Lors d’une manifestation du collectif contre l’urbanisation du triangle de Gonesse, en octobre 2018. Jacques Witt / SIPA
La nouvelle est tomb e aujourd’hui, de l’Elys e : le M ga projet commercial du groupe
Auchan, Europacity, ne se fera pas. Depuis pr s de dix ans des militants cologistes se bat pour protéger parmi les derniers terres agricoles de la petite couronne parisienne, dans le triangle de Gonesse , bande de terre relativement prot g e de la propection immobili re jusque-l par la proximité non pas dun mais de deux aéroports : Le Bourget et Roissy-Charles-de-Gaulle. 500 boutiques de sinstall l , un projet dat et d pass, a M me dit
Emmanuel Macron. Du C t du Collectif pour le triangle de Gonesse, Bernard loup, le Pr sident, savoure, mais ne crie pas encore victoire.
Que ressentez-vous lannonce de l’abandon du projet Europacity ?
Cest une grande nouvelle et une grande satisfaction, qui sur sattend apr s notre rendez-vous du 26 septembre avec Elisabeth Borne. Elle est chargée par le pr sident de la R publique de recevoir les diff rents acteurs du triangle de Gonesse. Sur nimaginait pas que le gouvernement continue de soutenir Europacity compte tenu des propositions du pr sident de la R publique lONU, sur les questions de R chauffage climatique, virage du C ologique quil a dans ses discours.
Tout nid pas termin pour autant: il reste la question de la gare de la ligne 17 du M tro du Grand Paris.
On se préparait à résister au début du chantier de la gare : on demande sa suspension. Et quon ouvre le débat sur lavenir de ces terres agricoles du triangle de Gonesse. On pense quil faut abandonner lidée durbaniser alors que la Société du Grand Paris [qui construit le métro du même nom] maintient son intention de démarrer le chantier de la gare du Triangle-de-Gonesse. Le chantier devait commencer après les récoltes de maïs, et elle est faite. A tout moment la SGP peut commencer le chantier. Il sagit quand même de 20 hectares de terres agricoles qui peuvent être détruites. Tout dépend ce quon décide de faire du triangle. Le projet Carma na pas besoin de gare, il suffit de mettre des arrêts sur la ligne de bus qui relie le RER B et D.
A quel moment vous avez senti que la cause basculait en votre faveur ?
Moi jai toujours espéré. Le projet était tellement aberrant que jai toujours eu espoir depuis le début. Les choses se sont faites progressivement. Le débat public, en 2016, a été un moment important. Le débat a clairement fait apparaître quil y avait deux conceptions irréconciliables. Depuis lélection dEmmanuel Macron, il y avait tout de même eu la prise de position contre de Nicolas Hulot. Certes, il a depuis démissionné du gouvernement mais ça a été un moment important. Depuis 2017, le président de la République ne sétait jamais exprimé sur Europacity alors que le gouvernement précédent sétait positionné favorablement. Il y avait une sorte de laisser faire de lactuel gouvernement, une position dans laquelle il ne pouvait pas rester.
Le projet Carma, d velopp par le collectif, il ressemble quoi ?
Le projet Carma est un projet de transition cologique qui peut se poursuivre en quatre p les : un p le de production agricole et alimentaire destiné aux consommateurs dIle-de-France et pas le mars mondial ; un p Le de transformation des productions agricoles ; un p le de recherche et de formation et de couverture de cette pratique agricole ; un p le de retour la terre de la matière organique qui existe tout autour du triangle pour maintenir la qualité des sols.
Combien de personnes se sont mobilisées contre la gestion du triangle de Gonesse tel que voulu par les promoteurs dEuropacity ?
A la dernière marche des 4 et 5 octobre il y avait environ 1.500 marcheurs et tous ceux qui nous aidaient nétaient pas présents. Le noyau dur cest une vingtaine de personnes à Villiers-le-Bel et une quarantaine à Paris. LEcho du triangle, notre lettre dinformation, était envoyé à 5.000 sympathisants. On avait un soutien de plus en plus large. Et on espère que ce nest pas fini. Car on ne crie pas victoire : labandon de lurbanisation nest pas prononcé par le gouvernement. Ils parlent dun projet alternatif qui nest pas forcément le projet Carma ou un autre de maintien de lagriculture. Franchement, niveau urbanisation, je ne vois pas ce quils pourraient mettre qui serait mieux ou moins pire quEuropacity. On est en tout cas prêt à discuter du meilleur projet avec le conseil régional et le gouvernement.
Beaucoup de rencontres passionnantes et enrichissantes. C tait un combat tr s vari qui touchait la gestion du territoire, aux transports, cologie, lalimentation, la pr servation des sols Je ne regrette pas le temps passer travailler sur ce dossier-l. Javais d j eu dautres combats avant, je nen aurai peut – tre pas beaucoup apr s vu mon ge, mais jesp re que dautres personnes pris en suite. Beaucoup de jeunes nous avons rejoint dans notre lutte.