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INTERVIEW-L’op ration d’introduction en bourse de la France des Jeux d’argent ce jeudi par le biais d’une phase de r servation des actions. Est-ce une bonne affaire ? Un expert du domaine bancaire r pond aux diff rentes interrogations que le grand public pourrait se poser.
2019-11-07T09: 39:00.000 Z-Propos par Laurence VALD S
Dernière ligne droite avant la privatisation de la France des Jeux (FDJ). L’entreprise, don’t les mises des joueurs ont augmenté en moyenne de 5% par an depuis 25 ans, ouvre en effet son capital aux acteurs privés.
La valeur prise de l’action – entre 16,50 et 19,90 euros selon Bruno Le Maire – ne sera pas encore connue car il s’agit d’une introduction en bourse. Tout le monde pourra se renseigner auprès de sa banque, qui centralisera alors les souhaits d’achat et les quantit s envisage s. Puis, le prix auquel l’action sera effectivement lancée sera calculé et communiqué . Il appartiendra ensuite ceux qui auront donc un peu l’Impasse de confirmer (ou d’infirmer) leur choix le 21 novembre.
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L’option s’annonce-t-elle pour autant rentable ? Afin de cerner non seulement le potentiel de ce placement mais aussi les risques qu’il pourrait comporter, LCI a sollicité Maxime Chipoy, directeur de MoneyVox (anciennement Cbanque), un site spécialisé dans les questions budgétaires et la finance personnelle. Il r pondent aux questions que les particuliers pourraient se poser.
LCI: quel prix s’attend pour l’action FDJ ?
Maxime Chipoy, directeur de MoneyVox : Les experts estiment que cette action pourrait être introduite a priori entre 16,60 et 19,90 euros (le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a fait savoir mercredi soir dans une interview au Parisien qu’elle serait comprise entre 16,50 et 19,90 euros, ndlr). Mais ce chiffre demeure difficile à évaluer car la valeur en bourse dépend, au-delà des éléments financiers, de facteurs psychologiques. En outre, il n’existe pas beaucoup d’exemples dans le monde d’entreprises équivalentes à la FDJ et cotées en bourse. Difficile aussi de comparer avec les dernières privatisations opérées en France. Rappelons que l’action EDF, par exemple, a perdu de la valeur (passant 32 euros lors de sa privatisation il y a près de quinze ans à un peu plus de 9 euros actuellement). Mais, dans le même temps, le choix a été fait de servir des rendements extrêmement élevés. Car l’État, principal actionnaire, avait besoin de cash. Ainsi, contrairement aux apparences, l’investisseur n’a pas forcément perdu d’argent sur la période.
« L’introduction en bourse est un bapt me du feu : a peut flamber, baiser ou stagner » – Maxime Chipoy, directeur de MoneyVox
Y aura-t-il assez d’actions pour le grand public ?
On peut estimer qu’environ 50 millions d’actions seront destinées aux investisseurs particuliers. Un document de référence, diffusé par la FDJ via l’Autorité des marchés financiers [l’institution indépendante qui veille à la protection de l’épargne investie, NDLR], précise en effet que le capital – actuellement détenu à 72% par l’État – sera divisé en 191 millions d’actions. Seulement 52% seront vendues en bourse afin de créer une entrée en capital. Sur ce total de près de 100 millions d’actions mises sur le marché, sans doute la moitié seront vendues à des investisseurs institutionnels et l’autre au grand public. Le reste sera partagé entre l’État, qui conservera 20% du capital, des investisseurs de long terme dont notamment les salariés et, pour des raisons historiques, les associations d’anciens combattants.
Ceux qui se lancent doivent-ils se pr cipiter ?
Tout dépend du risque que chacun est prêt à prendre car l’introduction en bourse est un moment compliqué, un baptême du feu : ça peut flamber, baisser… ou rester à peu près au prix d’introduction. Pour inciter le plus grand nombre à acheter rapidement, deux avantages sont réservés à ceux qui se positionneront pendant la phase de réservation. D’une part, ils bénéficieront d’une action offerte pour dix achetées, à condition de les conserver au moins 18 mois (ce qui peut permettre de limiter la casse en cas de chute). D’autre part, ils profiteront d’une décote de 2% sur le prix de vente (si l’action perdait par exemple 5%, cela permettrait donc de ne perdre finalement que 3%). En général, l’action se stabilise quelques semaines après une introduction. Les plus prudents pourront donc laisser passer cette période avant de se décider. À chacun de trouver sa stratégie.
« Les caractéristiques d’actions de rendement garder longtemps » – Maxime Chipoy, directeur de MoneyVox
Le placement vous semble-t-il intéressant ?
Il est cependant encore trop pour savoir si cette action sera un placement « de bon père de famille », qui se réconcilient pour sa partie en l’achat d’actions dans une entreprise stable ne pas les cours ne sont amen s ni baisser ni s’envoler tr s vite. C’est par exemple le cas d’Air liquide, don’t la valeur progresse r guli rement et qui sert des dividendes assez stables (autour de 2% depuis des années) en cherchant fit répertorier ses actionnaires. Il convient de garder l’esprit que pour les actions de la FDJ, comme pour toutes les autres, un risque de crash boursier demeure toujours.
noter que pour acheter des actions, il convient d’ouvrir dans son tablissement bancaire de l’onu compte-titre ou un plan d’actions (PEA). Ces deux dispositifs permettent de loger les actions. Dans le cas particulier de cette mise en bourse, il convient de transmettre, avant l’introduction, son souhait d’acheter son banquier. Apr s l’introduction, l’action FDJ pourra galement tre achète e, comme n’importe quelle action, directement sur Internet, dans l’espace bourse de sa banque en prenant le code de l’action qui sera pr cis son lancement.
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