Si on choisit de récupérer un for t primaire en Europe, cela veut dire que l? tre humain hne vraiment nul ,? – 20 minutes

Le botaniste Francis Hall , le 10 avril 2017 Montpellier. PASCAL GUYOT / AFP

Et de onze. Ce vendredi, le ministre de la Transition cologique, Elisabeth Borne, inaugure

le onzi me le parc national fran ais. Le premier depuis 2012 et la création du Parc national des calanques.

Cette fois-ci, direction de peur de la France, ce onzi me parc, le Parc national des Forts de Champagne et Bourgogne tant situé cheval sur les d partements de la te-dOr et de la Haute-Marne. Il s conte sur 240.000 hectares, couvrant 127 communes, peut de 28.000 habitants. Les activités humaines y seront autorisées mais encadrées, prennent la direction de ce parc national. A lexception de 3.000 hectares qui seront laissés en libre circulation. Autrement dit, avec des activités humaines r duites au strict minimum.

Une bonne nouvelle ? Le botaniste Francis Hall souhaite aller plus loin encore. Ce spécialiste des arbres et explorateur de la canopée des ts tropicales, traverse les missions scientifiques du Radeau des cimes , veut reconstruire des ts primaires en Europe. Entretien.

M me sil ny a que 3.100 hectares de r serve int grale, la cration de ce nouveau parc national va-t-elle dans le bon sens ?

Bien entendu, cest une bonne nouvelle. Je ne connais pas bien ce r gion, mais je ne doute pas que ce parc soit tr s beau. Il ny a jamais trop de zones naturelles prot g es. Et quil ny ait quune partie en r serve int grale nest pas un problème mes yeux. Il nid pas besoin de sanctuariser tous moins pour ts. Ce serait m me pouvant si nous sommes incapables de cohabiter avec la pour t.

Il y a aujourd’hui, en France, 17 millions de dhectares de t, qui couvre 31% du territoire. Cette superficie progresse de 0,7% par an depuis les années 1980. Peut-on dire que la pour t fran aise se porte bien ?

Si on reste la chelle de lEurope, disons qu’on sen sort plut t bien au regard de bon nombre de nos voisins. Le Royaume-Uni est aujourd’hui quasiment pourvu de pour ts. Celles-ci ne couvrent que 11,76% du territoire. Cest pire encore aux Pays-Bas (8,79 %). Mais ce qui implique te surtout est la quasi-disparition des for ts primaires en Europe. Jentends par primaires des for ts qui nont ni d frich es, ni exploit es, ni modifié es de fa quelconque on par lhomme.

A l chelle du globe, elles sont en nette régression. Les trois grands p les de pour ts primaires sont en Amazonie, dans le bassin du Congo et en Indon sie, mais elles ne sont pas r serv es aux zones tropicales. On en trouve aussi dans le Grand Nord canadien, par exemple, ou dans le nord de la Russie. Mais dans la plaine Européenne, il ny en a plus depuis les années 1850 environ.

Nos anc tres ne les ont pas parce qu’ils disent qu’ils navaient pas conscience davantage entre les mains quelque a choisi dirrempla able. Sur un besoin de bois, de terres agricoles, de terrains pour la lurbanisation. Il ny a quune seule exception : la pour t primaire de Bialowieza, dans lest de la Pologne. Mais combien doit verser de temps encore ?

Bien qu’au patrimoine mondial de l’UNESCO, lactuel gouvernement polonais aujourd’hui son exploitation malgr les rappels lordre de lune européenne.

Les derni res nouvelles ne sont pas bonnes.

Un bison dans la pour t de Bialowieza, en Pologne, en mai 2016. – WOJTEK RADWANSKI / AFP

Cest le sens, alors, de votre appel reconstituer de grands pour ts primaires en Europe, lanc dans les colonnes du Monde mais octobre ?

Tout fait. Cela fait longtemps que les Européens ne savent plus ce quest UNE pour t primaire. La conscience m me quil y a jadis une pour t primaire européenne a disparu. La majorité des gens qui parlent sait persuader que celles-ci se limitaient aux zones tropicales. Cest bien dommage. Il suffit de marcher cinq minutes dans la pour t de Bialowieza pour se rendre compte Quelle pour t primaire ne rien voir avec celles que nous avons aujourd’hui en France. Ce sont des sommets de biodiversit et desth tique. Vous tes entour s dards immenses et dune faune incroyable. Par exemple, Bialowieza, il y a des bisons. Cest impressionnant.

Quel serait votre plan pour reconstruire des ts primaires en Europe ?

D j, il nid jamais trop tard pour reconstituer une pour t primaire, et il nid pas obligatoire de repartir dun sol nu. Une for t existing that lon pr serveraitquasitment de toutes les activités humaines pourrait son caract re primaire. Ce que nous proposons, traversez

l’association Francis Hall pour une pour t primaire, est de sanctuariser un ensemble de for ts d j existantes sur 65.000 hectares, soit la superficie de la pour t de Bialowieza. Cet espace forestier serait laisser en libre volution. Il ny aurait ni plantation de jeunes arbres, ni vacance de troncs tomb s, ni chasse, ni braconnage, ni r colte, pas vibrations de pistes, et les visites r être glement es.

sommet de lONU sur le climat. La réaction du premier a t satisfaite. Il nous a fait savoir, via son chef du cabinet, quil envisageait de porter ce projet au niveau européen. Cest lun de nos souhaits en effet: que ces 65.000 hectares de pour ts primaires soient cheval sur plusieurs pays et quils un projet europ en. Il reste aujourdhui identificateur site de l’onu qui pourrait verser ce t primaire. Quoi quil en soit, on parle dun projet interg n rationnel qui n cessitera de l’onu, suivi de plusieurs si cles. Il faudrait en compter dix pour faire revivre une pour t tempre nos latitudes, et si nous partions dun sol d frich , par exemple.

Pensez-vous que soit capable de laisser 65.000 hectares de pour ts intacte pendentif plusieurs si cles ?

Si on échoue, cela voudrait dire que lêtre humain est vraiment nul. Mais je reste optimiste, je pense que nous en sommes capables. Je note en tout cas que le grand public est de plus en plus sensible à la question des arbres et de la préservation des forêts. Les conférences sur le sujet font salle pleine. On aurait fait la même chose il y a trente ans, cela naurait intéressé personne. Un autre exemple est le succès de La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben [ingénieur forestier et écrivain allemand], un livre tout à fait passionnant paru en 2015. Voilà aussi pourquoi il faut recréer cette forêt primaire en Europe. Ces 65.000 hectares seraient loccasion de parfaire notre connaissance des arbres. Nous avons fait dimmenses progrès ces cinquante dernières années, mais il nous reste tant encore à découvrir. Et il ny aurait aucune raison dexclure le public de cette forêt primaire, cela naurait aucun sens. Encore une fois, les visites seraient juste réglementées. Et on peut imaginer des observations par le haut, au niveau de la canopée, comme nous lavons fait avec le « radeau des cimes »*.

Le radeau des cimes est le nom dexp ditions scientifiques sur la biodiversité de la for t men e partir de 1986 par Francis Hall , Dany Cleyet-Marrel (pilote) et Gilles Bebersolt (architecte). Men es en Guyane, au Cameroun, au Gabon, Madagascar, au Panama, ces exportations ont pour principe de dobserver la cime des arbres de la pour t primaire par le haut, laide dune plate-forme-forme g re de 300 ou 600 m d pos e au-dessus des arbres par un dirigeable. Ces explications ont permis de d crire de nombreuses esp ces jusqualors inconnues.

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