France : Pourquoi Emmanuel Macron est-il sur la scène étrangère ?

Emmanuel Macron doit être le premier. Ce n’est que ces dernières semaines qu’il s’est multiplié et a voyagé aux 4 coins de la planète. Il a combiné son escale sur le porte-avions Charles de Gaulle avant Noël avec des vacances en Jordanie et avait auparavant escaladé l’Indonésie pour le G20, la Thaïlande pour le sommet de l’APEC, l’Égypte pour la Cop 27, la Tunisie pour le sommet de la Francophonie, les États-Unis à l’échelle des États à l’invitation de Joe Biden.

Et au cours de ce voyage, il a supposé que la boulimie de voyage: « Je que le président Français devra aller au G20, il devra faire des sommets régionaux primaires, il devra aussi porter la voix [de la France] et quant aux États-Unis, nous sommes présentés comme le premier État à l’échelle de cette administration, je pense que c’est un signal assez fort pour que nous organisions et poursuivions le travail que nous avons à faire dans l’espace et à être là.

« Tout est lié », répète de temps en temps Emmanuel Macron pour expliquer que lorsqu’il est à l’étranger, il sert les intérêts de la France. Et à écouter le politologue Benjamin Morel, professeur à l’université Paris 2, cela sert aussi les intérêts du président. : « Capitaliser sur ce que vous faites dans le monde est ce que vous voulez. Et il est vrai qu’au moment du mandat, lorsque vous ne vous présentez pas à la réélection, il y a beaucoup plus d’occasions de parler de ces questions. Quand, de plus, le climat interne n’est pas incroyablement intelligent pour vous, vous avez tout intérêt à surinvestir dans l’image externe du point de vue de la communication politique.

Mais attention, à écouter Hubert Védrine, qui fut ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, un mandat momentané n’a pas que des avantages : « Quand un président est réélu, tout le monde sait qu’il ne sera pas réélu à un autre moment. Le regard change, alors il donne la liberté, mais il peut diminuer l’influence, c’est une épée à double tranchant.  »

Comment Emmanuel Macron mène-t-il sa politique étrangère ? Dans la continuité de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron présente l’ambition de protéger les merveilleux principes, les valeurs de la France, mais ajoute sa touche spécifique, tente de jouer la carte des liens non publics avec les dirigeants. Il l’a fait avec Donald Trump en particulier, sans grand effet d’ailleurs.

► Ecoutez aussi : Le monde des enjeux – Entre Paris et Washington, une relation ?

Elle se positionne également comme le type de médiation qui laisse la porte ouverte à la discussion en cas de crise. Et le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le Modem, Jean-Louis Bourlanges, dégage deux caractéristiques, toutes macroniennes, l’engagement et l’optimisme. « C’est un président qui prend des risques, trop parfois. Avec Poutine, nous n’avons pas obtenu les effets escomptés, nous ne vous avons pas épargné la guerre. Cependant, selon lui, c’était pour vérifier bien qu’il n’ait pas réussi. C’est quelqu’un qui croit que ça va marcher, il y a cette préférence pour donner une taille positive, une taille d’espoir. »

Le député socialiste Guillaume Garot regrette que cela conduise le président à décider lui aussi d’une voie solitaire : « On a rarement le sentiment d’une politique étrangère Français qui est menée selon ses propres intuitions et, par conséquent, qui peut donner le sentiment d’une voie arrogante. Regardez ce qui a été fait devant la Russie, il y a une forme de cavalier solitaire. Cela ne peut pas être la France seule. »

Quelles sont les situations exigeantes d’Emmanuel Macron dans le monde pour les années à venir ?Il y a des facteurs à court et à long terme, comme l’explique Hubert Védrine : « Le facteur rapide, c’est pour l’Ukraine, que Poutine ne pourra jamais gagner en Ukraine, et la résistance des Européens sur le facteur rareté, l’inflation, etc. Et ici, cela nous ramène à une autre question pour le président dans les années 2023-24 qui est de savoir comment se repositionner au sein de l’Europe, au sein de l’Union par rapport à une Allemagne qui affirme de plus en plus clairement, sans embellissement, sa ligne allemande.

Donner une impulsion à l’Union européenne l’ambition d’Emmanuel Macron en 2017. Réunifier l’Europe, la rendre souveraine reste un précédent pour son action extérieure et peut-être la piste à laisser une trace à la fin de ses deux mandats.

► Lire aussi : La France en dehors du traité sur la Charte de l’énergie jugée trop pro-énergies fossiles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *