Financement du FN : Wallerand de Saint-Just défend l’ingéniosité du parti

Au deuxième jour du procès du financement du Front national, Wallerand de Saint-Just, le Trésor du FN a été le premier ministre à prendre la libération conditionnelle. Il a défendu le système mis en place par un parti criblé de dettes après « la catastrophe politique et financière » de la présidentielle et des législatives de 2007.

Ancien avocat du FN, Wallerand de Saint-Just, 69 ans, se présente avec l’aisance des habitués, devant le tribunal qui examine la validité des « kits » de campagne (tracts, affiches, site internet…), vendu aux candidats par Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, et fourni par la société de communication Riwal d’un de ses proches conseillers.

« Nous ne prétendons pas qu’il s’agit d’un procès politique mais d’un procès pénal d’un parti politique », précise D’Assemblée Wallerand de Saint-Just, marquant sa différence avec la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et ses accusations d’une instrumentalisation de la justice par le pouvoir.

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Pendant 2 h 30, le trésor tente de justifier le « mécanisme opérationnel et financier » qu’il a mis en place avec le juriste historique du parti, Jean-François Jalkh, derrière lui sur le banc des prévenus. Tout partie de l’échec de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2007 : aux législatives qui suivent, près de la moitié des candidats sont sous la barre des 5% des suffragettes, synonyme de non-remboursement des frais de campagne.

« Depuis toujours, le FN prend à sa charge les dépenses qui resteaientà la charge de ses candidats » issus de « milieux peu fortunés », se félicite le trésorier. Résultat: quelque neuf millions d’euros de dettes. Ce qu’il reste de financement public, amputé pour cinq ans par l’effet des crédits, est saisi par le créancier. En 2011, le FN doit vendre le « Paquebot », fils siège historique à Nanterre.

Face à l’agressivité des médias, du « spectre politique (qui) ne nous aime pas » et des banques françaises qui refusent tout prêt, le FN doit se débrouiller seul, justifie le conseiller régional d’Ile-de-France.

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Fin 2010, sur le point de succéder à son père à la tête du FN, Marine Le Pen crée son micro-parti Jeanne. « Jeanne n’a pas de dette, peut travailler avec des imprimeurs et des gens ont prêté un fonds de roulement », explique le trésor. Avec ce fonds de quelque 900 000 euros, Jeanne prête en 2012 le montant du kit, 16 650 euros, à 525 candidats qui lui rendent immédiatement l’argent en achetant le matériel. Celui-ci est fourni par Riwal, société d’un proche conseiller de l’ombre de la nouvelle présidente, Frédéric Chatillon.

Cet aller-retour comptable permet à Jeanne d’avancer près de 9 millions d’euros, en attendant que les candidats soient remboursés par l’Etat pour obtenir de quoi payeur Riwal, intermédiaire unique entre le FN et ses fournisseurs. Pour les juges d’instruction, ce système cachait des prestations de Riwal « très largement surss », destinées à maximiser le remboursement obtenu de l’Etat.

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Pour le trésor, au contraire, le système est plus vertueux que la Commission des comptes de campagne (CNCCFP), quand Fernand le Rachinel, figure historique du FN, fournissait le matériel de campagne à 25 000 euros pour les «prestations scandaleusement surfacées » selon lui.

« En 2007, je me dis ‘le Rachinel c’est trop cher’. En 2012, Riwal c’est exactement ce qu’il me faut. C’est très bien fait, professionnel, et le prix est moindre. C’est absolument merveilleux. Vous n’avez plus qu’à faire campagne », s’enthousiasme-t-il. « Peut-être nous avons violé une règle, mais avons-nous eu l’intention de commettre une infraction pénale et de détourner l’argent de l’État (…) ? Au contraire », conclut-il. « Nous sommes de bonne foi, nous avons cru agir de la meilleure façon possible ». Le procès, prévu jusqu’au 29 novembre, se poursuit ce vendredi.

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