Le plan de Radio France prévoit 300 départs – Le Monde

Le plan de réduction budgétaire de Radio France entre dans sa deuxième phase. A loccasion dun Comité social et économique (CSE), Sibyle Veil, la présidente de la radio publique a précisé, jeudi 14 novembre, lampleur des départs, qui doivent lui permettre de réaliser 60 millions deuros déconomies à lhorizon 2022.

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Ainsi, Sibyle Veil prévoit 299 départs volontaires, sur un effectif total de 4 500 équivalents temps pleins environ dont 4 100 CDI en 2018. En parallèle, 76 postes seront créés dont 50 sur le numérique. « Jai veillé à limiter au strict nécessaire le nombre de départs volontaires de salariés. Nous avons pris en compte les départs déjà prévus dans les prochaines années et les postes actuellement vacants », a détaillé la présidente dans un courrier adressé jeudi matin à lensemble des salariés.

Du coup, 236 salariés seront concernés précisément par le plan. Les sept radios (France Info, France Inter, France Culture, France Musique, le Mouv, France Bleu et FIP) ainsi que les quatre formations musicales sont conservées. Les churs vont être sérieusement amputés : les effectifs vont passer de 93 à 60 personnes. « Certaines directions ne seront pas touchées par ces départs, à cause de leur organisation. Comme par exemple, France Bleu », a tweeté le syndicat SNJ, présent à la réunion.

Des coupes auront lieu un peu partout dans le groupe

Ensuite, des coupes chirurgicales auront lieu un peu partout dans le groupe, aussi bien dans leffectif technique, que chez les réalisateurs, les administratifs et les journalistes. La moitié des postes de femmes de ménage va disparaître. Chez FIP par exemple, « la direction supprime les flashs (4 journalistes en moins) () et les animatrices en région », a précisé le SNJ.

Ces départs sétaleront sur trois ans, et concerneront soit des salariés partant à la retraite, soit des personnes ayant un projet précis à lextérieur. Le SNJ précise quil sagit là du « projet de la direction », et quil y aura donc « des réunions de négociation au mois de décembre sur tous ces points ».

En juin, Sibyle Veil avait présenté au conseil dadministration et aux organisations syndicales « Radio France 2022 », un plan prévoyant une modernisation de la Maison ronde pour aller vers les métiers du numérique (création de podcasts ou dune offre jeune), mais surtout 60 millions deuros déconomies à réaliser sur un budget total de 671 millions deuros, dont 600 millions deuros de ressources publiques, selon les chiffres de 2018.

Perspective dune holding

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Objectif : faire face à la baisse de la dotation de lEtat de 20 millions deuros, à la hausse mécanique des charges de 20 millions deuros et à une dépense supplémentaire de 20 millions deuros pour financer le numérique. A lépoque, la présidente avait évoqué une fourchette de suppressions de postes allant de 270 à 390 postes, sans plus de précisions. Une première journée de grève avait été très suivie le 18 juin.

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En toile de fond du plan, la perspective dune holding chapeautant à la fois France Télévisions et Radio France, que le gouvernement souhaite créer dans le cadre du projet de loi audiovisuel qui doit être adopté en 2020, inquiète à tous les étages de la Maison Ronde. Ce plan ne serait-il pas un « affaiblissement organisé avant un mariage forcé avec France Télévisions ? », sinterroge le SNJ. « Le risque, cest de voir la radio publique aspirée par la télévision. Que restera-t-il alors de sa créativité, de son agilité ? », met en garde lun des dirigeants du groupe public.

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Sandrine Cassini

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