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À sept reprises. Lors de ses vœux aux Français le 31 décembre, le président de la République a surpris. Non par la teneur de son allocution – finalement assez courte et très classique – mais par le vocabulaire employé.
À sept reprises, le chef de l’État a utilisé le terme « réarmement » ou le verbe « réarmer » : réarmement économique d’abord, « réarmer nos services publics » ensuite, puis réarmement de l’État, réarmement civique, ou encore réarmement industriel et réarmement de la Nation…
Une sélection assumée par l’intermédiaire d’Emmanuel Macron, qui a d’ailleurs rendu publique mardi midi sur X (ex-Twitter) l’annonce de la nomination de Gabriel Attal à Matignon, lui donnant comme feuille de route « la mise en œuvre du projet annoncé de réarmement et de régénération ».
« Statut réel »
Mais pourquoi une telle stratégie linguistique, rappelant forcément le désormais célèbre « Nous sommes en guerre », prononcé six fois lors du discours présidentiel du 16 mars 2020, à l’aube de l’épidémie mondiale de Covid-19 ?
« Avec cette métaphore de la guerre, le chef de l’Etat cherche avant tout à imposer sa stature royale. C’est une façon de dire : c’est moi ou le chaos, comme François Mitterrand l’avait déjà fait lors de son second mandat », explique Damon Mayaffre.
Mais ce qui intéresse davantage ce chercheur du CNRS, par ailleurs linguiste et historien, c’est l’utilisation des préfixes « re » ou « ré » par le Président. Réarmement, Renaissance, Conseil national de la Refondation, ministère du Renouveau démocratique… Les exemples sont multiples.
« Clairement de droite »
« Ces préfixes sont essentiellement destinés à séduire et à rassurer les Français plus âgés, de droite, nostalgiques de la France de l’au-delà, où il n’y avait pas de contestation de l’autorité, où fonctionnaient les équipements publics. Ce n’est pas un hasard si Eric Zemmour a appelé son parti Reconquista fin 2021. . . »
Si Damon Mayaffre découvre en même temps un léger aspect au mot « Renaissance », « avec le préfixe ‘re’ à droite et le terme ‘naissance’ à gauche », il juge, au contraire, le mot « réarmement » » est « clairement de droite ». Un tournant sémantique et politique que prend et assume l’Elysée depuis plusieurs semaines. Une douce « Révolution ». . .
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