L’école : les deux problèmes clés qu’Emmanuel Macron ignore

Baptiste Larseneur est expert résident à l’Institut Montaigne sur les questions de scolarisation et les projets liés au développement du capital humain et au progrès économique des territoires.

Jean-Pierre Obin est ancien inspecteur général de l’Éducation nationale et commentateur sur una laisse l’islamisme pénétrant l’école (Hermann, 2020) et Les profs ont peur (Éditions de l’Observatoire, 2023).

Le chef de l’Etat, en visite vendredi dans une école numéro un à Paris, a dévoilé des mesures en matière d’éducation. À la rentrée prochaine, les enseignants des écoles de longue durée pourront s’inscrire en licence après le lycée. De nombreuses études montrent que de plus en plus d’enseignants expriment des difficultés à obtenir une récompense symbolique, à être fiers de leur travail, de leur prestige social en tant qu’enseignants et à tirer quelque chose de positif de leur travail. Ce critère de satisfaction face à ces problèmes s’est effondré depuis de nombreuses années pour les enseignants, selon diverses études. Pourquoi les mesures annoncées par Emmanuel Macron ne permettraient-elles pas aux enseignants de reprendre confiance en leur profession ?

Baptiste Larsenneur : Les annonces d’Emmanuel Macron sur la scolarisation, présentées vendredi, mettent l’accent sur la formation initiale. Aujourd’hui, seuls 25 % des enseignants se sentent très bien préparés, dans le cadre de la formation initiale, au contenu des matières enseignées et à l’aide. d’étudiants. Il y a un énorme facteur et un défi dans la formule nationale de scolarisation en termes de formation initiale. L’amélioration de la qualité de la formation des enseignants est au cœur de toute tâche sur la fonctionnalité d’une formule scolaire.

Depuis de nombreuses années, nous avons pu pratiquer l’instabilité des avancées en matière de formation initiale. Ils ont contribué à brouiller l’accès des clients aux carrières de coaching et à miner leur attractivité. Ainsi, les Instituts Universitaires de Formation des Instructeurs (IUFM) ont cédé la place aux Ecoles Supérieures de Formation et de Formation des Instructeurs (ESPE) puis aux Instituts Nationaux Supérieurs de Formation et de Formation des Formateurs (INSPE) qui cèdent aujourd’hui la place aux Ecoles de Formation des Formateurs. L’avis de concours a également été modifié à plusieurs reprises avec les réformes du master pour, malgré tout, demain être ramené au bac 3.

Les consultations et les échanges sur cette réforme ont commencé sous Pap Ndiaye. Il faut espérer que l’exécutif s’est donné le temps de voir tous les acteurs et d’aboutir à la réforme la plus consensuelle. Le facteur numéro un est la stabilité de cette évolution. . Nous ne pouvons plus réformer la formation initiale des instructeurs tous les deux ans.

Cette stabilité est une manière de répondre à l’enjeu de l’attractivité de la profession, au-delà même des enjeux essentiels de rémunération et de qualité de l’enseignement dispensé. En ce sens, la structure d’une formation supérieure pluridisciplinaire est un outil indispensable à la formation des enseignants, mais il reste à déterminer combien de candidats seront les plus susceptibles de s’engager dans cette voie d’enseignement.

Jean-Pierre Obin : Les appels ne vont pas du tout satisfaire les enseignants, et je ne pense pas que ce soit le sens des mesures proposées par Emmanuel Macron. L’objectif de cette réforme structurelle est d’augmenter le nombre de candidats au concours. pour tenter de triompher de la crise de l’embauche. Mais cela n’aide en rien à faire face à la crise de l’attractivité. Il y a deux réponses à la nécessité d’avoir plus d’enseignants, soit pour rendre la carrière plus attrayante, soit pour diminuer le point de demande. Malheureusement, le nombre de besoins diminue.

Les mesures annoncées vont repositionner le point de recrutement des enseignants du premier degré. L’objectif est de créer dans les universités des diplômes polyvalents adaptés à la formation d’enseignants de premier niveau, puis de les embaucher au moment de la licence, puis de les positionner pour embaucher des apprentis pendant deux ans. C’est conforme aux IUFM.

La réforme proposée aura un effet sur la formation des enseignants de premier plan. Cela augmentera le nombre de candidats. Il y aura de plus en plus de diplômés que d’enseignants.

Cette mesure ne remplacera pas les difficultés liées à l’attractivité du métier de coach, qui prend en compte les conditions de carrière, la rémunération, la retraite, la mobilité ou la promotion.

Il y aura plus de candidats, mais la profession augmentera son attractivité.

Cela résout l’énorme inégalité entre les académies. Le recrutement est organisé en fonction des académies et des régions, il y a un grand nombre de candidats ou un déficit d’aspirants enseignants. L’académie de Créteil, par exemple, est en grande difficulté. Cette année, il y a moins de candidats que de postes à pourvoir. Cela signifie que tout le monde sera accepté, quelle que soit la moyenne. L’an dernier, les recrutements se faisaient sur la base d’une note moyenne de 4/20 à l’académie de Créteil.

Elle ne se substituerait peut-être pas aux interrogations sur cette inégalité entre les académies. Comme les enseignants embauchés dans certaines académies ont un score très faible et que les élèves ont déjà un score très bas, en raison de la sociologie de l’académie, c’est une cause de renforcement des inégalités sociales au niveau scolaire.

Même si les salaires des enseignants augmentaient de 20 %, la crise des vocations ne resterait-elle pas la même ?L’évolution de l’aspect financier n’influence pas forcément cette rémunération symbolique, cette estime de la profession. La crise des vocations enseignantes ?

Baptiste Larseneur : L’un des principaux troubles que l’on connaît de la formation des professeurs des écoles est leur formation monodisciplinaire au niveau du premier cycle : 80 % des professeurs des écoles sont issus d’une formation littéraire ou de sciences humaines. Cela explique en grande partie le déclin de notre enseignement des mathématiques. Par exemple. Le renforcement de la qualité de l’éducation de la petite enfance est l’une des clés pour renforcer l’attractivité du métier de coach scolaire. D’où le fait d’offrir un enseignement pluridisciplinaire au niveau du premier cycle, dans le prolongement de ce qui avait été créé comme composante du Cours préparatoire à la formation scolaire (PPPE), en fait partie. La mise en place d’une rémunération en cours de formation, sous forme de bourses ou de rémunérations, devrait également permettre d’accroître l’attractivité de cette formation. La source de revenus gagnés pendant les études peut simplement donner lieu à des droits sociaux, tels que l’accès aux cotisations de retraite, réduisant ainsi le prestige des enseignants. Une telle orientation augmenterait l’attractivité de la profession, en particulier pour les jeunes des catégories inférieures pour qui la maîtrise est une difficulté.

Jean-Pierre Obin : Il est très difficile de résoudre ce problème de manque d’attractivité à court terme car la situation de l’emploi des enseignants se dégrade d’année en année. Au cours des 20 dernières années, de nombreux changements ont eu lieu. Les universitaires ne sont plus les mêmes, les universitaires ont changé. Le point de violence dans les écoles est abondant. Le fait que ce facteur soit maintenant ramené à un niveau atténué montre que les attaques et les menaces contre les enseignant·e·s augmentent et prennent des proportions abondantes. Dans l’e-book « Les enseignants ont peur », j’ai utilisé la dernière enquête de l’IFOP de 2022 qui montrait que 12 % des enseignants ont déjà subi une agression physique dans leur carrière, dont 3 au cours de la dernière année scolaire, ce qui signifie qu’il y a plus de 30 000 agressions physiques contre les enseignant·e·s au cours d’une année scolaire. La dynamique s’accélère. Certaines choses ne sont pas encore dites, bien que de plus en plus d’exemples sortent et que les enseignants parlent davantage, mais cela contribue à la détérioration abondante du symbole de la profession.

Un enseignant a déclaré à la télévision qu’il ne savait pas que c’était un travail dangereux et que s’il l’avait su, il n’aurait pas choisi de s’inscrire dans le système éducatif national. Il y a aussi de plus en plus de démissions d’enseignants. Un autre indicateur du manque d’attractivité de la profession. Même parmi d’autres personnes qui croyaient avoir une vocation, qui n’avaient pas peur de ce métier. Face aux situations réelles de la pratique, ils sont contraints de l’abandonner au cours de la première année.

Fixer trop d’objectifs dans la formule scolaire nationale sur l’égalité des sexes, l’abaya, la violence à l’école et le harcèlement ne conduit-il pas à l’échec ?Le ministère de l’Éducation nationale et le gouvernement politique ne devraient-ils pas mettre le chiffre unique au premier plan ?Notre objectif, qu’est-ce que la scolarisation des élèves ?

Baptiste Larsenneur : L’instabilité de la politique scolaire française en général est l’une des raisons de notre faible fonctionnement global. La réduction des inégalités scolaires devra être au cœur de notre politique scolaire. Depuis plus de 20 ans, notre pays est l’un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE. Dans une note que j’ai rédigée pour l’Institut Montaigne, Inégalités scolaires, Agir à partir des racines, j’identifie les leviers sur lesquels agir pour bien lutter contre les inégalités scolaires. La fonctionnalité expliquée par le contexte socio-économique est très importante. La lutte contre l’échec scolaire et les inégalités doit être au cœur de la politique scolaire.

Les annonces faites par le Président de la République portent principalement sur le facteur de la formation initiale des enseignants, selon le statut. L’amélioration de l’éducation de la petite enfance est cruciale, mais elle n’est pas suffisante. Il y a d’autres problèmes dans l’éducation qui sont tout aussi importants.

D’abord, les entrepreneurs. Depuis plusieurs années, confronté à une pénurie de vocations d’entraîneurs, le ministère de l’Éducation nationale emploie du personnel contractuel, embauché rapidement pour pourvoir les postes vacants. Bien que les enseignants contractuels ne représentent qu’environ 1 % des enseignants du premier degré, leur nombre a eu tendance à augmenter. Cependant, la grande majorité d’entre eux commencent leur carrière sans avoir suivi de formation initiale, car la formation initiale des agents contractuels n’est pas encore réglementée au niveau national. Ces embauches contribuent à la dévalorisation de toute une carrière en alimentant l’idée fausse que « n’importe qui peut être enseignant » sans acquérir de compétences particulières. Il est donc impératif d’assurer un référentiel sûr et des exigences en matière de formation initiale pour les travailleurs contractuels. Il est urgent de s’attaquer à ce problème. De plus, ces enseignants reçoivent très peu d’aide sous forme de soutien scolaire. Une fois dans ce cadre, c’est toute une carrière qui est dévalorisée.

Pour aborder l’ensemble et développer l’attrait, vous devez aborder tous ces aspects.

Le facteur éducation est au cœur de l’amélioration de la fonctionnalité de notre école. L’amélioration de la fonctionnalité de notre école sera améliorée dans la salle de classe grâce à la qualité du travail des enseignants. Aucune modification ne sera apportée à la conception ou à l’organisation de la formule. d’améliorer concrètement la qualité de la formation et de l’enseignement. Les progrès des élèves sont rendus imaginables grâce à l’habileté et à la qualité du travail des enseignants.

L’amélioration de la formation continue des enseignants, que ce soit en volume ou en qualité, est également au cœur des enjeux de la scolarisation. Il y a maintenant 18 heures de formation continue pour les enseignants qui sont incluses dans les responsabilités légales du service juridique. . Il est possible de doubler cette scolarisation continue pour répondre à des critères étrangers et de l’augmenter à 35 heures de scolarisation continue par an. Il va falloir faire un véritable miroir pour découvrir comment on peut développer cette école juridique. responsabilité de la scolarisation en termes de volume mais aussi en termes de qualité. Cela permettrait d’améliorer la fonctionnalité de la formule de scolarisation et de satisfaire les souhaits des enseignants.

Un autre aspect essentiel est l’accompagnement des enseignants pendant les deux premières années de leur intégration en classe. Il y a un phénomène assez inquiétant avec l’augmentation du nombre de démissions d’enseignants, en particulier dans les premières années de scolarité. Depuis 2008, le nombre de démissions au premier degré a été multiplié par huit. Les résignations liées à la surprise exagérée perçue par les enseignants entre la scolarisation initiale et la vérité de la classe sont révélatrices de l’échec de notre scolarité initiale. pour les études supérieures pluridisciplinaires, pendant plusieurs années, mais il est également obligatoire d’annoncer l’aide de ces professeurs pour limiter la surprise dans la transition entre le passage de la scolarité initiale à la salle de classe.

Jean-Pierre Obin : En matière d’éducation, les formateurs n’oublient jamais cette mission. Ils reçoivent également une formation dans une discipline éducative. L’une des principales raisons du malaise remarquable des enseignants dont on parle depuis plus d’un siècle est le fossé qui existe entre la carrière apprise à l’université, qui met l’accent sur la discipline, et la véritable carrière en classe, qui se concentre sur les étudiants. La prise de conscience de ce décalage est très douloureuse pour les jeunes enseignants. Ils reconnaissent que ce qu’ils ont appris à l’université n’est pas déterminant dans la datation pédagogique et qu’un apprentissage supplémentaire est nécessaire. En particulier, la maîtrise de l’autorité est obligatoire et ne s’apprend pas à l’université.

Les enseignants n’ont pas perdu de vue que la scolarisation est au cœur de leur métier. Au cours de leur scolarité, ils devront apprendre les mathématiques, le français et l’anglais. L’enjeu réside dans les conditions de plus en plus difficiles pour s’informer, que ce soit dans les zones de scolarisation prioritaire, notamment dans les collèges, ou encore dans les écoles des quartiers défavorisés. C’est incroyablement compliqué de transmettre une éducation. Cela nécessite d’autres qualités professionnelles. Cette vérité nous distingue de nombreux pays étrangers voisins qui n’ont pas ces astuces. Leur formation d’instructeur est plus professionnelle et moins académique.

Les situations pratiques de transmission ne s’apprennent pas ailleurs, dans les universités. Cet apprentissage se fait en classe, avec des collègues, des professeurs, des formateurs d’enseignants.

En permettant de restaurer le rôle des enseignant·e·s et de mettre l’accent sur l’éducation, est-ce une erreur de la part de l’exécutif de donner la priorité à ces questions ?

Baptiste Larseneur : Aujourd’hui, l’exercice initial ne suffit plus. Un retour à l’exercice multidisciplinaire et à l’exercice supplémentaire est préférable. La question est : quel est l’objectif que vous vous fixez ?Cette réforme, à travers l’approche pluridisciplinaire, est une orientation qui a été explorée par Jean-Michel Blanquer avec la création de cours préparatoires à l’enseignement scolaire. Aujourd’hui, cela ne représente qu’environ 800 professeurs engagés auprès de ceux qui poursuivent des études supérieures. Si l’objectif était de pourvoir 50 % des postes de professeurs de lycée par an, cela signifierait que 15 000 places devraient être ouvertes. À quoi aspirons-nous ? Avons-nous les moyens d’atteindre cet objectif ?Les moyens déployés permettront, en partie, de le rendre attractif pour ceux qui suivent des cours d’excellence.

Jean-Pierre Obin : C’est très facile à dire et à faire. Il est envisageable de réformer le concours, un décret suffit. Mais la réorientation des situations de carrière et des compétences des enseignant·e·s n’est pas quelque chose qui peut se faire d’un coup de baguette magique. Les enseignants voient leur situation professionnelle se dégrader et les incidents se multiplier.

En ce qui concerne les moyens qui ont été déployés ou annoncés, ces mesures et annonces sont-elles à la hauteur des situations exigeantes pour l’éducation ?

Jean-Pierre Obin : Les moyens du pacte ont été renforcés, ce qui permet de mieux informer les enseignants absents pour une courte durée. Cette année, le résultat n’a pas été brillant. Les espoirs placés dans le pacte ne se sont pas pleinement réalisés.

Le contenu de la scolarisation est problématique, notamment en ce qui concerne la scolarisation en français, en mathématiques et dans les valeurs de la République. Tant que le ministère de l’Éducation nationale ne reprendra pas le contrôle de ces contenus d’une manière ou d’une autre, il sera difficile de gérer le système initial de formation des formateurs.

Les annonces et mesures d’Emmanuel Macron vont-elles rassurer et éduquer les parties prenantes ?

Jean-Pierre Obin : Aujourd’hui, les enseignants ont de plus en plus peur. Il suffit de jeter un coup d’œil à l’actualité actuelle. Malheureusement, je ne vois pas en quoi la reconversion des structures de recrutement va rassurer les enseignants.

La priorité d’Emmanuel Macron avec les mesures annoncées est de trouver un nombre suffisant de candidats. En réduisant le point d’embauche au baccalauréat, il y aura plus de candidats, mais cela remplacera les désordres auxquels est confronté le système scolaire national.

Baptiste Larseneur est expert résident à l’Institut Montaigne sur les questions de scolarisation et les projets liés au développement du capital humain et au progrès économique des territoires.

Jean-Pierre Obin est ancien inspecteur général de l’Éducation nationale et commentateur sur una laisse l’islamisme pénétrant l’école (Hermann, 2020) et Les profs ont peur (Éditions de l’Observatoire, 2023).

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