Chine : Après 30 jours de détention, un opposant au Covid-zéro libéré sous caution

De notre correspondant à Pékin,

Après 30 jours de détention provisoire, le jeune homme de 25 ans et six autres manifestants ont été libérés plus tôt cette semaine, a rapporté l’AFP. Yang Zijing, qui s’identifie comme neutre, a participé à une manifestation le 27 novembre pour dénoncer les fermetures répétées de Haizu, le district alors le plus durement touché par l’épidémie à Guangzhou.

C’est dans le même quartier que dix jours plus tôt, une autre jeune femme avait été ligotée dans la rue par les brigades de fitness. A genoux, avec un regard fier, le symbole de ce dernier continue de faire le tour des réseaux en Chine. Depuis, plus de nouvelles d’elle. Il n’y a pas non plus de nouvelles de l’étudiante de l’Institut des médias et de la communication de Nanjing, l’une des premières à brandir une feuille blanche pour crier silencieusement sa colère.

Yang Zijing et les autres manifestants libérés doivent rester dans leur ville natale pendant un an et se présenter à la police. Certains manifestants disent que leurs téléphones ont été piratés, qu’on leur a demandé de ne pas parler aux médias et qu’ils restent sous haute surveillance.

Parce que les manifestations de novembre étaient plus que des manifestations contre le covid-0. D’autres jeunes, c’est-à-dire touchés par 3 ans de contrainte physique, ont également exprimé leur frustration face à la discrimination dont certains de ces jeunes sont victimes. En conséquence, les mouvements MeToo et LGBT ont été ciblés par la répression qui a suivi. Au cours des interrogatoires, « les officiers ont raillé les hommes aux cheveux longs en les traitant d’homosexuels », a rapporté le Washington Post.

Accusés de « provoquer des troubles à l’ordre public » et de collusion avec des « forces hostiles venues de l’extérieur », un argument utilisé par le gouvernement lors d’« incidents de masse », les manifestants sont également la cible de campagnes d’insultes en ligne. Il n’y a pas de chiffres officiels sur le nombre d’autres personnes détenues après les manifestations, car le gouvernement chinois n’a pas rendu compte des arrestations.

Selon Weibo, il s’agit de punir les attaques non publiques et les discours de haine. Le mépris de la politique anti-Covid de la Chine a incité les modérateurs à suspendre 1 120 comptes, ajoutant ceux de certaines personnalités très populaires.

Par exemple, Liu Chun, réalisateur, fabricant et magnat des médias, compte 12 millions d’abonnés. Le 17 décembre, il a été interrogé dans un message posté sur Weibo. « Comment se fait-il que les médicaments contre la fièvre soient en rupture de stock ?S’il s’était occupé de la production et de la logistique à l’avance, cela ne serait pas arrivé. »Un commentaire qui lui a valu la désactivation de son compte, car c’est ce genre de phrase que Pékin n’a plus besoin de lire.

C’est ce que le Parti communiste chinois appelle « utiliser la pandémie pour troubler l’ordre public ». Maintenant que Xi Jinping s’est rendu après les manifestations de novembre et a abandonné d’un seul coup les mesures de remise en forme incroyablement strictes, il n’y a aucun moyen de remettre en question son autorité une fois de plus.

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