Coupe du monde 2022 : Macron en a-t-il trop fait en réconfortant les Bleus ?

Après la finale de la Coupe du monde, Emmanuel Macron a critiqué son omniprésence et ses gestes d’affection potentiellement exagérés envers les Bleus.

Ce dimanche, dans les tribunes du stade Lusail, le président Français a chassé la victoire des Bleus. À sa grande consternation, il a gagné Argentina. Ni dès que la sentence a été prononcée, Emmanuel Macron est entré dans l’arène. Si les stars sont les footballeurs, il apparaît aussi partout. Il embrasse Kylian Mbappé pendant un long moment, n’arrête pas de donner des interviews et fait un discours dans le vestiaire, devant une caméra. Une omniprésence qui a impacté à la fois les commentateurs des chaînes de télévision et les internautes, se demandant s’il n’y a pas une préférence pour la reprise politique.

Un symbole ressort : celui du chef de l’Etat avec Kylian Mbappé. Il frotte sa tête contre la sienne, prend continuellement son bras, le serre dans ses bras pendant un long moment, lui tapote le dos et lui caresse les cheveux. Devant le président qui s’adresse à lui, le virtuose français du ballon circulaire lui a légèrement passé quelques mots, encore abasourdi par le fait qu’il soit passé si près d’un moment en remportant la Coupe du monde. comme lui. J’ai dit que cela nous rendait très fiers et à la fin, nous avons perdu un match de football, nous n’avons abouti nulle part. C’est du sport », ajoute-t-il.

Peu après, lors de la remise des médailles, nouvelle étreinte entre les deux hommes, sur le même ton. Emmanuel Macron est quasiment le seul à s’exprimer devant un Kylian Mbappé léthargique. Ceci est suivi d’une balance dans le vestiaire où se trouve le président. Le président dit à quel point il pense intelligemment à la fonctionnalité des Blues. Un discours ensuite officiellement diffusé sur les réseaux sociaux, avec des applaudissements à la fin mais aussi. . . une chaleureuse accolade (encore !) avec l’entraîneur Didier Deschamps.

— KC pessinge (37% PRIME ULTIME) (@Pessinge0) 18 décembre 2022

Ses gestes d’affection répétés et plutôt longs ne sont pas passés inaperçus. « On se demande ce qui lui est passé par la tête », s’exclame Matthieu Croissandeau, chroniqueur politique à BFMTV. « À quel moment pensez-vous que votre présence a été revendiquée sur le terrain ?À quel moment avez-vous pensé que les joueurs avaient besoin de votre épaule pour soulager leur douleur ?Sur les réseaux sociaux, les internautes enchaînent également les critiques. « 57 secondes d’embarras », résume l’un d’eux, accusant une tentative de redressement politique.

– Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 18 décembre 2022

La question se pose alors : Emmanuel Macron n’a-t-il pas essayé d’augmenter sa cote de popularité en étant si présent ?Pour plusieurs journaux Français, la réponse est oui. C’est le cas de Libération qui critique une insistance du chef de l’Etat qui a « gâché un moment de sport ». Le journal ne souligne pas que cette coutume est paradoxale pour un président qui a appelé au début de la Coupe du monde à ne pas « politiser le sport ». Emmanuel Macron a ensuite répondu à ceux qui critiquaient l’organisation de la Coupe du monde. Qatar Cup, au vu des nombreuses controverses sur la mort des travailleurs migrants, sur les droits des femmes et de la communauté LGBTQIA, etc. En agissant ainsi lors de la finale, Libération juge qu’il fait le contraire de ce qu’il dit. .

– Swann Borsellino (@SwannBorsellino) 18 décembre 2022

En fait, la dénonciation de la présence du président Français au Qatar a déjà commencé avant le match France-Argentine. Il avait déjà été signalé pour son dynamisme dans les tribunes lors de la demi-finale contre le Maroc. La 20e minute l’appelait déjà « champion du monde de récupération ». « . Il a beaucoup été mis en scène avec le football, beaucoup plus que ses prédécesseurs, car le football est un levier de communication indéniable pour le Président de la République et les autres politiques. Montrer qu’ils se soucient d’eux est une façon de signifier qu’ils sont ancrés dans la réalité, dans les passions des Français », a déclaré Florian Silnicki, président et fondateur de la société de communication La Français Com, au journal.

Mais Emmanuel Macron peut-il vraiment profiter d’une popularité plus puissante grâce à son enthousiasme pour la Coupe du monde ?Rien n’est moins sûr. Oui, Jacques Chirac a gagné 18 à 20 chansons de popularité après la victoire des Blues en 1998. En 2018, un rebond était attendu sur la côte d’Emmanuel Macron, du moins en composante. Finalement. . . il en a perdu deux ! Déjà à l’époque, il avait été critiqué pour son omniprésence, qu’il s’agisse de la présence définitive en Russie ou du retour à Paris. Le journal Le Monde avait alors déclaré que pour le président « il ne s’agit plus de récupérer l’occasion mais d’en être une composante, d’en être un personnage ». « Ce contrôle douteux de l’occasion a blessé les joueurs, otages complaisants (selfies et scènes de composants dans les jardins du palais de l’Elysée n’aident pas).  »

Malgré cela, à ce jour, Emguyuel Macron reste le même. Est-ce une image miroir de sa personnalité, non filtrée et avec un goût paternaliste (il n’a que 44 ans)?C’est la merveilleuse inconnue. Interrogé dans le cadre de 20 Minutes en 2018, Christian Delporte, spécialiste d’histoire politique à l’université de Versailles, estime que toute communication autour du président est calculée, « parce que Macron est un type de photographie qui sait qu’ils le filment ». Le footballeur Arnaud Mercier a rappelé pour sa partie que le chef de l’Etat a montré qu’il est un grand fan de football et qu’il n’est pas improbable que ses émotions triomphent du poids de sa fonction. Son intérêt pour les joueurs est sincère, car ce sont ses réactions le soir de la finale. Parce que quand il touche aux joueurs, par exemple, Macron n’est pas sous contrôle. De plus, ce type de photographies ne le fait pas grandir », a-t-il jugé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *