Washington ne conditionnera pas son aide au Liban au désarmement du Hezbollah

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Depuis 2006, les États-Unis ont fourni plus de 2 milliards de dollars d’aide étrangère bilatérale au Liban. Actuellement, le pays reçoit 105 millions de dollars par an.

Cet argent « appuie le renforcement des institutions de l’État libanais après des années d’hégémonie syrienne, le renforcement des services publics vitaux, la préservation du caractère multiconfessionnel du Liban et la lutte contre le discours et l’influence du Hezbollah », indique le site du Département d’État.

« Les États-Unis ont une grande confiance dans les forces armées libanaises et pensent qu’elles sont un excellent partenaire dans la lutte contre les terroristes djihadistes sunnites. Et nous pensons qu’il s’agit d’un accord bilatéral de sécurité précieux. Et nous avons l’intention de poursuivre dans cette voie », a déclaré M. Schenker, un ancien haut responsable d’un groupe de réflexion de Washington qui a pris ses fonctions actuelles en juin.

« Lors de discussions confidentielles avec diverses capitales, nous avons clairement indiqué que toute aide destinée à garantir la stabilité du Liban devait être conditionnée par la capacité du Liban à gérer les missiles guidés avec précision du Hezbollah », a récemment déclaré un haut responsable israélien. « Toute approche autre que celle-là sera problématique, de notre point de vue. »

Le ministère des Affaires étrangères a ordonné aux diplomates israéliens « dans tous les pays concernés », y compris les Etats-Unis et les Etats européens, d’insister sur la nécessité de cesser de fournir de l’aide au Liban tant que l’organisation terroriste du Hezbollah soutenue par l’Iran ne cessera pas d’améliorer ses capacités militaires qui pourraient viser Israël, ajoute le responsable.

Ces dernières semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti à plusieurs reprises que l’Iran cherchait à placer des missiles dans la région pour pouvoir frapper Israël.

« L’Iran veut utiliser l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen comme bases pour attaquer Israël avec des missiles à écart circulaire probable (ECP) et des missiles guidés avec précision », a-t-il dit, utilisant un terme qui fait référence à des munitions imprécises. « C’est un grand, grand danger. »

S’adressant à des journalistes israéliens à Jérusalem, M. Schenker a également abordé brièvement la politique de l’administration à l’égard de l’Iran. Il a réitéré la volonté du président américain Donald Trump de rencontrer son homologue iranien, Hassan Rouhani, tout en notant que la « campagne de pression maximum » de Washington, y compris des sanctions écrasantes, a conduit le régime à s’engager sur une « trajectoire d’escalade ».

Malgré l’agression croissante de l’Iran, les États-Unis restent ouverts à la résolution diplomatique du conflit, a dit M. Schenker.

« Cette patience stratégique est incroyable et inimaginable de la part du président. Mais il faut se demander si cette patience est infinie ».

Interrogé par le Times of Israël sur la façon dont il comprenait Netanyahu qui déplorait une « absence de réponse » à la lumière de la montée de la belligérance iranienne – un commentaire que de nombreux analystes considéraient comme une critique voilée du refus de Trump de prendre de force des représailles contre le régime – Schenker réplique : « Cette administration a sa propre approche à ce sujet. Je pense que le président a fait tout ce qu’il pouvait pour éviter un conflit militaire avec l’Iran. C’est pourquoi il poursuit dans cette voie. Comme je l’ai dit plus tôt, je ne crois pas que cette patience face à l’agression iranienne sera infinie. »

Le 31 octobre, Netanyahu a déclaré lors de la cérémonie de remise des diplômes pour le cours des officiers de l’armée de terre de Tsahal que « l’audace de l’Iran dans la région augmente et même se renforce en l’absence d’une réponse ».

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