LA V RIT SORTANT DU PUITS ! En choisissant pour titre de son film Jaccuse, Roman Polanski ne chercherait-il-il pas renouveler la v rit au fond du puits avant sa rence, pour se blanchir devant lHistoire ?
C l bre manifeste en faveur de linnocence du Capitaine Dreyfus, la vérité sort du puits fut peinte par Edouard Debat-Ponsan en 1898 et l’artiste Emile Zola pour son engagement dans l’Affaire Dreyfus :
Une jeune femme tente de sortir du puits, locataire combat de bras le miroir de la V rit qui claire et triomphe de lobscurantisme. Ses yeux appellent la conscience, sa bouche la Justice, le seau est rendus , leau se r pand, souille e. Elle est demi nue. Deux hommes, lun figurant lhypocrisie, lautre la force brutale, lempoignent avec violence, d chirant le voile blanc qui entoure ses rênes
Initialement intitul D., le film de Polanski est adapté du livre ponyme de Robert Harris portant sur l’Affaire Dreyfus. Le sujet romanc , trait sous la forme d’un film despionnage, adopte le point de vue du colonel Picquart et en fait le h ros principal. Dreyfus et Zola sen se trouvent mais laffiche est barr e par Jaccuse, en r f rence la lettre ouverte dEmile Zola, le cri de mon me.
Ne sagirait-il pas la dune derni re re contorsion de Polanski, nous exhortant y entendre aussi son propre cri et nous en mouvoir ?
Il faut s parer lhomme et luvre a-t-on pu entendre dans un r cent pass , mais Polanski lui-m me se transpose r p tition dans ce film quil essaie de monter depuis des années, rapprochant son affaire de celle de Dreyfus, mais Polanski lui-m me se transpose R titon dans ce film qui l’essaie de monter depuis des années, rapprochant son affaire de celle de Dreyfus, la comparaison de la poussant e pose en victime du M me incarner mensonger des tribunaux et des m dias !
Polanski ne se verrait-il pas Dreyfus et Zola la fois, figure de linjustice et libération conditionnelle de v rit ? Que lon sy laisse prendre serait attentatoire leurs M M Maires exemplaires ! Polanski nid la victime que de lui-m me et je nai plus le choix.
En 1975, jai viol e par Roman Polanski. Je navais aucun privilège avec lui, ni personnel, ni professionnel et le connaissais peine. Ce ne fut pas dans le d bordel dune f te (ni alcool, ni drogue). Ce fut dune extrême violence, apr s une descente de ski, dans son chalet, Gstaad. Il me frappa, roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faire subir toutes les vicissitudes. Je venais avoir 18 ans et ma premi re relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir. Choc, mises en garde et jeunesse mont empche de parler, sous-tend par un sentiment dimpuissance ; la France lavait fait intouchable.
Il me fut donné de lire et dentendre, entre autres, ces mots de Polanski : Je suis devenu un fugitif pour fuir linjustice, et de le voir monter à la tribune de la Cinémathèque pisser au bénitier des zinzins qui osaient sindigner, Frédéric Bonnaud (Directeur de cette Institution publique) parler de demi folles et se justifier de cette rétrospective objectant lancienneté du viol documenté et labsence de victime française avérée, une célèbre actrice française prôner inlassablement le droit à loubli pour Polanski (loubli, Madame, est transparent pour les victimes de viol), un certain essayiste demander récemment à Roman Polanski comment il survivait au MacCarthisme néo- féministe par lequel il était pourchassé à travers le monde, et dautres philosophes, arbitrer, hiérarchiser les crimes subis et ceux commis, invoquer les souffrances de la Shoah et néantiser celles du viol afin dabsoudre Polanski, comme sils savaient tout des misères du monde, comme sil nétait grand nombre dhommes dhonneur ayant vécu de grands malheurs !
Inique et sacré ge que Polanski, inculp pour viol sur mineure, ayant fui la Justice am ricaine, mis en cause dans de nombreux autres viols, disposant de sa liberté par les seuls principes de non-extradition et de prescription du Droit français, porte l cran Alfred Dreyfus, symbole historique de linjustice, innocent et condamné au bagne tort en raison dune erreur tragique judiciaire !
Commentaire se peut-il avoir pu disposer de fonds publics pour instrumentaliser l’histoire et ainsi critiquer la sienne afin de son passage lictueux ? En soutenant Polanski, le Service public ne participant-t-il pas la d considération des violences sexuelles ? Commentaire une certaine France a-t-elle pu le porter jusqu’à la d gradation des acquis de l’Affaire Dreyfus qui incarne travers lHistoire les valeurs de justice et de v rit ?
Depuis de nombreuses années, je me tiens au silence, estimant quen limpuissance de la Justice, je ne trouverais aucun all gement me pandre publiquement et exposerais inutilement mes proches.
Jaccuse aura marqueur ma limite.
Saint-Valentin Monnier