Dans un coin du laboratoire de Khalid Konaté, se trouve un vénérable vieux laminoir. Entre les mains habiles du pâtissier, il façonne la pâte feuilletée dont la réunion millefeuille symbolise sa commande professionnelle créée en 2017. Une aventure diraient certains. Après la rénovation d’un bâtiment désaffecté sur le site de l’ancienne fonderie de Bessèges qui abrite un gymnase et un laboratoire de pâtisserie, le site propose une double proposition exclusive dans les Cévennes qui allie associativité (La maison Bessèja) et activité professionnelle (LK, La maison du maître pâtissier). « Au début, les jeunes venaient au gymnase pour apprendre la boxe anglaise et le kickboxing et, le jour de leur anniversaire, ils me demandaient de faire un gâteau. Il s’agissait donc d’accueillir les jeunes, de leur montrer une carrière sous tous ses aspects et de leur montrer que tout est possible. Ici on nous informe de vivre ensemble mais la proposition est plus large puisque ce volet pro et social est complété par un volet sportif. C’est difficile à comprendre pour certains », sourit Khalid Konaté.
Je suis boxeur, tout le monde dans le cercle familial l’est, et j’ai appris que si vous tombez, vous vous relevez.
Si au rez-de-chaussée le salon de thé et pâtisserie, créé avec sa femme Céline, ouvre au public le week-end, à l’étage, une salle de sport est confiée au frère aîné Chou Ai Bou Konaté. Professeur de Vovinam et ancien entraîneur de l’équipe de France à l’Institut National du Sport, de l’Expérience et de la Performance (INSEP), ce dernier développe le volet sportif de la mission jeunesse dans des hébergements comme ceux des 180 adhérents de l’association. Un public géant de centres sociaux qui se voit proposer une éducation express. Ainsi, de 7 à 77 ans en somme, tapis et sacs de frappe voient défiler un public dont le destin pour un stade urbain pérenne sera de proposer une plus grande diversité d’activités. Tout cela à Bessèges, bouleversant le symbole d’un territoire trop occasionnellement lié au déclin économique. « Je peins seul et je prends le temps de m’occuper des autres et il y a un retour », précise Khalid Konaté. Dans cette tâche, je n’ai jamais abandonné. Tout le travail a été fait sans subvention et parfois j’ai pensé que c’était de la folie. Mais je suis un boxeur, tout le monde dans le cercle des proches l’est, et j’ai appris que si tu tombes, tu te relèves. Le but du jeu est de se battre. ‘bienvenue' ». Une préférence doublée d’un esprit d’initiative dont les motivations s’épanouissent dans la concertation du bien vivre, du partage autour d’une table. C’est juste magnifique. Mais à terme c’est l’acquisition d’un terrain à Bessèges pour produire nos propres céréales. « Une graine de plus, comme une promesse à long terme.