Clap de fin versez Europacity. Ce jeudi, l’Lys e a annonc l’abandon d’un définitif du projet qui devait voir le jour sur le triangle de Gonesse, dans le nord de Paris, port par la société Alliages et territoires (un rapprochement entre Ceetrus – la filiale immobili re du groupe Auchan, ex-Immochan – et le gant chinois du divertissement Wanda). Cet investissement privé estim plus de trois milliards d’euros de la future destination de loisirs du Grand Paris , mais reste fortement contrôlé e. Des opposants pointent notamment le co tologique du projet et le qualificatif de M ga centre commercial fond sur une logique consummiste dat E.
L’annonce du Pr sident de la R publique est intervenue en amont du conseil de fense environnementale, qui doit avoir lieu cet apr s-midi. Lors du premier conseil, en mai dernier, le gouvernement a annoncé l’abandon du projet de mine d’or ciel ouvert en Guyane Montagne d’or : ses objectifs avaient t juge incompatibles avec les priorités environnementales de l’annexe cutif.
Cette fois-ci, Emmanuel Macron a décidé d’abandonner le projet de mégacomplexe Europacity, le jugeant «daté et dépassé», et estimant qu’il ne «répondait plus aux aspirations de nos concitoyens». Le chef de l’État souhaite désormais «réfléchir à un projet alternatif plus vaste que le triangle de Gonesse», a annoncé l’Élysée jeudi, confirmant une information du journal Le Monde. Le «projet alternatif» souhaité par le chef de l’État «sera plus mixte, plus moderne, sans créer un pôle démesuré de consommation, de loisirs et d’objets», a précisé le palais à l’AFP. Le Président a confié «la mission à Francis Rol-Tanguy, ancien directeur de l’Atelier parisien d’urbanisme, de travailler avec les élus à l’élaboration d’un nouveau projet».
Pas de nalit s financiers pour l’Etat, selon Borne
Sortant du conseil de défense environnementale, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a expliqué qu’Europacity participait au «développement de centres commerciaux toujours plus grands», un modèle qui a «contribué à la crise du petit commerce». De plus, ce projet renforce la «dépendance à l’automobile», et aurait impliqué une hausse du trafic automobile d’environ 3400 véhicules en heure de pointe le soir, dans une zone «déjà saturée». La ministre a également souligné «l’artificialisation de 80 hectares de terres agricoles» qu’aurait entraîné le projet, ainsi que «l’étalement urbain» qu’il aurait poursuivi. L’État, a-t-elle précisé, n’aura pas à payer de «pénalités financières» à Europacity après l’abandon du projet.
Le triangle de Gonesse m rite mieux, un autre avenir est possible , a-t-elle lanc, ajoutant que le gouvernement va d’or sormais planifier avec les lus et le monde conomique pour finir une vision d’avenir pour le territoire et esquisser un autre projet . Reconnaissant qu’Europe a pu susciter l’espoir d’habitants comme d’us local, elle a promis que l’ex cutif ne les [laisserait] pas tomber : nous serons au rendez-vous pour imaginer un avenir durable sur place, une implication renforcée de l’tat . La desserte du territoire par la ligne 17 du M tro du grand Paris reste quant elle d’actualité.
Un projet controversé
Le projet doit pr envoyer par son directeur g n ral, Beno t Chang, comme un lieu offrant une grande plongée d’exceptions dans un temps court , m langeant activit s gratuites et payantes pour les visiteurs. Il devait ouvrir ses portes en 2027 et devait attirer 31 millions de visiteurs annuels. La décision du chef de l’ tat risque fortement de susciter l’ire des acteurs locaux, qui le soutenaient ardemment, notamment par le maire de Gonesse. Plusieurs acteurs publics soulignaient son impact conomique, les cr ations d’emplois qu’il va, ainsi que la reprise d’attrait qu’il va entrer pour un territoire en difficile.
«Je nose croire quil puisse arriver malheur à EuropaCity», avait ainsi mis en garde la présidente (LR) du conseil départemental du Val dOise, Marie-Christine Cavecchi, qui ne «laissera pas 10 ans de travail partir en fumée». Lélue était ensuite allée plus loin, avertissant les pouvoirs publics quen cas dabandon du projet, «les gilets jaunes et bonnets rouges, ça aura été de la gnognotte à côté de la colère que cette décision déclenchera». Même son de cloche du côté de lhôtel de ville de Gonesse: «il ne faut pas opposer urgence écologique et urgence territoriale», avait martelé le maire, Jean-Pierre Blazy, ajoutant que ce projet permet dobtenir un équilibre entre «préservation des terres agricoles et développement nécessaire pour réduire les inégalités territoriales». «Larrêt signifierait un abandon des banlieues, alors que les voyants sont plutôt au rouge», s’indignait-il.
Le groupe Europacity avait largement revu sa copie, ces dernières années, afin de répondre aux critiques formulées par ses détracteurs. Il s’était engagé, en octobre, à accomplir une «triple transition à impacts positifs, à la fois écologique, économique et solidaire» et rappelait qu’il ne souhaitait pas construire un centre commercial, mais plutôt un lieu unique, sans précédent. Peine perdue : les opposants n’avaient pas été convaincus par les transformations et avaient organisé une «marche citoyenne» de Gonesse à Matignon, pour alerter le chef du gouvernement. «Leur modèle est totalement obsolète […] Ce grand centre commercial dEuropaCity est une caricature des plus dangereuses dans la conception de laménagement du territoire», sétait ainsi exclamée lélue (LFI) de Paris Danielle Simonnet.
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Ces derniers mois, le gouvernement reste prudent sur ce dossier : ministre de la Transition climatique , Nicolas Hulot a d nonc, en 2018, la folie des grands du projet. l’époque, il voquait m me la possibilité d’un moratoire sur ce type de constructions. En septembre, la ministre de la Transition c ologique, lisabeth Borne, a utilisé tous les acteurs du dossier pour bien comprendre les positions des uns et des autres et faux son opinion sur le sujet.
Le Pr sident de la R publique s’est finalement sonnà © du C t des opposants. L’enjeu tait important: ces derniers mena ont été mis en place une ZAD sur place. Rien ne dit quelle soit sur le m me mod le que Notre-Dame-des-Landes, mais il faut suspendre au plus vite vite le chantier de la gare du Triangle de Gonesse , sous peine de voir la contestation samplifier, venait le chef du collectif Non Europacity, Bernard Loup, interrog par le Figaro.
La décision de l’Lys e d nonc e par le maire de Gonesse
La décision du chef de l’État a été immédiatement saluée par plusieurs acteurs politiques, opposés au projet. Le député (ex-LREM) Matthieu Orphelin a ainsi qualifié Europacity de «projet démesuré d’un autre temps», et a félicité les associations qui se sont mobilisées dans ce combat. À gauche, les députés Clémentine Autain et Mathilde Panot, de même que l’ancienne tête de liste (PS) aux Européennes, Raphael Glucksmann, ont accueilli favorablement cette nouvelle. Les opposants restent toutefois sur leurs gardes : certains appellent à l’abandon de l’idée même d’une urbanisation des terres du triangle de Gonesse, quand d’autres attendent de voir le projet alternatif que sélectionnera l’exécutif.
Le collectif d’opposants Europasdutout s’est galement f licit de la décision du gouvernement, qui pr serve les commer ants du territoire d’un véritable tsunami conomique . Nos arguments ont primé sur les aberrations du groupe Auchan pour promouvoir son projet hors du temps , crit-il dans un communiqué . Il se r jouit de cette victoire .
l’inverse, le maire de Gonesse s’est insurg contre une décision incompréhensible et inacceptable . Aujourd’hui, je suis un maire en col re ! , s’éclaire-t-il dans un communiqué , estimant que son territoire est sacrifié au nom d’une vision uniquement symbolique de la cologie . Je suis pleinement conscient de l’urgence climatique mais il y a aussi une urgence sociale, et ce projet suscite un équilibre n’avez pas. L’lu consid re que le Pr sident n’a pas compris l’avertissement de son peuple par la voix des gilets jaunes , s’e contre les petits calculs politiques qui ont des hommes une ex cution en r gle sans forme de proc S.