Le gouvernement français a donné lundi le coup d’envoi du chantier du village olympique des Jeux de 2024 qui accueillera les athlètes aux portes de Paris, en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de France métropolitaine.
À l’émission d’un chantier de trois ans, le site de 51 hectares accueillera près de 15 000 athlètes et officiels en 2024 avant d’être reconfiguré un nouveau quartier, comptant plus de 3000 logements en 2025.
Cinq ans avant les JO, le premier ministre français Édouard Philippe a déjà défendu l’héritage de ces Jeux, à la facture prévisionnelle de 6,8 milliards d’euros à ce stade, don’t 1,5 milliard de dépenses publiques, en met en avant leur utilité pour le territoire et la population.
« Si on veut qu’ils soient réussis, il faut que toute cette organisation, ces financements, cette mobilisation ne disparaissent pas au moment où la flamme olympique va s’échapper. Il faut que tout ça dure », at-il martelé.
Sur place, des protestations s’élèvent déjà contre le projet de village olympique qui promet de raser une zone accueillante plus d’une vingtaine d’entreprises, trois écoles, un hôtel, une résidence étudiante et un foyer de travailleurs étrangers.
« Cela fait 40 ans que nous sommes là et il n’y a plus de place pour nous, c’est insultant », déplore Boubacar Diallo, représentant des résidents du foyer de travailleurs étrangers de Saint-Ouen sur lequel a été accrochée une grande banderole « en lutte pour unlogement digne».
En remplacement, deux nouvelles résidences doivent voir le jour en 2022. Mais les résidents refusent le relogement provisoire proposé par l’établissement public chargé des chantiers des JO.
Dans la ville voisine de Saint-Denis, certains habitants aussi des nuisances en raison de la concentration, dans une zone restreinte, de la future piscine olympique, la plus grande gare de la métropole de Paris, l’enfouissement des lignes à la haute tension, le mur antibruit d’une rocade et l’aménagement des berges de Seine.