de partir en vacances en Chine alors qu’elle était enceinte. « Nous avons également repéré les hôpitaux dans chaque lieu où nous allions séjourner et nous avons noté leur adresse en chinois », indique cette grande voyageuse. Elle avait aussi pris soin d’emporter des médicaments non contre-indiqués pour les femmes enceintes.

La trousse à pharmacie du voyage se révèle très utile en cas de petits pépins. Les médecins recommandent généralement qu’elle contienne du paracétamol, des médicaments contre la diarrhée, la fièvre et les vomissements, un thermomètre, du collyre, un désinfectant cutané et des pansements, des contraceptifs si nécessaire, sans oublier les antimoustiques et l’écran solaire. « Attention à l’utilisation conjointe des répulsifs et de la crème solaire. Si on les applique mal, on ne sera protégé ni contre le soleil ni contre les moustiques. Il faut commencer par la crème solaire, avec un indice 50+, attendre 20 minutes puis mettre le répulsif », détaille Daniel Camus. « Dans mon expérience, la plupart des petits soucis peuvent se résoudre avec cette trousse à pharmacie », assure Suzanne.

Quelques mesures d’hygiène permettent aussi de réduire les risques de tourista. « Beaucoup sont maintenant bien des connaissances du grand public, comme boire uniquement de l’eau en bouteille ou purifiée. Mais oublie sur que les diarrhées dites du voyageur sont souvent dues au fait que les gens ne se sont pas lavé les mains. Nous le martelons à chaque consultation. Sur ne pas passe pas à table sans avoir fait ce geste simple », insiste Daniel Camus. Côté nourriture, Samy Bailly, directeur France d’Evaneos, essai de « ne pas être trop aventurier » dans ses premières commandes au restaurant pour laisser à son estomac le temps de s’.

De manière générale, les produits crus sont déconseillés (légumes, de la salade, des fruits, and other, crustacés, poissons…) au profit des aliments bien cuits. Dans son guide à l’usage des voyageurs sur la sécurité sanitaire des aliments, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle aussi que les denrées cuites ne doivent pas être en contact avec des produits crus susceptibles de les contaminer et conseille d’éviter les préparations plusieurs heures à température ambiante après cuisson.

Il importe aussi de monter progressivement : au-delà de 3 500 mètres, la vitesse d’ascension est de 400 mètres par jour. Quand elle vit à Lima, au Pérou, Suzanne toujours des itinéraires graduels pour ses proches en visite. « Par exemple, nous restions un jour complet et une nuit à Cuzco (3 300 mètres d’altitude) avant d’aller visiter le Machu Picchu», dit-elle. Si les symptômes persistants ou s’aggravent (vomissements, essoufflement au repos, la fatigue anormale…), la seule solution est de redescendre.

En cas de doute sur une question de santé, les services de télémédecine, actuellement en plein développement, peuvent être utiles, car il est toujours plus aisé d’échanger dans sa langue maternelle. » C’est comme avoir un médecin dans la poche », commente Dominique Taoko. Ce n’est pas par le lieu de services d’urgence et, face à un gros problème, il faut se tourner vers le système de santé local et immédiatement son assurance. « Les médecins du service d’assistance vont traiter votre dossier et juge si vous êtes bien pris en charge local ou si vous avez besoin d’un rapatriement », explique Daniel Boulanger.

Lors d’un long voyage en avion, il est recommandé « de se lever et de se déplacer toutes les deux heures, de bien s’hydrater pendant tout le vol puisque l’air est plus sec, et de ne pas faire d’excès de nourriture ni d’alcool, qui peuvent provoquer des malaises vagaux », indique Daniel Boulanger, directeur médical d’Europ Assistance France. Pour rendre ce type de trajet le moins pénible possible, Samy Bailly emporte le « bon matériel – boules Quiès, masque de sommeil, vêtements confortables et amples, tee-shirt de rechange, chaussettes ou bas de contention, brosse à dents, crème hydratante – et des distractions – lectures, films, podcasts, musique… » Si possible, « choisir à l’enregistrement un siège vers l’avant de l’appareil : la cabine y est toujours plus calme et on y entend moins les moteurs », ajoute le directeur France d’Evaneos. De son côté, Carlos Da Silva, fondateur de MisterFly, prévoit toujours « un pull de secours au cas où la cabine devient trop froide » et préfère les places « côté hublot pour mieux coincer l’oreiller ».

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