Qui est Anas, l’étudiant qui s’est immolé devant le Crous de Lyon? – Le Figaro

Vendredi 8 novembre, Anas, 22 ans, sest immolé devant le crous de Lyon pour interpeller sur la précarité des étudiants, dont il était victime.

«Aujourdhui, je vais commettre lirréparable.» Après avoir publié ces mots sur Facebook, Anas K., étudiant âgé de 22 ans, sest immolé par le feu devant un bâtiment du Crous dans le 7e arrondissement de Lyon vendredi 8 novembre dernier. Il voulait alerter sur la précarité des étudiants, dont il était lui-même victime. Toujours entre la vie et la mort ce mercredi après-midi à lhôpital Édouard Herriot à Lyon, Anas a le corps «brûlé à 90%», selon les pompiers. Des centaines détudiants ont crié leur colère ces derniers jours devant les facultés et dans les amphithéâtres de Lille à Lyon en passant par Paris. Qui est Anas? Comment expliquer son geste?

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Depuis quatre ans, le jeune homme étudiait les sciences politiques à luniversité Lyon 2. Toutefois, son parcours nest pas sans obstacle. À la rentrée, Anas a intégré pour la troisième fois une deuxième année de licence. Et ses deux derniers mois de cours ont été semés dembûches. Pour lui, il est financièrement difficile de vivre sa vie détudiant. «Je navais pas de bourses, et même quand jen avais, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre?», écrit-il dans son dernier message posté sur les réseaux sociaux.

Une détresse dissimulée

Ces problèmes dargent ont mené létudiant a quitter son logement à la résidence étudiante Jean-Mermoz en septembre dernier. Depuis, il faisait des allers-retours entre le domicile de ses parents à Saint-Étienne, et celui de sa petite amie, à Lyon, rapporte Le Monde. Celle-ci, qui a prévenu les secours après avoir reçu un SMS dAnas quelques minutes avant deffectuer son geste, confie au quotidien ne pas comprendre ce quil sest passé.

La présidente de luniversité Lyon 2, Nathalie Dompnier a déclaré ne pas avoir été au courant de la situation dAnas: «Nous navions pas connaissance de difficultés personnelles concernant cet étudiant, très impliqué au sein des instances de létablissement».

Aucun signe ne laissait présager ce brutal passage à lacte. Selon Le Monde, ses camarades le disent «très entouré», «ni en rupture familiale», «ni en situation disolement». Ses amis aiment quant à eux le décrire comme étant un adolescent «souriant et joyeux». De même, un camarade du mouvement Solidaires Étudiant-e-s, dont Anas était secrétaire fédéral, ne parvient pas à expliquer le drame. «Il ne se plaint jamais de sa situation, il sexprime toujours dans une optique collective», indique-t-il.

Un étudiant passionné de politique

Anas était en colère contre la société, contre les pouvoirs publics. Une révolte quil a toujours eue en lui, selon sa compagne. Dans les colonnes du Monde, elle dit de lui quil est «passionné de politique, de sociologie» avant dajouter quil prônait un «syndicalisme révolutionnaire».

Selon létudiant, la précarité des jeunes est due aux politiques. Il met dailleurs sur leur dos sa tentative de mettre fin à ses jours. «Jaccuse Macron, Hollande, Sarkozy, et lUE de mavoir tué, en créant des incertitudes sur lavenir de tout.es, jaccuse aussi Le Pen et les éditorialistes davoir créé des peurs plus que secondaires», indique-t-il dans son dernier post Facebook. Son dernier combat était celui de faire obtenir aux jeunes linstauration dun salaire étudiant, «pour quon ne perde pas notre vie à la gagner», note-t-il. Derrière ce geste, Anas K. a fait de sa détresse un symbole.

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