Selon l’Inserm, une naissance prématurée est d’ordre spontané. Dans 70 % des cas, la naissance se déclenche à cause de contractions précoces. La cause exacte n’est que très peu connue. Pour les autres cas, elles sont le plus généralement provoquées médicalement. Une dernière étude américaine semble à présent donner de nouveaux éléments de réponses quant à la question des naissances prématurées. Les données récupérées et analysées ont pu montrer qu’une naissance sur dix aux États-Unis serait due aux phtalates. Pour comprendre exactement de quoi il s’agit, la gynécologue-obstétricienne, Odile Bagot, a donné pour le site Doctissimo des éclaircissements.
Quand on parle de phtalates, de quoi parle-t-on en réalité ? Les phtalates sont un groupement d’éléments chimiques qui composent en partie les plastiques que l’on trouve partout aujourd’hui. On utilise ce groupe, car il a la particularité d’apporter de la souplesse et de la flexibilité au plastique d’ordinaire dur.
Ainsi, les phtalates sont utilisés dans une grande variété d’objets. Tupperware, flacons de shampoing, rideaux de douche, couches, chaussures, textiles, éléments décoratifs. . . Mais ce n’est pas tout. L’obstétricienne-gynécologue explique que les phtalates se retrouvent également dans les produits cosmétiques : crèmes, déodorants, vernis à ongles et même lubrifiants.
Il y en a dans le PVC des fenêtres, les rideaux de douche, les contenants alimentaires, les textiles… Attention aussi aux parfums, de toutes sortes, mais surtout aux parfums d’intérieurs, qui sont à proscrire pour les femmes enceintes.
Seulement voilà, bien qu’ils soient très utiles, les phtalates sont de plus en plus pointés du doigt. Ils ont été identifiés comme étant des perturbateurs endocriniens importants et sont classés comme “substances toxiques pour la reproduction humaine”.
Attention à ne pas mettre de nourriture, en particulier lorsqu’elle est chaude et grasse, dans des boîtes en plastique. Mieux vaut d’une manière générale privilégier le verre, pour les aliments.
Pour avancer ce chiffre colossal et alarmant, des scientifiques américains ont analysé l’urine de 5 000 femmes enceintes vivant aux États-Unis. Les effets étaient clairs : 50 % des femmes ayant des niveaux élevés de phtalates dans leur urine étaient également 50 % plus susceptibles que les autres femmes. accoucher prématurément.
Pour ces chercheurs, les phtalates agissent comme de véritables déclencheurs d’accouchements. Ils considèrent même qu’en 2018, plus de 56 000 naissances aux États-Unis avaient été déclenchées en avance par les phtalates. Ce chiffre représente un total de 10 % des naissances du pays durant l’année.
Il existe bien une corrélation entre la diminution de l’âge de gestation – et les accouchements prématurés – avec les phtalates. Plus on en retrouve dans les urines des mères, plus l’âge de gestation est abaissé et plus le risque d’accouchement prématuré est grand : les femmes accouchent alors avant 37 semaines d’aménorrhée, contre 40 ou 41 normalement.