Publié 6/11/2020 à 10:04 heures
« Tous les enseignants ont hâte de revoir les élèves, et réciproquement ». Directeur du Conservatoire de musique, de danse et de théâtre de Dreux, Lionel Wartelle insiste sur l’enthousiasme accompagnant la réouverture de l’établissement, le lundi 8 juin. Pour la direction, « il était hors de question d’attendre septembre, ce que j’ai pu entendre ailleurs que chez nous. Ici, on préfère assurer une sorte de pré-rentrée d’un mois pour s’habituer aux nouvelles conditions sanitaires liées à la pratique des diverses disciplines. On va se roder jusqu’au 4 juillet ».
Toute l’équipe du Conservatoire était à pied d’oeuvre depuis quelques semaines afin de mettre en place l’ensemble du dispositif sanitaire nécessaire à la réouverture, sous l’égide du ministère de la Culture. Une partition sécurisante jouée dans tous les cours : sens de circulation, gestes barrières, écrans plexiglas sur les pupitres (séparation entre prof et élèves), cloisons mobiles « anti-postillons », masque pour tout élève de plus de 11 ans (avec possibilité de l’enlever pour jouer un instrument), distanciation de 4m² pour chaque danseur, cours limités à 15 personnes, etc.
Instruments, théâtre, danse : la grande des 520 élèves devrait être au rendez-vous, selon Lionel Wartelle. « L’effectif devrait évoluer au fur et à mesure des jours ». Et de préciser que cette rentrée devenait nécessaire après plus de trois mois de confinement. Certes, le lien entre les élèves et le Conservatoire a été maintenu grâce aux cours en visioconférence. « Cette enseignement à distance a même été riche. Mais on a eu des problèmes au niveau du son. Compte tenu de la difficulté des connexions, les élèves ont été attachés à faire du qualitatif, avec un gros effort d’écoute. De réécoute. Parfois de réenregistrement. L’auto-évaluation a joué à fond. Les enseignants ont pu aussi avoir un autre angle de vues pour corriger certaines erreurs ».
Mais jouer à la maison a aussi ses limites, ses revers même. « Il y a une iniquité entre les gens. On a découvert que des élèves n’avaient pas toujours la place nécessaire, vivant parfois dans des univers familiaux bruyants, déstabilisants. Rien ne vaut un lieu de rencontre commun, en contact direct. On ne peut pas toujours s’adresser à un écran ! » De plus, une trop longue absence du Conservatoire risquait « d’entamer la motivation de certains. Cette rentrée va nous permettre aussi de récupérer ceux que l’on a perdu au bord du chemin. Cette rentrée sera aussi l’occasion de relancer les réinscriptions ou les inscriptions. Si on avait du rester fermé jusqu’en septembre, on aurait eu 6 mois de non pratique. Et certains risquaient de se désaccoutumer à la pratique artistique et ne se réinscrivent pas. »
Option. Le Conservatoire de gestion indique que l’enseignement à distance sera maintenu pour les étudiants qui ne souhaitent pas retourner sur le site.
Olivier Bohin
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