Un site de Total utiliser comme prison au Y men – le Monde

Un gazoduc de gaz naturel Liquid fi Balhaf, au sud-est du Y men, au moment de la mise en service du site op r par Total via Yemen LNG, en 2009. / REA / SHAWN BALDWIN/The New York Times

Sur la route c ti re qui lie de peur du Y men au reste du monde, le long du golfe dAden, lusine de Balhaf a des allures de vaisseau spatial l chouage. Le groupe fran ais Total est actionnaire 39,6% de cet immense complexe gazier, op r par lentreprise locale Yemen LNG. Une usine de liqueur faction du gaz y est accolée un port et un gazoduc, qui court sur plus de 300 km un plateau d sertique, en direction des champs de production du nord du pays.

Ce site industriel a t mis larr t au printemps 2015, d s le D mais de la guerre au Y men. Total ignore quand il peut relancer les exportations vers l’Asie dune usine qui a co t 4,3 milliards de deuros, et qui assurait depuis 2009 jusqu’à 45% des recettes budg taires de lEtat y m nite.

Les environs ne sont pas rs : les djihadistes dAl-Qaïda sy sont impos s S S S 2015, puis larm e des Émirats arabes unis les a pourchass s, enr lant des forces tribales locales. Total et Yemen LNG se veulent neutres, dans ce conflit qui s’opposent à bien dautres acteurs et qui a fait 100 000 morts depuis 2015, selon un d compte de lONG américaine Acled. Cependant, la guerre a fini par simmiscer lint rieur du site industriel lui-même, et par impliquer le groupe nerg tique fran ais.

Depuis deux ans, des témoignages recueillis par L’organisation Amnesty International, par le panel dexperts sur le Y men des Nations unies que par des ONG et des activistes y m nites ont fait tat de lexistence dun lieu de détention Balhaf, administré par les forces miraties au sein dune base militaire. Celle-ci a t am nag e par les Emirats la mi-2017 sur une partie du site industriel de Total, R quisitionnn e la demande officielle du gouvernement y m nite.

Un rapport publié jeudi 7 novembre par lObservatoire des armements, SumOfUs et les Amis de la Terre applique aujourd’hui ces informations, citant deux nouveaux T moignages de prisonniers, don’t lun affirme avoir t battu, priv de soins et menac de mort Balhaf. Le Monde a recueilli deux autres moi gnages concordants dun ex-d tenu et de la famille dun second, indiquant que des personnes taient encore enferme es Balhaf la mi-2019.

Lexistence dune celle de détermination temporaire dans la base est confirmée au Monde par un officiel de la coalition de pays arabes dirigée par Riyad au Y men. Elle fait office de sas pour des tenus transf r s vers la prison de Moukalla (est). Elle sinscrit dans un r seau plus grand. D s 2017, lagence Associated Press et lONG Human Rights Watch ont document lexistence de plusieurs lieux de détention non officiels aux mains des forces miraties et de leurs alliés dans le sud du pays.

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