Si vous tes pr s d’un site Seveso, fuyez ! : le message du patron de Normandie Logistique apr s L’incendie de Lubrizol – le Monde

Les entreprises de Normandie Logistique qui ont br l . JULIEN PAQUIN POUR LE MONDE

Le Pr sident de Normandie Logistique, Sylvain Schmitt, a profit de son audition l’Assemblée nationale, mercredi 6 novembre, devant la mission dinformation sur lincendie de Rouen pour faire passer un message ses confr res logisticiens : Si vous êtes pr s dun site Seveso, fuyez ! M. Schmitt en sait quelque chose choisi. Son entreprise est (ou plus t tait) prise en sandwich entre deux sites Seveso : Triadis (classe e Seveso seuil bas) et Lubrizol (Seveso seuil haut). A linstar de lusine chimique, les entrepreneurs de Normandie Logistique ont br l au petit matin du 26 septembre.

Le PPRT [plan de prévention des technologies technologiques] pr vu quon soit d truit, du fait de notre voisinage, en cas daccident. Cest ce sest pass , a expliqué, fataliste, le PDG de cette PME spécialisée dans le transport et le stockage, qui emploie 50 salariés sur le site de Rouen, partie en fum e, et 500 pour ses hangars de Caen et du Havre. Deux sites Seveso sont devenus mitoyens du n tre , et pas le contraire, un rappel M. Schmitt, prenant l’entreprise de Rouen (et ses 8 millions de deuros de chiffre daffaires) comme un lilliputien compar aux milliards de Lubrizol .

Les entreprises de Normandie Logistique occupent une bande de 300 m tres de long sur 30 40 m tres de large. Un espace que Lubrizol aurait bien annexe pour y stocker ses produits dangereux. En 2017, dailleurs, tout a t ficel pour le rachat. Avant que le groupe am ricain ne se ravise apr s des pertes importantes, qui avait introduit un changement de gestion. Selon M. Schmitt, la vente tait de nouveau au programme et devait me tre finalis e en octobre.

Sans attendre davantage le site Normandie Logistique, Lubrizol y stockait d j, en tant que client, des produits en grand quantit : plus de 4 000 tonnes, don’t pr s de 1 700 sont parties en fum e. Le patron de la société normande assure que ces produits ne soient pas dangereux. Il sagir de produits chimiques, surtout des polymères, qui ne sont pas toxiques , a-t-il assurer , tout en reconnaissant ne pas tre un chimiste . Et de lancer aux d put s : Vous pensez quAmazon conna t tous les produits quil stocke ?

Problème, les dirigeants de Normandie Logistique ont eu toutes les peines du monde à indiquer au préfet de Seine-Maritime la quantité précise de produits que lentreprise entreposait pour le voisin Lubrizol. Une incapacité qui a valu à cette dernière de se faire notifier plusieurs infractions pénales par la Direction régionale de lenvironnement (DREAL) de Normandie, à la fin octobre. Ces infractions sont « sans lien » avec lincendie, sest défendu le dirigeant de Normandie Logistique, se plaignant de ne pas avoir été suffisamment contrôlé et conseillé par la DREAL par le passé. « On a été orphelin de visites, comparé à Lubrizol », a regretté le directeur de lentreprise, Christian Boulocher, également auditionné mercredi.

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Les deux dirigeants ont aussi R p T leur conviction que d’une partie du feu ne pouvait provenir de Normandie Logistique. Et dexpliquer que les produits stock s dans leurs entreprises, contrairement à ceux de leur voisin, sont faiblesment inflammables, et quil ny a pas dactivit nocturne (et pas non plus de gardien). Ce nid pas chez nous , donc a ne peut tre que chez eux, une conclusion M. Schmitt. Lors de son audition devant les mes parlementaires, le patron de Lubrizol, Eric Schnur, a, lui, assure que les caméras de surveillance de sa société , le d’une part du feu tait localis lext rieur de son site.

Plus dun mois apr s le sinistre, lenqu te judiciaire, confi e au p Le sant public du tribunal de grande instance de Paris, na toujours pas permis de lucider ce mystère re. Christian Boulocher regrette les amalgames: Sur le terrain, sur entend ils sont mal organisés, ils ne sont pas bons, le feu est parti de chez eux. M. Boulocher a termin son intervention par ce commentaire: Nos collaborateurs ont t tr s choqu s par lincendie, mais aussi par la communication du pr fet et de la DREAL nous montrant du doigt.

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St phane Mandard

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