Robert Badinter, l’ancien ministre de la Justice de François Mitterrand qui avait milité pour l’abolition de la peine de mort en France, est décédé vendredi après-midi. Il avait 95 ans. Les réactions sont nombreuses pour rendre hommage à cet ardent défenseur des droits de l’Homme.
Dans X, Emguyuel Macron, qui a annoncé un hommage national, a salué « une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français ». Le président de la République, une photo de Robert Badinter, devant lui, un type qui « n’a jamais cessé de mendier pour les Lumières ».
« Toute sa vie, il a fait tonner la voix de la Justice. Un homme de droit et de valeurs. Avocat, ministre, homme d’Etat, Robert Badinter nous a quittés », a tweeté le Premier ministre Gabriel Attal sur X. Des tribunaux aux tribuns de l’Audience nationale, de l’Assemblée et du Sénat, en passant par le Conseil constitutionnel, il a été fidèle à chaque instant de sa vie à se battre pour ce qui est juste, à se battre pour les libertés fondamentales. L’abolition de la peine de mort sera son héritage pour la France. Nous lui devons beaucoup, nous lui devons beaucoup de nos droits et libertés. Je pense à sa famille. Je pense à ceux qu’il apprécie. Notre douleur est immense. Le pays des Lumières a perdu l’un de ceux qui ont continué à les faire briller.
A gauche, où il avait « sa place » depuis « l’arrestation de son père à l’âge de 14 ans », selon son biographe Maurice Szafran, le Parti socialiste (PS) est en train de perdre une « immense figure ». « Robert Badinter plus que l’abolitionniste qui a aboli la peine de mort. Il incarnait le concept même de justice. Sa rectitude éthique et sa détermination ont donné toute sa force au concept humaniste. Il était la cause de mon implication. C’est une immense tristesse », a déclaré à X, le premier secrétaire du parti, Olivier Faure. Cette émotion est partagée par l’ancienne ministre et maire de Lille, Martine Aubry, dont le père Jacques Delors avait été ministre dans les gouvernements de Pierre Mauroy, aux côtés de Robert Badinter. C’est un « symbole de la politique quand la conviction et le courage l’emportent ».
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a salué « l’incomparable force de conviction » de Robert Badinter, un être « tout simplement lumineux ». « Quand j’étais assis à côté de lui au Sénat, j’admirais beaucoup Robert Badinter !C’est un orateur qui a donné vie à ses mots sous forme de poésie. Il raisonnait par la parole et sa force de conviction était inégalée. Ne vous attardez pas sur les désaccords. Je n’ai jamais rencontré d’autre être de cette nature. C’est tout simplement génial », a-t-il écrit sur le réseau social X.
Des personnalités de droite et d’extrême droite se sont également exprimées sur les réseaux sociaux. « Nous sommes profondément attristés par la disparition de Robert Badinter, figure emblématique de la justice et défenseur infatigable des droits de l’homme. Leur combat pour l’abolition de la peine de mort restera gravé dans nos mémoires et dans nos institutions », a déclaré le président des Républicains, Eric Ciotti. Le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, a souligné la « persévérance » de Robert Badinter dans la défense de ses idéaux.
Hommages appuyés également de l’actuel et d’anciens gardes des Sceaux qui saluent grande figure de la Justice : perte « incommensurable » pour Éric Dupond-Moretti, « immense statue inaccessible » pour l’ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira.
L’ancienne ministre de la Justice se souvient de son premier geste lorsqu’elle est arrivée à la mini-caisse : « C’est le premier usager que j’ai appelé. D’une part, pour le saluer, pour lui dire que je me suis battu ouvertement en toute humilité, dans l’ombre de son travail », a-t-il confié à franceinfo. « Je fais partie d’une lignée, c’est-à-dire que je ne perds pas de vue les batailles qui ont été menées avant moi. Je cherche à être à la hauteur de ceux qui, par leurs immenses figures, ont marqué ces luttes. « , a-t-il déclaré, faisant référence à Robert Badinter mais aussi à l’avocate Gisèle Halimi.
Pour l’économiste Jacques Attali, « la France a perdu un géant » et « un merveilleux juriste ».
« C’est un ami, je suis très ému », a également réagi sur franceinfo maître Henri Leclerc. « C’est un vieux compagnon de route. Je le connaissais depuis 60 ans », a-t-il précisé. Les deux hommes ont été les avocats de « deux lieutenants » du gangster Mesrine dans les années 1970. « C’est un homme qui a quand même réussi à concrétiser ce qu’était le sens de sa vie », dit-il. « La non-condamnation à mort de Patrick Henry est un chef-d’œuvre de la profession. C’est l’Arc de Triomphe de la profession », selon lui. Patrick Henry avait échappé à la mort et a passé quarante ans en prison pour le meurtre d’un enfant en 1977. « La peine de mort était devenue le paroxysme de son combat », a-t-il affirmé.
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