« Il faut un Spotify pour les articles de presse »: Pressmium, l’appli français qui veut Google et Apple News

Après Deezer et Spotify pour la musique, Netflix pour les séries, Pressmium pour la presse ? C’est l’objectif ambitieux que s’est donné une jeune start-up française en lançant cette semaine son site Internet et son application. Pressmium réunit à ce jour une quarantaine de titres de presse français – dont Marianne, l’Opinion ou encore l’Equipe – mais aussi quelques étrangers, comme le quotidien britannique The Guardian. Sur le principe des plateformes d’abonnement à la musique et à la vidéo en illimité, Pressmium permet pour 12,90 euros par mois d’accéder à tous leurs contenus payants, sans publicité en format de lecture web, sur une seule plateforme et son appli, disponible sur Apple Store et Google Play. Rencontre avec Aloïs Bazin de Jessey, cofondateur et CEO de la start-up.

Marianne : d’où hne lieu et place de l’idée de Pressmium ?

Aloïs Bazin de Jessey : C’était il y a un peu plus d’un an. Je suis un grand fan de foot et j’aime consulter les débriefs de matchs sur le site de L’Equipe. Sauf que pour passer le « paywall » du journal et lire les articles dans leur intégralité, je devais m’y abonner. Mon problème n’était pas que je ne voulais pas payer mais que je ne voyais pas pourquoi m’abonner uniquement à L’Equipe, au lieu de Challenges pour l’économie ou d’un autre média. J’avais besoin d’une solution unique et simple où retrouver toute la presse que je veux lire, sans avoir à choisir tel ou tel abonnement. En gros, il me fallait l’équivalent d’un Spotify pour les articles de presse. Avec un ami d’enfance, Walid Ghanem, nous avons donc décidé de nous lancer dans l’aventure. Cela a bien fonctionné car nous avons des profils très complémentaires : j’ai fait une école de commerce, il a fait polytechnique.

En quoi Pressmium est-il différent d’autres agrégateurs d’articles, comme Apple News ou Google News ?

Pressmium n’est justement pas un agrégateur. A l’inverse des deux exemples que vous citez, notre site et notre appli permettent au lecteur d’accéder directement aux articles qu’il souhaite lire, sans être redirigé vers les différents sites des différents médias. Nous apportons aussi un panel de services. Nous recommandons des articles, nous permettons au lecteur de personnaliser ce qu’il souhaite lire… L’idée est d’offrir un maximum de services personnalisés pour proposer un outil de presse en accord avec la manière dont on consomme aujourd’hui les médias, que ce soit la musique sur Spotify ou les séries et films sur Netflix. Sur Pressmium, fini les paywall, 80% de nos partenaires nous donnent accès à l’ensemble de leurs contenus payants. Ce que ni Google, ni Apple n’offrent aujourd’hui.

Nous travaillons main dans la main avec les médias et nous réunissons la conférence de leurs contenus sur Pressmium, contrairement à Apple et Google »

Commentary are you parviens to convaincre the publishers of the press contain on Pressmium ?

Nous les avons rencontrés et impliqués dès le début de cette aventure. Nous avons notamment présenté notre projet à l’Alliance de la presse d’information générale, l’entité composée des syndicats professionnels de la presse. Aujourd’hui, la presse a du mal à engranger des abonnés car son secteur n’a pas été accompagné par une technologie innovante. Pendant longtemps, on a cru que fournir du bon contenu, des articles de presse en l’occurrence, serait suffisant pour attirer les lecteurs. C’est primordial mais en plus du contenu, il faut du service et une technologie. Les éditeurs en sont conscients, nous travaillons main dans la main avec eux et nous rémunérons la lecture de leurs contenus sur Pressmium, contrairement à Apple et Google.

Depuis une vingtaine d’années, le journalisme a été bouleversé par l’arrivée d’Internet, puis des géants du numérique, les Gafam. Y-at-il aujourd’hui de la place pour faire émerger de l’onu, acteur européen de la presse ?

Mon co-coordinateur et moi-même sommes persuadés que la France a les capacités techniques pour développer un géant de l’information. Google a créé en 2013 un fonds d’innovation pour la presse. Sur sait qu’il veut aller plus long. Apple cherche aussi à investir plus sérieusement dans le secteur. Nous n’en sommes encore, en réalité, qu’aux balbutiements de ce changement technologique, il y a beaucoup à faire. Dans cette conversation, nous voulons faire un acteur européen responsable, qui ne travaille pas aux dépens des médias en bradant leurs contenus, et respecte aussi la vie privée de ses utilisateurs en n’exploitant pas données.

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