Interrogé ce mardi, le service communication du groupe Avril dont Saipol est une filière, assure que « la recherche d’une solution pérenne » est à l’étude pour le site de Sète comme pour celui de Montoir-de-Bretagne . « L’objectif est d’identifier, en 2020, des opportunités de partenariat ou de cession pour préserver l’emploi et l’activité industrielle. »
Cela signifie que le groupe souhaite « se désengager des biocarburants de cette catégorie, mélangée, pour se lancer dans la production de carburant 100 % renouvelable Oleo 100″. Nous allons limiter le recours aux importations pour valoriser le colza français. Or Sète comme le site de Montoir-de-Bretagne qui avaient une vocation à l’importation et à la trituration, doivent trouver une autre solution, des partenariats ou cessions avec d’autres groupes. »
Alors que les 80 emplois de l’usine Saipol sont en danger, « il n’y a rien d’officiel du côté d’un éventuel repreneur « , précise Sylvain Prunier du syndicat Sud, « même si, jeudi dernier, la direction, en a parlé sans plus de précision ».
Une situation « floue et incertaine » que l’intersyndicale CFDT, SUD et CGT dénonce par la voix de Sylvain Prunier : « Cela fait deux ans que Saipol Sète est malmenée. On nous a promis mont et merveilles, c’est pour cela que nous croirons que ce que nous verrons. Chat échaudé… ». Quoi qu’il en soit, « l’intersyndicale ne portera et ne défendra rien d’autre que les revendications des salariés votées à la majorité », affirme le militant Sud.
Quant à la fermeture du site sétois, ce dernier ne voit pas « comment il serait possible de revenir en arrière ». En effet, le groupe Avril, dont fait partie Saipol, a décidé de « recentrer ses approvisionnements vers des graines issues de « la ferme France' ». Il se trouve, comme le constate le militant Sud que « l’usine de Sète ne se trouve pas dans un bassin de production d’oléagineux (matière première pour la production d’agrocarburant NDLR). Cela rend de fait, les coûts de production trop élevés ».
Saipol, filiale du groupe Avril, produit, entre autres, du biodiesel sous la marque Diester®. Ce carburant, developpé depuis la fin des années 80, est une énergie renouvelable issue de la transformation du colza.
Le colza utilisé pour la production de Diester® est semé, cultivé et récolté par des agriculteurs. Il est incorporé à hauteur de 7 à 8 % dans le gazole de l’ensemble des véhicules particuliers équipés de moteurs Diesel.
Jusqu’à 30 % pour certains parcs de bus. Ce biodiesel permet de réduire les émissions de CO2 et les émissions de particules fines. Il représente 55 % des biocarburants produits en France.
Olivier Carmes, le directeur du port, ne croit pas à une fermeture pure et simple du site. « Leur carnet de commandes est plein pour 2020. Saipol cherche, pour 2021, un nouveau partenaire ou un repreneur comme il en a déjà eu un pour le site de Dieppe. J’ai eu le directeur général de Saipol au téléphone, il m’a dit avoir des contacts sérieux à ce sujet. »
« Il lui a répondu que le port de Sète était prêt à accueillir les repreneurs intéressés pour leur montrer tous les atouts du site de production. Olivier Carmes reconnaît tout de même le retour d’une certaine « inquiétude » après les soucis rencontrés en 2017 et espère que Saipol pourra « valoriser ce site qui est connecté au port, au ferroviaire et au fluvial. Ce groupe est dans une stratégie de revente de Saipol Sète, il ne va pas le laisser à l’abandon. »
C’est en 2018 que les entreprises Saipol ont senti le vent tourner. Jusqu’alors les sites spécialisés dans la production de biocarburant étaient « protégés » par l’Europe. Mais l’organisation supra-nationale avait été contrainte, par l’OMC, d’ouvrir ses portes à la production de biocarburants argentins. Ces derniers, moins chers et à base de soja (qui gèlent donc plus facilement que celui au colza), ont alors inondé le marché.
Pour se préserver le groupe Avril, propriétaire de Saipol, désirait mettre quelques sites, dont celui de Sète, au chômage partiel, pour six mois. Mais finalement l’entreprise sétoise avait pu fonctionner quasi normalement grâce aux exportations. Dans le même temps, les professionnels avaient porté plainte contre le dumping argentin. Le préjudice avait été reconnu mais sans qu’une sanction soit appliquée.
En janvier 2019, un compromis a alors été signé entre les ministres européens et représentants argentins. Il était convenu que l’Argentine pouvait exporter 1,2 M de tonnes de biocarburant mais au prix du marché européen. Cela fait un volume de 120 000 t par mois. Alors que le site de Sète en produit 150 000… par an.
De son côté, François Commeinhes, le maire de Sète, a demandé un rendez-vous urgent avec la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances. Le principe est acté, mais aucun calendrier fixé.
Avec ses 800 000 tonnes par an, le site de production de biocarburant représente 20% du trafic du port. La société fait venir ses graines de colza de France (par péniche ou camion) mais en importe aussi beaucoup. Elle exporte des tourteaux de soja pour la consommation animale et bien sûr son biocarburant. Saipol concerne 80 emplois directs et 200 indirects.
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