Mais tr s vite, la politique prend le pas sur les sentiments. La décision denterrer ce projet de 80 hectares, sur la table depuis dix ans, est une volte-face pour des raisons purement politiques, attaque le maire de Gonesse. Nous sommes les sacrifices de lacte deux du quinquennat dEmmanuel Macron , qui se veut colo. Europacity est devenu un symbole pour satisfaire des petits calculs pas dignes de la responsabilité de lEtat , suite Jean-Pierre Blazy.
R union en f vrier pour comprendre le projet alternatif de l’association Carma contre le projet Europacity. Photo Boby pour Lib ration
Ultime tentative de sauvetage
En particulier, les lus ne dig rent pas du tout la mani re don’t la d cision a t annonc e, deux heures avant le d mais du conseil de d’fense c olologique, sorte de Conseil des ministres e me don’t la troisi me r union a lieu jeudi. Il ny a eu aucune possibilité de D bat au sein du conseil , souligne Blazy. Mais le d bat justement tait sans doute, aux yeux de lElys e, l tape viter.
Sur Europacity, le gouvernement nid pas synchrone. La ministre de la Transition c olonique Elisabeth Borne est farouchement contre, mais du C t des pour, il y a du monde qui p se : Bruno Le Maire, ministre de l’économie, Grald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires trang res et enfin, Edouard Philippe, Premier ministre. Ces poids lourds auraient-ils pu, au cours du conseil, emporter au moins un d lai de gr ce pour le projet ? LElys e ne leur a pas laissé la possibilité de dessayer.
Jeudi matin, avant le conseil, Vianney Mulliez, patron de limmobilier dAuchan, a t l phon Edouard Philippe dans une ultime tentative de sauvetage. Le soir, apr s la d cision, un communiqu s dAlliages et Territoires, la filiale dAuchan charg e du projet, rappelait ce v rit de rangeante : Cest lEtat qui a demand Alliages et Territoires de participer et de sengager dans lop ration dam nagement du du Triangle de Gonesse quil pilote depuis lorigine. En lesp ce, Nicolas Sarkozy peine arriva lElys E.
Un coup de pied dans les fesses
Devant la presse, essentiellement local, les lus pointent les mauvais signaux quenvoie la décision. Pour le territoire, qui un 17% de ménage , rappelle Marie-Christine Cavecchi. Vous pensez que nos jeunes vont attendre encore dix ans ? Pour les investisseurs : Une entreprise qui arrive avec 3 milliards, vous lui mettez un coup de pied dans les fesses ? tonne Patrick Renaud.
Le projet alternatif voqu par lElys e, personne ny croit. Commentaires les 10 000 emplois seraient-ils récupérés dans ce projet alternatif ? l’interroge Jean-Pierre Blazy. Le maire de Gonesse se demande haute voix si Auchan na pas t d clar ind sirable au profit dun autre acteur qui serait Unibail . Les dirigeants de cet autre fondement re nont jamais cach tout le mal quels étaient alors leur capacité.
Mobilisation des cologues contre le projet Europacity, en mai. Photo Denis Allard pour Lib ration
Jean-Pierre Blazy veut croire que la mobilisation peut faire revenir en arrière . Tous ont rappelé les gilets jaunes. Dans la salle, Adama Kamara, habitant de Villiers-le-Bel et membre du collectif Ma voix, ma ville , a quelqu’espoir qui a t donn with Europacity. La violence, a-t-il r sum propos de la décision dEmmanuel Macron, ce nid pas nous qui la croyons. A quoi la pr sidente du D partement a r pondu : Cest tout fait ce que je dis.
Sibylle Vincendon