Crise au Niger : Emmanuel Macron salue les cadres de l’ambassadeur de France en poste à Niamey

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), entré en vigueur au Niger fin juillet, lui avait donné 48 heures pour quitter le pays: l’ambassadeur de France reste à Niamey, selon les déclarations du président français. Emmanuel Macron a évoqué le scénario de Sylvain Itté dans son discours annuel aux ambassadeurs.

« La France et les diplomates ont été confrontés ces derniers mois à des conditions difficiles dans certains pays, que ce soit au Soudan [en guerre depuis le 15 avril 2023, NDLR] où la France a été exemplaire, au Niger en ce moment même et je salue votre collègue et vos collègues qui nous écoutent depuis leurs postes. » a déclaré le chef de l’Etat.

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Le 25 août, le CNSP a exigé le départ du représentant français de Niamey. Pétition à laquelle le ministère français des Affaires étrangères avait répondu : « Les putschistes n’ont pas le pouvoir de faire cette demande, l’approbation de l’ambassadeur ne vient que des autorités nigériennes élues valides. »Le 27 août, des milliers de personnes favorables au coup d’État du 26 juillet opposé à Mohamed Bazoum ont manifesté près de la base militaire française de Niamey, brandissant des pancartes appelant au départ des troupes françaises.

L’ambassadeur de France reste donc à Niamey et le président français l’a dit « malgré les pressions, malgré toutes les déclarations des autorités illégitimes », a-t-il ajouté. La France ne reconnaît pas les putschistes. Emguyuel Macron a réitéré lundi matin qu’il protégeait la cohérence de sa politique. Une politique qui repose, a-t-il dit, sur l’engagement de l’ambassadeur de France, sur celui des fantassins français qui s’approvisionnent dans le pays et sur le courage du président Bazoum. Face aux critiques, Emguyuel Macron a également exprimé sa volonté de protéger sa stratégie vis-à-vis du président nigérien, qu’il a décrit comme « un homme intègre, démocratiquement élu et courageux ». Le locataire de l’Elysée n’hésite pas à attaquer directement les fantassins nigériens.

La stratégie de la France reste donc la même : la non-reconnaissance des putschistes, selon le président Bazoum. « Nous avons une action diplomatique et, lorsqu’une décision militaire est prise, la CEDEAO dans une approche de partenariat », a ajouté le président français, qui a appelé tous les Etats de la région à avoir une politique « responsable ». « Parce que nous devons être clairs », a-t-il averti. Si la CEDEAO abandonne le président Bazoum, je pense que tous les présidents de la région sont tout à fait conscients du sort qui leur attend. »

Emmanuel Macron a également réfuté lundi tout « paternalisme » mais aussi toute « faiblesse » de la composante de son pays en Afrique, « parce que, sinon, nous ne sommes nulle part », a-t-il déclaré aux ambassadeurs de France. L’attitude manifestée à l’égard des coups d’État passés a alimenté les vocations régionales. Il y a une épidémie de coups d’État au Sahel », a-t-il déclaré.

De son côté, l’Union européenne a exprimé lundi son « plein soutien » à l’ambassadeur de France au Niger. « La résolution des comploteurs de coup d’Etat d’expulser l’ambassadeur français est une nouvelle provocation qui ne peut en aucun cas trouver une solution diplomatique à la crise existante », a déclaré la porte-parole du service diplomatique de l’UE, Nabila Massrali, dans un communiqué. « L’Union européenne ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas le gouvernement issu du coup d’Etat au Niger », a-t-il ajouté, rappelant une position déjà exprimée fin juillet.

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