Au combat de 22 jours de manifestations au Liban que les USA, Israël et leurs alliés arabes ont tout fait pour présenter comme un désastre envers le Hezbollah, une question se pose : ont-ils gagné leur pari ? Dans un article sur la publication sur le site du journal Al-Binaa, Amin Hoteit tente y porter la réponse : « Au second jour des manifs sociales au Liban, sur une que la velléité réelle des parties étrangères, qui ont souvent agi la menace du chaos et qui oeuvrent à l’orateur p nos objectifs stratégiques majeurs, n’ont rien à voir avec ce que les Libanais étaient venus clamer. »
À en juger les discours et les prises de positions, le ciblage de la Résistance et de son environnement à travers un chaos total s’est confirmé, pour Israël, le chaos au Liban étant le meilleur allié dans la perspective d’un face-à-face avec le Hezbollah.
Or, ajoute Amin Hoteit, « les ficelles de ce plan tirées par certaines puissances, sautent aux yeux et les Libanais pour être des habitués des coups bas occidentaux n’ont pas mis trop de temps à le comprendre. D’où la baisse progressive du nombre des manifestants dans la rue par rapport aux premiers jours. Comparé à Hong Kong, force est de constater que les USA et Israël ont plutôt raté leur coup. En dépit des slogans scandés par ci par là, l’écrasante majorité des manifestants continuent à rejeter l’idée d’une normalisation avec Israël et refuse de céder aux sirènes alarmistes qui menacent de placer le Liban sous l’article VII de la Charte des Nations unies. Et Israël y est pour quelque chose ».
Au fait, au plus fort des tensions, « le régime israélien est entré en action en envoyant le 31 octobre un drone de reconnaissance au sud du Liban qui a survolé un sit-in à Nabatiyeh. Ce geste d’une totale gaucherie a desservi la cause sioniste. La Résistance a ripostée en utilisant son système de défense aérienne, pratiquement une première dans les circonstances, ce qui a ajouté à la scène libanaise de nouvelles données importantes, tout en permettant de dévoiler des éléments jusqu’ici occultés à une bonne partie des manifestes », souligne l’analyse.
Avec la démission de Hariri, il estime que le premier acte du scénario US/Israel au Liban s’achève, sans pour autant plus satisfaire les scénaristes :
S’il est vrai que la chute du gouvernement fait entrer le pays dans une période de vacance avec filigrane l’impossibilité d’accorder aux manifestants quelques concessions que ce soit et donc une prolongation du mouvement, les forces occultes et la véritable direction des tensions sont loin d’avoir gain de cause. Ces forces occultes proposent la formation d’un gouvernement de technocrates qui n’inclut ni Bassil (MAE pro-Hezbollah) ni des représentants du Hezbollah. Or la conduite du président Aoun et sa gestion intelligente et réfléchie du dossier semble avoir grandement neutralisé ce dessin et ouvert la voie à un retournement des tendances contre les instigateurs. Et puis The last but not the least, le Hezbollah a réussi à contrôler sa rue et son environnement et a échappé aux tentatives d’enlisement sur la scène intérieure. L’affaire du drone ayant passé au camp d’en face le message suivant : « les contingences internes n’affectent en rien la Résistance face à Israël ». Et puis il y a la bataille de l’image que le président et le Hezbollah ont gagné et que le camp d’en face a perdu : la manif pro-Aoun a démontré le large et remarquable soutien dont bénéficie le président contre ses adversaires qui eux, apparaissent comme un gang de bandits calomnieux qui coupent les routes, violent les droits humains et bafouent la dignité des gens », écrit l’analyste du journal Al-Binaa.