VIDÉO: les Glyphotests, info ou intox ?
Ronald Reagan adorait Berlin. La réciproque n’est pas vraiment vrai.
Pendant des années, les gouvernements successifs de la ville ont résisté aux amicales demandes des dignitaires américains d’ingérer une statue au défense président, qui a exhorté, dans un discours célèbre prononcé dans la future capitale allemande en 1987, son fils homologue soviétique Mikhaïl Gorbatchev à faire tomber le mur qui divisait la ville depuis 1961.
Aujourd’hui, l’administration Trump a décidé de sortir de cette impasse, en envoyant une statue de Reagan sur la terrasse de l’Ambassade des Etats-Unis qui donne sur l’endroit où le discours a été prononcé.
La statue d’un peu plus de deux mètres, partiellement visible de la rue, sera officiellement inaugurée par le secrétaire D’État Mike Pompeo le 8 novembre, à la veille du 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin.
La Fondation présidentielle Ronald Reagan, qui a commandé l’œuvre d’art, regrette — comme l’ont fait des diplomates américains actuels et anciens — qu’elle n’ait pu être placé dans un espace public.
Certains hommes politiques berlinois disent qu’il n’y a pas besoin de rendre à Reagan un hommage spécial car’il a déjà été citoyen fait d’honneur de la ville. Cette position reflète, en partie, les vestiges de l’opposition farouche de la gauche ouest-allemande dans les années 1980 à son attachement sans faille au capitalisme et au déploiement sur le sol allemand de missiles à capacité nucléaire par M. Reagan. Ses visites à Berlin s’est accompagnée de violentes émeutes menées par des contestataires d’extrême gauche.
Alors que l’Allemagne de l’Ouest était, à l’époque, un proche allié des Etats-Unis, les relations se sont délitées depuis l’arrivée au pouvoir du président Trump, un rapporteur régulier et cinglant de la chancelière allemande Angela Merkel.
« Il y a eu de nombreux présidents américains qui pourraient être honorés », affirme Sabine Bangert, membre du Parti Vert et président de la commission du Parlement du Land de Berlin chargé des monuments. » Au moins jusqu’à maintenant », ajoute-t-elle.
Mettre l’accent seulement sur M. Reagan par un hommage singulier aurait été injuste pour les nombreux dirigeants étrangers qui ont soutenu la réunification de l’Allemagne et pour le peuple de l’Allemagne de l’est communiste qui, de lui-même, s’est levé et a abattu le mur, dit-elle.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a été divisée en deux entités : la République démocratique allemande, dominée par les Soviétiques, et la République fédérale d’Allemagne, qui recouvre les zones d’occupation américaine, et français, et qui est devenu membre de l’Alliance atlantique.
Le mur de Berlin, dirigé en 1961 par le gouvernement est-allemand pour arrêter le flot de ses ressortissants qui font défection pour passer à l’Ouest, est devenu un symbole de cette division. Selon John Heubusch, président de la Fondation Reagan, M. Reagan considérerait que sa mission personnelle en tant que Président était d’aider à faire tomber cette barrière dans une ville qu’il aime. Il est le seul président américain à avoir visité le mur de Berlin à deux reprises.
Clark S. Judge, l’un des rédacteurs de discours de M. Reagan, affirme que le Président s’est rendu, dans un cadre privé, à Berlin à la fin des années 1970 et que l’Injustice représentée par le Mur l’a abondamment mis en colère la première fois qu’il l’a vu.
« Nous nous savions tous que le Président était très, très attaché à Berlin. Il pensait que Berlin, entouré par un salaire au régime totalitaire, incarnait la liberté, et il considérerait qu’il était de son devoir de soutenir sa population», détaille M. Judge, qui est maintenant administrateur général du groupe des rédacteurs des rédacteurs des discours de la Maison Blanche.
En 2011, avant la célébration du centenaire de la naissance de M. Reagan, les initiatives se sont à l’Autre, sous l’égide du président Obama, pour qu’un hommage lui soit rendu à Berlin. Des statues de Reagan ont été réalisées dans d’anciens Etats communistes d’Europe centrale et orientale, ainsi qu’à Londres et même à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, un pays du Caucase.
Mais, à Berlin, l’opération a échappé, constate M. Heubusch, qui dirige la Fondation Reagan depuis 2009. Il assure qu’il fait appel, en vain, à l’aide d’anciens ambassadeurs américains et d’ambassadeurs en exercice.
« Nous sommes heurtés à des résistances et sur nous a expliqué qu’il allait être quasi impossible de faire une statue à Berlin », précise-t-il.
En 2012, les autorités berlinoises ont finalement approuvé la pose d’une petite plaque commémorative sur un trottoir dans le parc Tiergarten, près de l’endroit où M. Reagan a prononcé son discours historique le 12 juin 1987.
Cette année, l’ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, Richard A. Grenell, a baptisé la terrasse de l’ambassade sur la Porte de Brandebourg du nom de M. Reagan et une proposition d’y ériger une sculpture de l’ancien président.
La Fondation Reagan a accepté et a commandé une œuvre en bronze à Chas Fagan, l’artiste qui a réalisé la statue de Reagan dans la rotonde du Capitole à Washington en 2009.
La statue berlinoise représente M. Reagan dépositaire les fiches de son discours portant la citation célèbre : « M. Gorbatchev, abattez ce mur. »
L’artiste, qui se félicite de la proximité du lieu par rapport à ceux du discours et de l’ancien mur de Berlin, une intégration des morceaux de la barrière de béton à sa sculpture.
» Mais, au moins, ce chef extraordinaire est honoré dans cette ville qui lui est redoutable », lance M. Henkel, aujourd’hui parlementaire local du parti démocrate-chrétien de Mme Merkel.
Un porte-parole de Mitte, le quartier berlinois où se trouve la Porte de Brandebourg, et une porte-parole du maire de la ville déclar ENT n’a été mis au courant d’aucune demande de construction pour une statue.
« Nous avons dû la place sur le sol américain, commente M. Heubusch en fait référence au site de l’ambassade, mais au moins cela se trouve dans la ville de Berlin. »