Votre courriel a été envoyé.
Un étudiant de 1 reannée se retrouve en effet visé par une plainte d’une étudiante de la même volée. Selon nos informations, les faits se sont déroulés il y a environ deux semaines dans une chambre du campus. Le Ministère public de l’arrondissement de Lausanne et la police municipale l’admettent: «Une enquête est en cours. La procureure chargée du dossier refuse d’en dire davantage, notamment sur la qualification pénale du cas.
Selon un témoignage, qui évoque clairement un viol, l’étudiant soupçonné a été relâché après avoir été entendu par la police. La jeune femme qui s’est plainte de la violence subie logerait désormais dans un hôtel pour éviter de croiser son agresseur, présumé innocent en attendant les conclusions du Ministère public. Les deux étudiants ont en principe plus de 18ans, l’âge minimal exigé pour commencer le programme de bachelor.
Grande discrétion
L’affaire est entourée de la plus grande discrétion à l’EHL. Aux demandes de précision, portant par exemple sur le moment précis des faits, l’institution déclare ne pas souhaiter répondre «dans le but de préserver l’intimité de nos élèves». Pour le reste, la haute école invoque l’existence d’une enquête pénale pour justifier son silence. «Nous ne sommes pas en mesure d’intervenir ou de commenter sur des affaires d’ordre pénal qui sont traitées par la police. Il est évident que nous nous tenons à l’entière disposition des autorités chargées de l’affaire et veillons à ce que le bien-être et la sécurité de nos étudiants soient préservés en tout temps», déclare Sherif Mamdouh, responsable de la communication.
Un étudiant, contacté par «24heures», n’était pas au courant de l’affaire. Le fait de se trouver dans l’ignorance ne le surprend pas outre mesure. «Ce n’est pas un cas d’intérêt général et jamais l’école ne nous en aurait parlé, à moins que nous soyons concernés par cela.»
Problème sur les campus
Les questions soulevées par une telle affaire concernent en fait beaucoup de monde. Le sujet des agressions sexuelles sur les campus a provoqué de nombreux et intenses débats publics, notamment aux États-Unis et au Canada. L’an dernier, le Québec a mis en œuvre la plus grande campagne de sensibilisation et de prévention des violences à caractère sexuel de son histoire auprès des étudiants du pays.
Les campus suisses sont nettement plus petits que ceux d’Amérique du Nord. L’EHL a toutefois connu ces dernières années une forte croissance qui a hissé l’effectif de ses étudiants venus du monde entier de 2400 en 2015 à près de 3400 actuellement. Elle est en train d’agrandir ses installations afin de loger 900 étudiants au Chalet-à-Gobet à partir de 2021. Aujourd’hui, ils et elles sont 550 à vivre et à dormir sur place.
Toutes proportions gardées, ne faudrait-il pas, ici aussi, mener des campagnes de prévention? L’EHL assure qu’elle s’en occupe au moyen de l’action «Speak up» mise en œuvre à partir de 2019. «Nous prenons ces problématiques très au sérieux, et offrons à nos élèves des ateliers de sensibilisation et d’information sur les violences physiques et non physiques ainsi que le harcèlement sexuel», affirme Sherif Mamdouh. L’institution collabore avec la fondation Non-Violence, basée à Genève et active auprès des jeunes.
100% de taux de participation
«Plus de 500étudiants y ont déjà participé, et notre objectif est d’atteindre 100% des étudiants avec des ateliers adaptés à chaque étape de leur cursus», explique l’EHL, qui énumère d’autres instances d’aide et d’encadrement: «Des psychologues, infirmiers, conseillers spirituels et agents de sécurité sont également présents sur le campus et des numéros d’urgence internationaux disponibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre tous les jours.» Le règlement interne de l’école prévoit par ailleurs des sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion définitive.
Créé: 09.02.2020, 6:32 h
Votre courriel a été envoyé.