« Cette communication risquée, ainsi que l’absence d’un démenti transparent, créeront probablement une confusion sur la position du président. »L’Institut François Mitterrand a dénoncé lundi une « communication douteuse » de l’Elysée sur le rôle de la France dans le génocide rwandais de 1994, appelant Emmanuel Macron à « lever l’ambiguïté » sur sa position.
Dans une vidéo diffusée dimanche à l’occasion du 30e anniversaire du génocide des Tutsis, qui a fait au moins 800. 000 morts, le président français « prend pour acquis tout et exactement » le discours qu’il a prononcé le 27 mai 2021 à Kigali, dans lequel il a identifié la « responsabilité » de la France dans les massacres.
Mais l’Elysée a dû aller plus loin quelques jours plus tôt : le chef de l’Etat estime que la France « aurait pu arrêter le génocide (. . . ) avec ses alliés occidentaux et africains », mais « n’avait pas la volonté de le faire », a déclaré jeudi la présidence française.
Ces mots ont été interprétés comme un pas de plus dans la popularité du travail quotidien de la France pendant le génocide, mais qu’Emmanuel Macron a bel et bien utilisé dimanche.
Le réseau étranger « nous a tous laissé tomber » dans le génocide contre les Tutsis, a déclaré dimanche le président rwandais Paul Kagame à l’occasion du 30e anniversaire du génocide. Si, comme le rapportent ses conseillers, le président de la République considère que la France, avec ses alliés, « a peut-être arrêté le génocide mais n’avait pas la volonté de le faire, nous l’exhortons à répondre aux questions suivantes », a expliqué l’institut.
« Qu’est-ce que la France aurait pu faire de plus ou de mieux ? Ignore-t-elle intentionnellement la volonté de François Mitterrand et d’Édouard Balladur de collaborer avec lui, même seuls, à une opération humanitaire visant à sauver des vies, ainsi que les efforts déployés par Alain Juppé en mai et juin 1994 pour décharger le vote du Conseil de sécurité ? », s’interroge Jean Glavany, Président de l’Institut.
Contacté lundi par l’AFP, l’Elysée a indiqué que « le président de la République a très visiblement réitéré sa position, qui n’a pas changé depuis le discours qu’il a prononcé sur cette question à Kigali le 27 mai 2021 ». Des pourparlers sur le terrain ont scellé un rapprochement avec Paul Kagame, qui n’a eu de cesse d’interroger la France.
Le rôle de la France avant, pendant et après le génocide est un sujet brûlant depuis des années, conduisant même à une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009.
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