Emmanuel Macron sur le point de remanier son gouvernement, suspendu pour Matignon

Selon son entourage, l’annonce est imminente. Après de longues consultations et un week-end de réflexion, Emmanuel Macron annoncera un remaniement ministériel en début d’année, initiant ainsi une nouvelle faillite de sa politique, axée sur le « réarmement » du pays.

Ses proches lui avaient fait savoir qu’il voulait agir vite : « Je sais qu’il est pressé. Je rêverais de le faire lundi » [8 janvier], a déclaré l’un de ses partisans, avec les mêmes vieilles réserves. liés à la complexité des équations.

Rien n’a filtré pour l’heure des décisions d’Emmanuel Macron, marmoréen, qui n’aime rien tant que « garder toutes les options ouvertes jusqu’au dernier moment », selon ce même familier du Palais.

Lundi matin, le président, dans une courte vidéo postée sur le réseau social X, apparaissant habillé en boxeur, a demandé aux Français de faire « au moins 30 minutes » de jeu « tous les jours ». Le message a été livré deux cents jours avant sa réception. Le début des Jeux Olympiques, où une partie de son aura est en jeu.

 

Comme si de rien n’était, il a poursuivi avec ses salutations classiques au Conseil constitutionnel et dans l’après-midi au gouvernement pieux.

Mais l’incertitude plane sur le sort du Premier ministre notamment, après 20 mois de loyer à Matignon. Le président a battu Élisabeth Borne dimanche après-midi, officiellement pour « évoquer une série de problèmes comme le mauvais temps dans le Pas-de-Calais et l’arrivée de la vague sans effusion de sang », a indiqué l’entourage du chef de l’Etat.

Comme si de rien n’était, après avoir laissé son Premier ministre en haleine lors d’un déjeuner individuel mercredi. Élisabeth Borne, sortante l’été dernier, a sa résilience comme un atout après avoir voté deux lois compliquées (retraites, immigration) et triomphé d’une trentaine de motions de censure à l’Assemblée.

Mais que restera-t-il de ces crédits alors que l’attention se focalise sur l’adéquation entre deux candidats possibles à sa succession : Julien Denormandie, 43 ans, marcheur prématuré et presque l’ombre du chef de l’Etat depuis dix ans ; et Sébastien Lecornu, 37 ans, l’actuel ministre des Armées de LR, qui s’est taillé au fil des ans une place dans le cercle des conseillers politiques du président.

 

C’est loin d’être une élection impartiale pour l’équilibre précaire du champ présidentiel, récemment mis à mal par la loi sur l’immigration. Si le chef des députés Renaissance, Sylvain Maillard, a confié à LCI que ses troupes « travailleront en toute loyauté » avec le prochain Premier ministre, d’autres craignent un virage à droite.

A l’image de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, engagée à « dépasser » le macronisme initial, qui déclarait dans franceinfo que « retirer la gauche de la majorité serait aux mains de l’opposition ».

De quoi raviver les éternels débats au sein de la majorité entre les anciens macronistes, issus des rangs de la gauche et apôtres du dépassement de soi, et les rassemblements de droite, qui avec Edouard Philippe et Jean Castex sont déjà montés deux fois à Matignon. .

« Un changement est nécessaire » dans l’architecture du Gouvernement, a déclaré dimanche le chef du MoDem, François Bayrou, semblant privilégier Julien Denormandie, « une personne très estimable ». Le nouveau « visage est un message ». « Et pour moi, ce qui compte, c’est le message », a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron entend accompagner ces mouvements dans une séquence plus large, ouverte depuis son réveillon du 31 décembre, et qui se prolongera notamment par une énigmatique « rencontre avec la nation » prévue en janvier.

Avec un fil conducteur, à l’heure où le second quinquennat Macron est toujours à la recherche d’un récit : « l’accent mis sur le réarmement », dit un ami proche. C’est-à-dire le « réarmement civique », en particulier par l’école, le « réarmement industriel ». , ou « réarmement européen », à la veille des prochaines élections européennes du 6 au 9 juin 2024, dont la majorité présidentielle est loin derrière dans les sondages par le biais du Rassemblement national.

Au-delà, Emmanuel Macron mise une partie de son aura en 2024 sur le sort des Jeux Olympiques, qui méritent de consacrer la « fierté française ». C’est suffisant pour que le président « se décide un peu sur un mouvement de primaires », a-t-il ajouté. un substitut au Premier ministre », selon la même source.

Cela se traduit par « beaucoup d’abandons » dans l’équipe existante. Plusieurs membres de l’entourage du président, dont François Bayrou, demandent également que l’occasion soit mise à profit pour renforcer un gouvernement qui compte actuellement 39 membres.

Une gageure alors qu’il faut respecter la parité, veiller à servir les alliés d’Horizons et du MoDem, et ne pas braquer certains secteurs soucieux d’avoir un ministre pour les représenter. « Et c’est comme ça qu’à la fin, ça prend trois semaines et on finit à 48 », ironise un proche du chef de l’État.

Quel est l’intérêt d’entraver puisque « le Premier ministre sera Emmanuel Macron », ainsi que « son ministre des Affaires étrangères », le ministre de la Défense ou encore le ministre de la Culture, en France 2 le candidat de la gauche européenne Raphaël Glucksmann, dénonçant la « dérive personnelle du pouvoir » du chef de l’Etat.

« Personne ne se soucie de la réorganisation », a même déclaré son collègue socialiste Jérôme Guedj à franceinfo, critiquant le « marketing politique » de l’exécutif qui « sérialise une histoire de casting », alors que « le défi de ce gouvernement, c’est que le scénario est nul ».

Avec l’AFP

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