Le Parti travailliste, le principal parti d’opposition britannique, a annoncé mardi avoir été victime d’une vaste « cyberattaque » en pleine campagne pour les élections législatives du 12 décembre. « Les plateformes numériques du Parti travailliste ont été touchées par une cyberattaque sophistiquée et de grande ampleur », a affirmé dans un communiqué un porte-parole, selon lequel l’attaque a échoué « grâce au solide système de sécurité ». Le dirigeant du parti Jeremy Corbyn avait lui aussi précisé qu’aucune information n’avait été piratée au cours de l’attaque, qui avait eu lieu en réalité lundi. « Si c’est un signe de ce qui pourrait advenir pendant ces élections, cela me rend particulièrement nerveux », a confié M. Corbyn pendant un meeting de campagne à Blackpool (nord-ouest).
Mardi après-midi, le site internet officiel du Labour n’était pas accessible. Interrogé sur la possibilité d’une nouvelle attaque, le parti n’a pas commenté dans l’immédiat ces difficultés. Le parti d’opposition n’a pas précisé s’il disposait d’éléments sur l’origine de l’attaque, disant avoir saisi les autorités spécialisées. « Le Labour a correctement suivi les procédures en vigueur et nous a rapidement tenus informés », a déclaré le Centre national de la cyber-sécurité, pour lequel « l’incident est maintenant clos ». L’institution a précisé dans un communiqué avoir rencontré les principaux partis politiques la semaine dernière, avant le lancement officiel de la campagne.
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Nous devons nous attendre à ce qu’il y ait des cyberattaques contre les systèmes des partis politiques pour leur dérober des informations
« La leçon que nous pouvons tirer des attaques au cours de la campagne électorale américaine en 2016 ou contre la CDU (le parti conservateur au pouvoir, ndlr) en Allemagne, c’est que nous devons nous attendre à ce qu’il y ait des cyberattaques contre les systèmes des partis politiques pour leur dérober des informations », a déclaré à l’AFP le député conservateur sortant Damian Collins, qui présidait la Commission parlementaire sur le numérique. Il a insisté sur la nécessité pour les partis de s’assurer que « leurs systèmes de défense soient assez solides », car « la menace est réelle ». Le Royaume-Uni se trouve en pleine campagne électorale en vue des législatives anticipées convoquées pour le 12 décembre afin de sortir de l’impasse du Brexit. Avec ce troisième scrutin législatif en quatre ans, le Premier ministre conservateur Boris Johnson espère avoir une majorité suffisante pour lui permettre de faire sortir son pays de l’Union européenne mais ce pari reste très incertain.
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