INTERVIEW-le site d’e-commerce recrute 9.000 saisonniers en France pour les fêtes de fin d’année. Après une période de croissance douce, au début de l’année, le géant américain appuie sur l’accélérateur. Pourtant, il reste mal vu par de nombreux Français. Rencontre avec son directeur France, Frédéric Duval.
Le directeur D’Amazon France annonce la création de 9.000 CDD.
Défis-Amazon embauche et se développe en France. Pourtant, vous êtes régulièrement pointé du doigt ici, et aussi aux Etats-Unis. Est-ce tenable?
Frédéric Duval – Nous ne sommes pas un mouton noir. Amazon investit massivement en France avec aujourd’hui 9.300 emplois en CDI contre 3.000 il y a 4 ans et demi. Et partout sur le territoire, nous mettons les Français à égalité sur le choix, avec 250 millions de produits en ligne, sur les prix, avec les mêmes pour tous, et aussi bien sûr sur les conditions de livraison et de service après-vente. Nos clients l’apprécient et le montrent comme en témoigne la croissance à deux chiffres de nos ventes et les 30 millions d’internautes qui visitent notre site tous les mois. Nous aidons aussi les PME à trouver des nouveaux développements sur Internet. Car chez nous, contrairement au commerce physique, tout le monde peut venir vendre, il n’y a pas de limite de place [Amazon a été récemment condamné à 4 millions d’euros d’amende pour des clauses contractuelles « manifestement déséquilibrées » envers des entreprises utilisant sa plateforme, NDLR].
La puissance d’Amazon effraie mais c’est surtout son obsession à éviter de payer des impôts qui déplaît.
C est faux. Nous avons réglé nos petits différents avec l’administration française et créé un établissement stable pour nos opérations européennes. Quant à notre taille, nous représentons moins de 1% du commerce en France. Bien sûr, nous avons de grandes ambitions dans des catégories où nous sommes encore un peu faibles comme la mode, la parfumerie, la cosmétique, le meuble, ou la décoration. Cela peut faire d’ailleurs grâce à nos niveaux marchands, comme Ubaldi qui vend de l’électroménager. On trouve aussi maintenant toute la gamme de produits Apple sur Amazon.
Mais à cause de vous, et des autres Gafa (Google, Apple, et Facebook), une taxe de 3% sur les ventes des grands sites d’e-commerce, y compris Leboncoin, sera prélevée dès cette année.
Nous sommes légalistes. A partir du moment où c’est voté, il n’y a pas de débat, nous la payons. Mais il y a un doute sur sa légalité et puis cela pénalise surtout les PME françaises, ou il y en a 10.000 sur notre site qui commercialisent leurs articles. En effet, compte-tenu de nos très marges, nous avons dû percevoir la taxe Gafa et augmenter nos commissions de 3% sur nos marchands niveaux depuis le mois d’octobre.
L’alimentation est aussi un levier important pour fidéliser les clients: comment se passe votre alliance avec Monoprix?
Nous sommes très satisfaits et nous allons d’ailleurs l’extension à tout le Grand Paris et pas seulement l’Arc Ouest. Nous allons aussi ouvrir des villes en province avec Monoprix ne l’une avant la fin de l’année. Par ailleurs, nous avons des boutiques en ligne sur le site comme Naturalia qui propose des produits d’épicerie.
La bataille de la livraison est aussi décisive pour les nouveaux clients… Mais n’est-ce pas au détriment de l’environnement?
Nous investissons régulièrement dans les réseaux de distribution pour livrer plus de produits plus vite et au plus près des gens. Avec notre abonnement Prime Now, vous pouvez ainsi vous faire livrer 30.000 articles en moins de deux heures. Et plusieurs millions en seulement 24 heures. Grâce aux tournées très optimisées de nos livreurs, l’impact environnemental est beaucoup plus faible que lorsque des particuliers prennent leur voiture pour aller au supermarché en périphérie des villes. Par ailleurs, Amazon a pris des engagements important sur les questions écologiques avec l’utilisation exclusive d’énergies renouvelables en 2030, zéro émission carbone en 2040, soit avec 10 ans d’avance sur l’accord de Paris, et 100 millions de dollars investis pour la reforestation. Enfin, une commande de 100.000 véhicules électriques a été passée. Elle concernera aussi les livraisons en France.
Propos recueillis par Kira Mitrofanoff
Défis-Amazon embauche et se développe en France. Pourtant, vous êtes régulièrement pointé du doigt ici, et aussi aux Etats-Unis. Est-ce tenable?
Frédéric Duval – Nous ne sommes pas un mouton noir. Amazon investit massivement en France avec aujourd’hui 9.300 emplois en CDI contre 3.000 il y a 4 ans et demi. Et partout sur le territoire, nous mettons les Français à égalité sur le choix, avec 250 millions de produits en ligne, sur les prix, avec les mêmes pour tous, et aussi bien sûr sur les conditions de livraison et de service après-vente. Nos clients l’apprécient et le montrent comme en témoigne la croissance à deux chiffres de nos ventes et les 30 millions d’internautes qui visitent notre site tous les mois. Nous aidons aussi les PME à trouver des nouveaux développements sur Internet. Car chez nous, contrairement au commerce physique, tout le monde peut venir vendre, il n’y a pas de limite de place [Amazon a été récemment condamné à 4 millions d’euros d’amende pour des clauses contractuelles « manifestement déséquilibrées » envers des entreprises utilisant sa plateforme, NDLR].
La puissance d’Amazon effraie mais c’est surtout son obsession à éviter de payer des impôts qui déplaît.