Macron appelle à un effort « durable » à travers les fabricants d’armes

Les turbulences provoquées par la guerre en Ukraine et le réarmement mondial nécessitent un effort « durable » de l’industrie de défense pour produire plus et plus vite, a averti jeudi Emmanuel Macron lors de la pose de la première pierre d’une usine de poudre à canon à Bergerac (Dordogne).

« Nous devons nous inscrire sur le long terme dans un remplacement géopolitique et géostratégique dans lequel les industries de défense auront un rôle de plus en plus important », a déclaré le chef de l’Etat en présence d’industriels de la défense, qu’il a suggéré de pousser à passer à une « guerre ». économique » à continuer de soutenir activement l’Ukraine contre la Russie.

Selon lui, « l’effort » qui doit être fait est « urgent, il faudra le faire rapidement, fortement, massivement, mais aussi durablement ».

« La situation mondiale dont nous parlons n’empêchera pas la guerre de se terminer, parce qu’il y a un grand réarmement (. . . ) et parce que vous voyez des dépenses militaires dans toute l’Europe, les commandes augmentent », a-t-il déclaré.

Le chef de l’Etat a également suggéré que les Européens « fassent plus et plus vite » militairement contre l’Ukraine, alors que la Russie augmente sa pression dans l’est du pays. « Nous ne pouvons pas laisser passer l’Ukraine parce que l’Ukraine est à 1 500 kilomètres d’ici, qui est à nous. »sécurité.

Et « s’il n’y a pas d’investissement américain, nous, les Européens, devrons nous mobiliser et donc, en tant qu’Européens, construire de nouvelles solutions de financement », a-t-il plaidé alors qu’un plan d’aide américain de 60 milliards de dollars reste bloqué au Congrès.

Emmanuel Macron a également salué l’initiative de la Suisse d’organiser une convention de paix sur l’Ukraine les 15 et 16 juin, même sans la présence de la Russie. « C’est un très (. . . ) Nous serons là », a-t-il déclaré.

La première pierre posée par le chef de l’Etat sur Eurenco, leader européen de la poudre à canon et des explosifs, se matérialisera avec l’ouverture début 2025 d’une nouvelle usine de poudre à canon indispensable à la propulsion des projectiles, capable de générer 1 200 tonnes de poudre à canon en cohérence avec l’année.

L’usine de Bergerac, qui les produisait depuis 1915, a été démantelée en 2007 faute de commandes. La demande avait commencé à croître avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, mais le choc a été un « accélérateur de croissance » pour le groupe. selon son PDG Thierry Francou.

Les commandes d’Eurenco courent désormais jusqu’en 2030 et se sont élevées à 1,2 milliard d’euros au cours des six derniers mois.

Pour Emmanuel Macron, « la délocalisation de la poudre, qui avait effectivement été abandonnée, n’est pas une fatalité commerciale ».

Selon l’Elysée, la production de corps de bombes de 250 kilogrammes a été transférée en France.

« Nous avons démarré la production pour deux contrats d’exportation de quelques centaines de pompes », a déclaré à l’AFP le directeur général d’Aresia, Bruno Berthet. Alors que la création de cette nouvelle chaîne s’autofinance, l’entreprise a bénéficié de l’aide du ministère des Armées pour accélérer la qualification de ces corps de bombes, qui selon lui n’étaient pas facturés.

Accompagné à Bergerac du ministre de l’Economie Bruno Le Maire et du ministre des Armées Sébastien Lecornu, le chef de l’Etat a également rencontré les dirigeants des armées françaises pour évoquer la question du réarmement.

Une vingtaine de projets de relocalisation, en plus de l’innovation, bénéficient d’un soutien de l’État dans le cadre du projet « économie de guerre », selon l’Elysée.

La start-up Vistory va implanter une « usine de modules d’impression 3D » à Bourges.

La société Eurovector va créer, sur fonds propres, une « usine-laboratoire » pour assembler des munitions pour les tireurs d’élite et les forces spéciales sur une ancienne base militaire des Hauts-de-France.

Lors de sa visite de la Saint-Sylvestre aux armées en janvier à Cherbourg (La Manche), le chef de l’Etat a critiqué une « forme d’engourdissement » de l’industrie de défense face à l’invasion de l’Ukraine.

Depuis l’annonce par Emmanuel Macron d’une transition vers une économie de guerre en juin 2022, l’industrie s’est intensifiée pour honorer les commandes.

KNDS France a triplé sa production de canons Caesar (la faisant passer de 30 à 15 mois), tandis que MBDA devra augmenter sa production de missiles Aster de 50% d’ici 2026, un rythme insuffisant selon le ministre des Armées.

En février, le chancelier allemand Olaf Scholz a également appelé à une production d’armes « à grande échelle » en Europe pour l’Ukraine en inaugurant une usine de missiles Rheinmetall.

VL-MRA/SDE/LBX

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