La France abandonne sa langue

Poussée par le snobisme des élites parisiennes, la France ennemie de sa propre langue.

Ce langage que nous protégeons bec et ongles, que notre gouvernement protège par une législation qui nous tire des accusations de racisme, les médias français – la télévision en particulier – ne s’arrêtent pas à l’affliger avec des mots anglais.

Au Québec, nous avons créé une « police de la langue » pour que les magasins, restaurants et autres institutions établis soient d’abord affichés en français. Et avec plus de deux cents fonctionnaires, pour lesquels nous dépensons 25 millions de dollars par an, il s’occupe aussi de notre langue.

Pendant ce temps, la France s’avère abandonner sa langue – qui est aussi la nôtre – face au snobisme des publicistes, des journalistes, des présentateurs et des commentateurs, trop satisfaits de prouver leur sagesse de l’anglais, minces qu’ils seraient peut-être.

Des dizaines de chaînes de télévision françaises ne sont identifiées qu’en anglais. Notre chroniqueur Mathieu Bock-Côté, par exemple, présente une exposition hebdomadaire sur CNews avec au moins le nom en français. Sur BFMTV, nous avons non seulement les nouvelles en permanence, mais aussi les nouvelles « en répétition »!Quant aux maniaques de l’actualité, ils peuvent chanter sur Euro News.

DES CHAÎNES AUX NOMS ANGLAIS

Difficile à croire par leurs noms, cependant, la chaîne CSTAR HITS est engagé uniquement à la musique française de 1980 à jour de l’approvisionnement, la chaîne FASHION TV est engagée à la mode, MY ZEN TV à la détente, Ciné Classic avec les vieux films, BFM Business avec l’économie, Canal Family pour les expositions pour tous les publics, Cartoon Network et J-One pour les jeunes, Museum TV pour l’art, MCM TOP pour la musique pour les 15-24 ans, MEZZO LIVE pour le jazz et la musique classique, NON STOP PEOPLE pour les nouvelles des célébrités et la saison de chasse et de pêche . . .

Les hôtes et les visiteurs de tous ces canaux font mille détours pour prouver qu’ils connaissent les mots anglais, brillent tous ceux qui sont à la mode. Sur France Info, le 29 septembre, mon ami Claude Bédard a indexé en 20 minutes les mots suivants en anglais: trending survey, internal home, fast connect, hard shopping, net surfing et networking specialists.

Dans le journal de France 2, depuis l’épidémie de COVID, nous n’avons cessé de communiquer sur les clusters. Comme si le mot « éclosion » n’existait pas. Dans ce bulletin de nouvelles télévisé diffusé sur TV5, nous communiquons sur l’analyse comparative, l’image de marque, l’esprit d’entreprise et les smartphones.

LE SPECTACLE AMUSANT DE CANNES

La semaine prochaine, du 11 au 14, le plus grand événement télévisé annuel au monde, le MIPCOM, ouvrira ses portes à Cannes. Pas étonnant que la page d’accueil en ligne de l’événement soit en anglais. Il existe également, pour le formulaire, un site français qui ne comprend que l’essence de l’occasion. Nous pensons qu’il est obligatoire de télécharger des vidéos promotionnelles en . . . anglais.

Vingt sociétés de production québécois, ainsi qu’Encore Télévision, Zone 3 et Babel Films, seront présentes à Cannes. La série de jeunes de six ans de Simon Boulerice est finaliste dans la catégorie « Handicap » et la série documentaire de Yohanne Cassabois, L’effet secondaire, dans la catégorie « Diversité dans la programmation pour enfants ». La série Internet que je voudrais voir effacée est finaliste du festival CANNESERIES (comme nos anciennes CSERIES!) qui se déroule du 8 au 13 octobre.

Baptisé « Québec créatif », notre pavillon sera l’un des rares à donner au MIPCOM une image française. Ce MIPCOM n’a rien à montrer.

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